Les romans incompréhensibles

Et si l’on s’attardait un instant sur les romans incompréhensibles, ceux dont le sens nous échappe et qu’on classe, un peu vite parfois, de mauvais ? Ces romans sont rares mais ils existent, la preuve, cette année pour ne pas dire récemment, je suis tombé sur ce type d’ouvrages, je ne cite pas leurs titres, ça n’a aucune importance ici.

Quelques fois c’est l’épilogue qui m’a laissé dans le flou complet, d’autres fois c’est le bouquin en entier dont je n’ai pas saisi le sens ou le but recherché par l’auteur. Bien entendu ces propos n’engagent que moi et il est fort possible que je sois le seul à ne pas comprendre certains livres, ça n’a guère d’importance puisque c’est aussi moi qui rédige cet article !

Quand je tombe sur ces objets lisibles non identifiés ma première réaction est donc de les qualifier de ratés et de gueuler in petto pour le temps perdu à leur lecture ou pire encore, pour l’argent dépensé pour rien. Ca c’est mon attitude à chaud mais si on prend le problème à tête reposée, lire un livre incompréhensible est-ce vraiment une catastrophe ? Est-ce complètement négatif ?

Prenons un exemple hors sujet de prime abord mais qui va éclairer mon propos. Il fait beau et vous partez en randonnée ou pour une belle balade en forêt dans le but de visiter un petit monument repéré sur la carte ou profiter d’un beau point vue signalé sur la même carte. Vous marchez, le trajet semble évident, puis vous perdez le chemin suivi, vous continuez, vous tournez en rond, bref, vous êtes perdus ! Le temps de retrouver votre position, il est tard et il ne vous reste que le temps de rentrer à la maison. Vos amis vous demandent « Alors, c’était bien ? C’était beau ? » Epuisés et contrariés par cette sortie foirée, vous ronchonnez et filez prendre une douche.

Plus tard, calmés et après avoir bu et mangé vous repensez à ce périple. Certes, vous n’avez pas vu le monument et peau de balle pour le point de vue ; par contre vous êtes passés par des sensations variées et imprévues, l’énervement de s’être égaré, puis la crainte d’être vraiment perdu, voire l’angoisse de ne pas pouvoir rentrer avant la nuit et enfin le ridicule quand vous comprenez que vous vous étiez égarés faute de n’avoir pas bien lu votre carte. Le chemin retrouvé, et donc connu, vous l’avez regardé avec d’autres yeux, plus craintifs moins aimables ; les arbres vous ont paru plus sombres avec des formes inquiétantes, le ciel menaçant etc.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois