Cléopâtre - Les grandes passions de l'histoire (Sonia Alain)

Par Gabrielleviszs @ShadowOfAngels

Auteur : Sonia Alain

Éditions : Monarque

Paru le : 11 Mars 2021

345 pages

Thème : Historique

disponible sur le site de l'éditeur

et sur Amazon

Ma note :  

 Résumé 

  « À 18 ans, Cléopâtre est contrainte de fuir son palais pour échapper à un sort funeste. Elle est reine d’Égypte, et pourtant sa propre famille et leurs conseillers se liguent contre elle pour lui arracher sa couronne. Forcée de s’exiler dans le désert, elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour remonter sur le trône. Au même moment, le grand Jules César réclame la présence de Cléopâtre à Alexandrie. Il est le consul de Rome, elle ne peut se soustraire à son ordre. Toutefois, revenir signifie également son arrêt de mort... Faisant preuve d’ingéniosité, elle trouvera néanmoins le moyen de répondre à cette requête. Elle refuse que l’Égypte devienne une province de Rome, et parallèlement, elle ne peut échapper à l’attrait que César exerce sur elle… Une femme de pouvoir exceptionnelle. Un général romain dictateur. Une cour où règnent les intrigues. Une Égypte convoitée par Rome. Un destin incertain, un trône à reconquérir… Jusqu’où Cléopâtre ira-t-elle pour sauver son royaume ? »

 Ma chronique 

Je sais que si je plonge dans un livre de Sonia, je vais être conquise, il est rare d'avoir une lecture moyenne. Ici, nous faisons un bond en arrière dans le temps, au temps des Égyptiens qui vouaient de nombreux cultes et au moment où Cléopâtre est Reine d’Égypte. Une femme fabuleuse que nous connaissons plus ou moins, soit par l'Histoire, soit par des films, du bouche à oreille, ou même Astérix qui lui a fait la part belle. Une femme de caractère qui devait se montrer forte, ténébreuse. Une femme-enfant qui a du jouer des coudes pour que le pouvoir reste en place afin de sauver son peuple, de rester sur le trône, de déjouer les nombreux pièges mortels qui l'entourent. Un monde cruel où seule une femme forte, indépendante et ingénieuse peut avoir une chance de s'en sortir vivante.     Cléopâtre est obligée de fuir son propre royaume : le danger qui l'a guette n'est qu'un de plus, mais il s'agit encore de son frère-époux, celui qui veut la voir morte pour enfin s'asseoir sur un trône et obtenir le pouvoir. Le pouvoir, l'envie de plus de puissance le dévore, alors qu'elle ne veut qu'une chose : protéger son peuple. Intrigues, manipulations, tout est bon pour la montrer du doigt par des habitants et ainsi la mettre en disgrâce. Mais n'est pas Cléopâtre qui veut ! Elle a un entourage proche qui la protège et sur qui elle peut compter sur les doigts d'une main. Alors qu'elle est en plein désert, un message lui parvient : César est dans son palais et il veut la voir ! Des événements ont fait déplacer Rome, un meurtre de sang-froid et elle est obligée de se montrer. Mais comment faire pour retourner dans sa demeure alors que des traîtres rôdent et c'est à celui qui la tuera en premier ? Elle a beau avoir du caractère, elle n'a pas la force de dix hommes, dans ce cas, la ruse sera la meilleure des attaques, et c'est enroulé dans un tapis qu'elle sera déposé aux pieds de César.     Un stratagème qui montre l'ampleur de son intelligence et de son courage. On veut sa tête ? Parfait, elle se présentera du mieux qu'elle peut en leur faisant tous un joli pied de nez ! Et ce n'est que le début de son histoire. Sonia indique qu'elle a pris des libertés dans les paroles, bien entendu car elle n'a pas vécu à leurs côtés, mais cela semble si réel que nous pouvons imaginer que la plupart d'entre elles sont véridiques. Dans ce récit, l'auteur nous entraîne dans les coulisses d'un peuple qui va mal et qui cherche une porte de sortie. Rome qui débarque n'est pas vu d'un bon œil, mais tout est bon pour se montrer au meilleur jour. L’Égypte ancienne et Cléopâtre sont un point de départ pour montrer qu'une femme est tout aussi capable sinon plus de régner en maîtresse sur son territoire. Il faut être capable de déjouer les plans dissimulés dans l'ombre qui veulent votre peau. Il faut être capable de sourire quand l'envie de tuer est plus forte. Il faut savoir se montrer sous son meilleur jour et se faire désirer n'importe quand. Cléopâtre est capable de tout cela et même de plus encore.     Les recherches sur cette époque, sur la relation qu'entretient Cléopâtre et César et même après lui sont intenses et j'en sais quelque chose. Ayant moi-même effectué un voyage en Égypte il y a des années, j'ai eu l'impression de me retrouver aux pieds des pyramides à une autre époque. La religion y est très présente, les cultes aussi, tout comme les rites, les divinités, les descendances des Dieux Anciens. Nul doute sur le travail avant de poser des mots sur cette femme qui a déjà fait couler de l'encre. Sur un ton légèrement romancé, il s'agit essentiellement de la façon dont cette femme a su se mettre en valeur, tout en jouant un jeu dangereux : garder son trône avec un César qui a une vie ailleurs et qui semble envouté. Leur relation n'est pas inventée ni même retranscrite comme telle, elle évolue en fonction des événements de l'histoire. Il faut garder en tête qu'il ne s'agit nullement d'une biographie, mais d'une fiction qui aurait pu se produire. Sonia nous en apporte de nombreux éléments et saupoudre de sa magie ce qui peut lui manquer.     Les joutes verbales ne manquent pas, les jeux de pouvoirs, de regards, le forcing d'un côté ou de l'autre afin d'asseoir sa position tout en manœuvrant habilement. Le peuple de Cléopâtre est dans son cœur, une Reine respectée arrivera toujours à ses fins. Une relation qui n'est pas de tout repos, entre le fait qu'il faut faire attention derrière soi à chaque instant (les traîtres, toujours présents, toujours fidèle au poste !). Un jour après l'autre, un mois après l'autre, les sentiments se mêlent, la haine est attisée de plus en plus fort et les descendants vont avoir des raisons de se cacher. Tout se bouscule, tout se chamboule et si il aura plus que de l'intimité entre Cléopâtre et César, il y a toujours cet époux qui est de plus en plus mauvais. Le roman ne se cantonne pas à l’Égypte et va au-delà des frontières creusant ainsi la différence entre deux peuples. L'un qui serait tout de même plus ouvert que l'autre, mais la jalousie est bien là. Et pour cause, les femmes jalouses sont bien plus féroces et dangereuses que n'importe qui. Ce pouvoir que les femmes ont dans chacun des livres de Sonia est ce que j'aime le plus. Elles sont peut-être fragiles physiquement, mais elles ont le caractère, l'audace et l'ingéniosité pour trouver le moyen de s'en sortir.     Il est très facile de s'attacher à ce personnage mythique malgré son caractère parfois hautain. Elle a besoin de se camoufler derrière une armure pour se protéger. Elle nous montre ses qualités et ses défauts, elle est humaine et un peu une Déesse aussi. Quant à César, la représentation qu'en fait Sonia est prestigieux avec ses besoins, ses envies et le fait qu'il ne peut décider de tout tout seul. Rome est toujours une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Les frères et sœurs de Cléopâtre ne sont pas en reste et les batailles grandioses. Le contexte politique est affiné, et il est très facile de suivre et de voir le chemin parcouru et à parcourir pour ces personnages hors du commun, tout comme le dernier que nous retrouvons en fin de parcours. En conclusion, j'ai passé un excellent moment de lecture en Égypte ancienne aux côtés de personnages qui font malgré tout ce qui se passe : rêver !  

 Extrait choisi :  

« Rome restait leur ennemi, et désirait toujours autant leur blé ainsi que leurs richesses, et César représentait l'Empire romain. Elle n'était pas idiote. Certes, il tenait à elle à sa façon, mais même s'il était motivé par ses émotions, ses ambitions et les intérêts de sa patrie penchaient dans la balance, c'était incontestable. Toutefois, elle disposait d'atouts non négligeables. César la considérait comme son égale et la respectait. De plus, Rome avait plus que jamais besoins des moissons égyptiennes pour éviter la famine. Et en dernier lieu, elle possédait une fortune colossale qui dépassait de loin celle des plus influents Romains, y compris César. Pour y arriver, il lui fallait consolider leur alliance par un lien indéfectible, et pour se faire, elle avait ébauché un plan judicieux»