Enola Holmes – T 1 – Nancy SPRINGER – 2007 (Dès 12 ans)

Enola Holmes – T 1 – Nancy SPRINGER – 2007 (Dès 12 ans)

Enola Holmes
Tome 1
La double disparition

Nancy SPRINGER
Traduit de l'anglais par Rose-Marie VASSALLO

Editions Nathan, 2007
256 pages

Dès 12 ans

Thèmes : Univers holmésien, Angleterre, Condition féminine, Enquête

Lecture Commune avec Bidib et Alexielle

Juillet 1888
Le jour de ses quatorze ans, Enola reçoit de la part de sa mère, Lady Eudoria Vernet Holmes, trois cadeaux : Un nécessaire à dessin, un ouvrage sur le langage des fleurs et autres messages cachés, et enfin un mince recueil de messages codés.
Mais c'est Mrs Lane, la domestique de maison, qui lui remet ces présents au sens bien mystérieux car sa mère a disparu, volontairement, au vu des précautions prises.

Enola n'a guère le choix et doit en informer ses deux frères aînés, Mycroft et Sherlock, respectivement âgés de plus de 27 et 20 ans qu'elle, et qu'elle n'a pas vu depuis dix ans, à la mort de leur père.

Lorsqu'ils arrivent à Ferndell Hall, tous deux sont diversement choqués par Enola, la tenue de la maison et l'évidente invention des nombreux domestiques que, pourtant, Mycroft paie avec une constante augmentation chaque année, en tant que tuteur de sa mère et de sa sœur.
Ce dernier s'en remet à son frère pour retrouver leur mère et décide de prendre en main l'éducation d'Enola, pour qu'elle corresponde à celle qui devrait être la sienne, compte-tenu de son rang social.

Peu à peu fermement convaincue que sa mère ne l'a pas abandonnée et, mieux, qu'elle l'a préparée depuis sa naissance à ce moment, Enola trouve nombre d'indices pour confirmer son intuition. A commencer par son prénom, " enola ", " alone " en anglais.

Tu te débrouilleras très bien toute seule, n'est-ce pas Enola ?

Dès lors, jeux de mots, codes cachés, symboliques floraux, revêtent un sens particulier et forment des pistes, des évidences.

Refusant d'intégrer l'Ecole d'éducation dans laquelle Mycroft l'envoie, Enola s'enfuit... pour Londres. Mais à la gare, une manchette de journal mentionnant la disparition du jeune vicomte Tewksbury de Basilwether attire son attention et la détourne de son objectif.
Tout comme Sherlock, elle est douée d'observation et de déduction. Aussi décide-t-elle d'aller enquêter directement au manoir de ce jeune homme de douze ans.

Quelque chose me disait que le succès était à ma portée.

C'est par le biais des adaptations BD puis télévisuelle de cette série de romans de Nancy Springer que j'ai fait connaissance avec Enola. Bien que pourvues de petites (et grandes) différences, chacune m'a beaucoup plu, restituant l'époque et les convenances d'alors, étoffant les personnages d'Enola et Eudoria, me les rendant plus complexes et intéressantes, jusque dans leurs rapports à leurs frères et fils.
Le personnage de Sherlock est relativement fidèle à celui créé par Arthur Conan Doyle, froid, logique, mais cependant pas dénué d'une certaine admiration pour cette presque concurrente qu'est sa sœur, et pour laquelle il avait d'abord dit " aie pitié de son jeune âge et sa capacité crânienne, Mycroft. "

Enola s'adresse directement à nous, nous faisant part de ses recherches, hypothèses et conclusions. C'est un tome très descriptif avec un peu d'action. Elle nous raconte après coup et avec beaucoup d'humour cet étrange anniversaire et ses conséquences, nous apportant de nombreuses précisions sur sa famille et sa naissance choquante car tardive, Eudoria l'ayant eu à 50 ans.
On apprend ce qu'aurait dû être " sa bonne éducation ", quels vêtements auraient dû être les siens en nous décrivant la pénible réalité des tenues féminines, des dessous (tel le fameux " Corset Idéal ") aux encombrantes robes. J'ai aimé que ces attributs contraignants soient utilisés à des fins d'émancipation.

Car là se trouve le thème central de cette série : l'émancipation féminine, à tous points de vue : financier, politique, d'apparence, d'instruction, sportif, et amoureuse...

J'ai vraiment beaucoup aimé ce premier tome et il me tarde de poursuivre la série, en romans comme en BD, et j'espère aussi à la télévision.

Qu'en ont pensé Bidib (qui nous offre une très belle analyse roman VS film) et Alexielle ? Allons lire leurs avis !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois