La petite conformiste d’Ingrid Seyman

La petite conformiste est un roman que j’ai imaginé clairement décalé, voire carrément foutraque avec des personnages et des dialogues cocasses. Hélas, on en est loin, très loin…

La petite conformiste d'Ingrid Seyman

La petite conformiste d’Ingrid Seyman

« Je suis née d’une levrette, les genoux de ma mère calés sur un tapis en peau de vache synthétique ». Ça c’est ce qu’on appelle un incipit qui annonce la couleur ! Il ne fait pourtant que compléter un résumé de 4e de couverture plein de promesses dans lequel on découvre Esther, une fillette aux valeurs ancrées à droite et au catholicisme accidentel, qui tente tant bien que mal de trouver sa place dans une famille de gauchos excentriques, nudistes et juifs pieds-noirs quand le père veut bien s’en souvenir.

De ce mélange détonnant on est en droit d’attendre une satire sociale enlevée, aux dialogues truculents mais il ne faut pas plus de 10 pages pour comprendre que tout ceci a été plutôt survendu. Car la difficulté n’est pas tant d’aligner une vingtaine de mots qui tabassent en ouverture que de parvenir à tenir le rythme dans la durée et sur près de 200 pages, l’exercice s’annonce de suite beaucoup plus ardu. On ne va pas se mentir la déception est à la hauteur de l’attente : grande, très grande. J’ai commencé à clairement m’ennuyer avec cette famille dès que j’ai compris que le roman n’allait pas se montrer à la hauteur de ses prétentions.

Mon grand-père déposait sur la table de la cuisine ‘Le Méridional’ et ‘Le Provençal’, qui étaient les deux journaux de Marseille. Babeth, qui ne jurait que par ‘Libération’, refusait de lire ces torchons, au prétexte qu’ils faisaient semblant d’être de droite (‘Le Méridional’) et de gauche (‘Le Provençal’), mais réussissaient l’exploit de ne parler de rien, tout en disant peu ou prou la même chose.

Je n’ai pas beaucoup plus à dire sur le sujet, je n’en ai presque rien retenu de notable car même le drame évoqué dans le verbatim de l’Express en 4e de couverture n’a pas suffit à relancer mon intérêt pour ce roman. Clairement, ça ne sera pas mon vote du mois pour le Prix des lecteurs 2021.


L’ESSENTIEL

Couverture grand format de La petite conformiste d'Ingrid Seyman

Couverture grand format de La petite conformiste d’Ingrid Seyman

La petite conformiste
Ingrid SEYMAN
Editions Philippe Rey en GF et Le livre de poche
Sorti le 22/08/2019 en GF et le 28/04/2021 en poche
192 pages


Genre : satire sociale
Personnages : Esther et ses parents
Plaisir de lecture : ❤❤
Recommandation : pas spécialement
Lectures complémentaires : Le dernier testament de Maurice Finkelstein de Sophie Delassein, La meute de Sarah Koskievic, Allumer le chat de Barbara Constantine

RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR

Esther est une enfant de droite née par hasard dans une famille de gauche, à Marseille, au mitan des années 1970. Chez elle, tout le monde – sauf elle – est excentrique. Sa mère est une secrétaire anticapitaliste qui ne jure que par Mai 68. Son père, juif pied-noir, conjure son angoisse d’un prochain holocauste en rédigeant des listes de tâches à accomplir. Il y a également un frère hyperactif et des grands-parents qui soignent leur nostalgie de l’Algérie en jouant à la roulette avec les pois chiches du couscous. Mais aussi une violence diffuse, instaurée par le père, dont les inquiétantes manies empoisonnent la vie de famille.
L’existence de la petite fille bascule lorsque ses géniteurs, pétris de contradictions, décident de la scolariser chez l’ennemi : une école catholique.

La fantaisie réjouissante du roman est un leurre. Un drame s’y joue en sourdine. Une histoire d’amour fou se dessine, drôlement touchante. Épatante. L’Express.


La petite conformiste d’Ingrid Seyman


TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

3 raisons de lire La petite conformiste

  1. L’idée est originale et séduisante sur le papier
  2. Le roman est court et peut se lire d’une traite
  3. L’entrée en matière a de quoi marquer les esprits

3 raisons de ne pas lire La petite conformiste

  1. Ca s’essouffle très vite
  2. C’est finalement assez long à lire car c’est poussif
  3. On l’oublie aussi vite qu’on l’a lu

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