Ce qui est au-dedans - Sam Shepard

Par Litterature_blog
Le narrateur se réveille à 4h00 du matin. Comme chaque jour l’insomnie le tourmente, malgré les somnifères, et le fil de la mémoire se déroule, fragmenté, incomplet, aléatoire. Il pense à son père et à son amante d’à peine 14 ans qui deviendra par la suite son initiatrice. Il pense à son ex-femme qui veut le faire chanter. Il pense à son corps qui le lâche petit à petit, à la solitude dans sa maison isolée du Nouveau Mexique, avec ses chiens pour seule compagnie. Il se rappelle l’Amérique de son enfance, les grands espaces, l’avenir radieux qui s’offrait à lui. Aujourd’hui les coyotes hurlent au crépuscule et la fin du chemin est proche. Le constat est lucide, sans trémolo excessifs, intime mais pudique. 

Dernier ouvrage à l’évidence très autobiographique de Sam Shepard avant son décès en 2017, Ce qui est au-dedans sonne comme un adieu. Malheureusement les courts textes qui le composent forment un patchwork foutraque qui donne l’impression d’être dans la tête d’un vieil homme désorienté, incapable de remettre en place les différentes pièces du puzzle de sa vie. Ça pourrait être touchant mais j’ai trouvé l’ensemble super pénible. Par moment on se dit qu’on tient un vrai début d’histoire mais très vite il part dans une autre direction, vers un autre événement, une autre époque, un autre souvenir. A la longue c’est juste lassant et au final, rien ne ressortant du lot, on s’ennuie ferme. L’écriture n’est pas désagréable en soi, il s’en dégage même une forme de poésie et de mélancolie esthétiquement très plaisante mais cela n’a pas suffi à susciter mon intérêt pour le reste.    

J’ai beau chercher du positif, force m’est de constater que cette lecture n’a rien eu d’agréable, tellement peu marquante que quelques jours après avoir terminé le livre, il ne m’en reste rien de solide en dehors de quelques bribes éparses. Vraiment pas une réussite en ce qui me concerne et c’est bien dommage car avant le coup je pensais que j’allais adorer.

Ce qui est au-dedans de Sam Shepard. Robert Laffont, 2020. 230 pages. 21,00 euros.