Ogawa ito – 5 livres à lire absolument

Ogawa Ito est l’autrice de littérature japonaise que je vénère pour tous un tas de raisons. Je vous avais déjà dit que je comptais lire davantage de littérature japonaise en 2021 et 2022 parce que cela m’apporte énormément notamment en terme de sérénité et parce que je suis fascinée par leur art de vivre. Je pense d’ailleurs que c’est l’une de mes caractéristiques, j’aime le développement personnel à l’américaine pour son côté pushy et son esprit entrepreneurial mais j’aime aussi le rééquilibrer avec le lifestyle japonais qui m’inspire beaucoup. Je suis notamment très attachée à l’intention qui est posée dans chaque geste et aux méthodes d’efficacité et d’organisation qui viennent du Japon (notamment le Kaizen) car je trouve qu’ils savent allier pragmatisme, minimalisme et beauté. Et il se trouve qu’Ogawa Ito incarne cet esprit dans la littérature. D’ailleurs son “Brille, brille” que je me répète souvent, vient de l’un de ses romans : “La république du Bonheur”. Son amour pour la délicatesse de la cuisine, des relations humaines ouvertes et généreuses, cette magie du quotidien qui se réenchante de petits riens, l’importance de la transmission, du partage… sont autant de thèmes abordés par Ogawa Ito qui me touchent. Ceci explique probablement qu’au-delà de son écriture fluide et poétique, je me sens aussi toujours très inspirée et apaisée par ses romans.   ©https://www.nautiljon.com   ☆ Qui est Ogawa Ito   On en sait pas grand chose d’Ogawa Ito, si ce n’est qu’elle est une autrice japonaise née en 1973. Elle est déjà connue pour être une auteure de littérature jeunesse, pour l’écriture de chansons notamment pour le groupe Fairlife, et pour des articles dans des magazines de cuisine (on aurait pu le deviner) et de voyage, quand elle sort, en 2008, un premier roman : “Le restaurant de l’amour retrouvé”. C’est immédiatement un énorme succès populaire et les critiques s’enflamment pour cette jeune romancière. Ce premier roman fera d’ailleurs l’objet d’une adaptation cinématographique au Japon, sous le titre de “Rincon’s restaurant” (Le restaurant de Rincon). Il faudra attendre 2016, pour qu’elle sorte à nouveau successivement, dans la même année, deux romans : “Le ruban” et “Le jardin arc-en-ciel”. La plume lumineuse, singulière, fantasque, poétique d’Ogawa Ito s’impose dans la littérature japonaise, confirmant son talent et le caractère désormais incontournable de son œuvre. Chaque nouveau roman est attendu avec impatience par ses lecteurs du monde entier. En 2018, elle sort  “La papeterie Tsubaki”, nouveau coup de cœur de ses lecteurs, notamment pour son personnage féminin, Hatoko, dont on pourra suivre les aventures dans “La république du bonheur”. Tous ses titres sont traduits en français et édités par l’éditeur amoureux du Japon, Philippe Picquier, vous avez donc l’embarras du choix pour la découvrir.     ☆ Le ruban   Le Ruban est peut-être le plus fantasque des romans d’Ogawa Ito mais aussi le plus bouleversant. Sumire recueille trois œufs tombés d’un nid qu’elle couve dans son chignon. Un seul éclot, dans la main de sa petite fille, Hibari, le jour de l’effondrement du mur de Berlin. Baptisé “Ruban”, l’oisillon incarne le lien indestructible existant entre la grand-mère et Hibari. Celui-ci grandit dans la douceur de ces deux femmes jusqu’au jour où la perruche devenue grande, s’envole, laissant les deux femmes désemparées. Cependant, partout où elle passe, Ruban sème le bonheur, réconcilie les âmes et soigne les chagrins, tissant un lien invisible entre tous ses êtres qui ne se connaissent pas. Le roman est construit comme une succession de petites nouvelles dont on finit par retrouver le fil commun. A la fois grave et lumineux, empreint de poésie, ce roman met du baume au cœur et invite à méditer sur le sens de la vie.     ☆ Le restaurant de l’amour retrouvé   C’est mon titre préféré d’Ogawa Ito. Rinco abandonnée et délestée de tout ce qu’elle a par son amoureux, retourne vivre chez sa mère avec laquelle elle entretient des relations compliquées. Elle réussit à la convaincre de lui octroyer la dépendance au fond du jardin qu’elle va transformer en un petit restaurant. Rinco a un vrai talent de cuisinière mais aussi pour comprendre les autres et les réconcilier. Elle décide de recevoir très peu de clients et de leur cuisiner des mets délicats qui leur sont spécialement dédiés. Un roman plein de délicatesse, de douceur et de poésie qui signe le style d’Ogawa Ito, son entrée en littérature et plusieurs des thèmes récurrents de l’autrice qui sont le partage, la cuisine, la réconciliation avec soi et les autres, l’amour… Ma chronique complète est à découvrir ici.   ☆ Le jardin arc-en-ciel   L’une est déjà maman divorcée et en pleine dépression, l’autre est encore une lycéenne qui pense au suicide sur le quai du train quand Izumi saisie d’un pressentiment, en l’observant, la sauve. Elle invite l’adolescente désespérée (Chiyoko) chez elle et c’est le début d’une intense histoire d’amour. Décidées à s’épauler dans toutes les difficultés que la vie leur tend, elles partent vivre dans un petit village de montagne où le ciel est le plus étoilé du pays. Pour ses habitants, l’installation de cette famille hors norme est un peu déstabilisante mais où elles finissent par se faire accepter et ouvrent une maison d’hôte pour accueillir tous ceux qui ont besoin d’un lieu où se ressourcer et profiter de la chaleur de cette famille pour mieux repartir dans la vie. Ogawa Ito signe un audacieux roman sur l’homosexualité (celle-ci n’étant pas acceptée au Japon) et l’homoparentalité, la tolérance, l’amour et le partage. On y retrouve la poésie habituelle de la plume de l’auteure même si ce roman se démarque un peu des autres.       ☆ La librairie Tsubaki   Hatoko a 25 ans quand elle hérite de la papeterie de sa grand-mère, ce qui la fait revenir à Kamakura. Elle va alors devoir exercer le métier d’écrivain public que lui a enseigné avec rigueur, sa sévère grand-mère. Ecrivain public est un métier exigeant car toute lettre doit faire, selon son contenu, l’objet de choix appropriés quant à la qualité du papier, des mots, de la calligraphie, de l’encre ou même du timbre. Hatoko excelle dans cet exercice comme dans celui de savoir procurer l’apaisement, le réconfort, la consolation ou encore provoquer la réconciliation. On lui confie la mission de rédiger toutes sortes de missives, de la lettre de condoléance pour le décès d’un singe, aux lettres de rupture ou d’amour. Et si en refermant ce volume, il vous semble déchirant de quitter Hatoko, rassurez-vous, vous pourrez la retrouver dans “La république du bonheur”.       ☆ La république du bonheur   Suite de “La papeterie Tsubaki”, “La république du bonheur” peut aussi se lire indépendamment car le début de ce roman recontextualise parfaitement l’histoire de Hatoko. On y retrouve bien sûr Hatoko, sa papeterie, son métier d’écrivain public et son nouvel amour Mitsurô qu’elle aide à monter son propre restaurant. Hatoko qui a été élevée rudement par sa grand-mère a à cœur d’offrir à Haru, la petite fille de son compagnon, une transmission plus douce de tout ce qu’elle appris de la vie et de ces petits moments de bonheur qu’offre celle-ci, en dépit de sa dureté. Un très beau roman sur la transmission, le bonheur, le “prendre soin” de soi et des autres, le moment présent mais aussi sur “trouver sa place”. Comme toujours, lire Ogawa Ito apporte sérénité et apaisement et rend la vie plus belle parce que plus simple. Vous pouvez également trouver ma chronique complète de ce livre sur le blog.       Vous êtes tentés.ées par l’aventure de découvrir les livres d’Ogawa Ito ?

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois