Chapeau melon et bottes de cuir • Marcus Hearn

Par Bénédicte

Éditions Huginn & Muninn, 2011 (160 pages)

Ma note : 18/20

Quatrième de couverture …

En 1961 commençait en Angleterre le tournage de Chapeau melon et bottes de cuir. Cinquante ans plus tard, le très distingué John Steed et ses incroyables partenaires féminines, dont la sublime Emma Peel, sont devenus des icônes connues de tous. Pour l’occasion, ce livre souvenir dévoile comme jamais les coulisses d’une série culte. Avec une préface de Patrick Macnee, les témoignages exclusifs de tous les acteurs et des dizaines de photos inédites, voici l’ouvrage indispensable pour redécouvrir un bijou de l’histoire de la télévision et de l’esprit british.

Mon avis …

Série emblématique des années 60, Chapeau melon et bottes de cuir reste un incroyable coup de cœur pour moi depuis un long moment maintenant. Je me sens pour cela un peu à contre-courant. J’ai 32 ans, et je n’appartiens pas du tout à la génération cible. J’ai pourtant grandi avec Amicalement vôtre, Arabesque (que je regardais souvent avec ma maman) et bien sûr Chapeau melon et bottes de cuir. J’ai des souvenirs où petite fille (et même adolescente) je regardais les épisodes le dimanche après-midi, sur M6. Je rêvais alors de vivre les folles aventures de notre binôme d’agents secrets, d’être aussi féminine et forte qu’Emma Peel ou aussi débrouillarde que Tara King. Alors, lorsque j’ai eu l’occasion de découvrir cet album qui reprend toute l’histoire de la série, j’ai sauté sur l’occasion. J’ai passé un très bon moment : j’ai appris pas mal d’anecdotes au niveau du tournage. Mais surtout cet ouvrage comprend de sublimes illustrations du studio de tournage, des épisodes. On en apprend également sur le ressenti des acteurs face à la série. Un album intéressant à découvrir, autant pour les novices que pour les fans avérés.

The Avengers est une série britannique mêlant espionnage, action et science-fiction (selon les épisodes). Elle met en scène le personnage de John Steed (Patrick Macnee), un agent secret anglais. Celui ne deviendra la “star” de la série qu’à partir de la saison 3 où il a pour partenaire Cathy Gale (interprétée par Honor Blackman). Les épisodes sont encore en noir et blanc, et la couleur fera son apparition à partir de la saison 5.

Je regarde souvent les épisodes des saisons 5 et 6 (mes préférées). Force est de constater que le tout a quelque peu vieilli : les scènes d’action contre les “méchants” paraissent parfois un peu ridicules. Pourtant, je reste très attachée à cette série, à son univers. Grâce à elle il est possible d’utiliser une machine à remonter le temps, de rencontrer des clowns-meurtriers, d’affronter un tueur déguisé en aigle et portant des bottes magnétiques, ou encore de rejoindre son QG en sautant dans un lac ou grâce à un passage secret caché dans une cabine téléphonique anglaise ! L’esprit de la série est so british à souhait. Il n’y a pas de violence, pas de sang. Nos personnages conservent un flegme britannique à toute épreuve. C’est pour moi une série réconfortante, un peu doudou, que je conserve précieusement dans ma DVDthèque.

La saison 5 (1967) était ma préférée quand j’étais petite. En France, elle reste celle qui a fait connaître Chapeau melon et bottes de cuir et le personnage d’Emma Peel. Malgré une nomination aux Emmy Awards, Diana Rigg quittera par la suite la série (notamment pour tourner dans un James Bond : Au service secret de sa majesté). J’aime tout particulièrement cette saison car elle comprend de nombreux épisodes que j’adore (Remontons le temps, Le vengeur volant et Le joker restent mes préférés). Signés Brian Clemens ou encore Philip Levene, les scénarii mêlent fantastique et parodie. Les costumes de Patrick Macnee sont griffés Pierre Cardin. Saviez-vous que certaines tenues portées par Diana Rigg étaient par la suite commercialisées ? C’est une anecdote que j’ai pu découvrir grâce à l’album. Cette saison reste aussi une de mes préférées pour le personnage d’Emma Peel (je rêvais de lui ressembler lorsque j’étais petite !). Alors rien que pour ça, j’aime plus que tout regarder certains épisodes, parfois en boucle, avec un bon plaid et une tasse de café à la main.

Avec la saison 6 (1969), Tara King (interprété par la canadienne Linda Thorson) fait son apparition. Je ne le savais pas mais l’actrice a seulement 20 ans lorsqu’elle intègre la série, et on la voit porter une perruque blonde dans le premier épisode car on lui avait demandé de perdre du poids pour le rôle et… elle avait perdu beaucoup de cheveux ! Son personnage est très différent de celui d’Emma Peel. Je l’apprécie pourtant autant, car je trouve qu’elle apporte une touche d’humour à la série. À noter que cette saison marque tout autant l’arrivée de Mère-Grand, supérieur de Steed, dans la série. Affublé de Rhonda, personnage muet qui pousse son fauteuil, il donne rendez-vous à nos héros dans des QG toujours plus insolites les uns que les autres.

Cet album a été une jolie surprise me concernant. Si je ne les ai pas insérées dans cet article, il contient de magnifiques photos des acteurs et de la série (photographies parfois inédites, que je n’avais jamais vues). Rien que pour ça, il ravira les fans de la série qui y verront peut-être un objet-livre de collection. Il est également bien construit. Pas à pas, saison après saison, nous découvrons l’évolution de la série. Du noir et blanc à la couleur, d’Honor Blackman à Linda Thorson, on se repère très facilement même pour ceux qui ne connaissent pas la série et souhaitent lire cet album par curiosité. On me l’a prêté, et j’ai quant à moi maintenant très envie de l’acquérir pour qu’il rejoigne ma bibliothèque.