Lundis littéraires de juin, féminins et au jardin

Lundis littéraires de juin, féminins et au jardin

Le jardin de la Maison des Arts de Schaerbeek.


Après une soirée "Portées-Portraits" organisée en mai dans l'immense jardin d'enfance de l'artiste belge aux multiples casquettes Juan d'Oultremont, à l'occasion de la lecture en musique d'extraits de son roman "Judas côté jardin" (ONLIT, février 2020) qui s'y déroule, le cycle de lectures-spectacle porté depuis plus de vingt ans par Geneviève Damas repart de plus belle en juin selon le même principe vert! Histoire de respecter les prescrits sanitaires, les quatre lundis de juin, "Portées-Portraits" investira le bucolique jardin de la Maison des Arts de Schaerbeek (147, chaussée de Haecht), pas loin de la Maison Autrique où avaient lieu les rencontres précédemment. Et ce sont quatre romancières, une Italienne et trois Belges, qui seront à l'honneur de ces lectures au vert en ce premier mois de l'été, Elena Ferrante, Caroline Valentiny, Nathalie Skowronek et Victoire de Changy. Des lectures qui avaient parfois été déjà programmées et ont été postposées à cause du coronavirus.
Programme
Lundis littéraires de juin, féminins et au jardinLundi 7 juin
"L'amie prodigieuse", d'Elena Ferrante (traduit de l'italien par Elsa Damien, Gallimard, 2014, Folio, 2016).
L'amitié étonnante et hors norme entre Elena et Lila, deux fillettes douées pour les études dans le Naples pauvre de la fin des années 50.Le texte sera lu par Geneviève Damas, accompagnée au piano par Harold Noben sous le regard complice d'Itsik Elbaz.
"Lila savait parler à travers l'écriture. Pas comme moi quand j'écrivais, pas comme Sarratore dans ses articles et poésies, et pas comme de nombreux écrivains que j'avais lus et lisais: elle s'exprimait avec des phrases qui, certes, étaient soignées et sans erreur – bien qu'elle ait arrêté ses études – mais en plus chez elle tout semblait naturel, on ne sentait jamais l'artifice de la parole écrite. En la lisant je la voyais, je l'entendais. Cette voix sertie dans l'écriture me bouleversa et me ravit encore plus que lorsque nous discutions en tête à tête: elle était totalement purifiée des scories du parler, de la confusion de l'oral, elle avait la clarté et la vivacité que j'imaginais être celles du discours quand on était assez chanceux pour être nés dans la tête de Zeus et non pas chez les Greco ou les Cerullo."

Lundis littéraires de juin, féminins et au jardinLundi 14 juin
"Il fait bleu sous les tombes", premier roman de Caroline Valentiny (Albin Michel, 2020).
Un roman choral où ses proches s'interrogent sur la disparition d’Alexis qui, à 21 ans, a mis fin à ses jours.Le texte sera porté par Sandrine Bonjean et Sigrid Vandenbogaerde au violoncelle. La mise en voix sera assurée par Nina Blanc.
"Enfant, lorsqu'il était en vie, il se couchait dans l'herbe, le soir, pour observer le ciel. Aujourd'hui, depuis son carré d'herbe étanche à la lumière, il a beau plisser les yeux, il ne peut plus rien voir."

Lundis littéraires de juin, féminins et au jardinLundi 21 juin

"La carte des regrets", de Nathalie Skowronek (Grasset, 2020).
Le portrait bouleversant d'une femme, épouse, amante, mère, qui ne pouvait pas choisir entre les différentes facettes de l'amour qu'elle a rencontrées et a eu, en silence, son cœur écartelé.Le texte sera lu par Valérie Bauchau, chanté par Hamida Tachfine, sous le regard de Thierry Hellin.
"Que savons-nous de l'existence de ceux qui nous entourent? Que nous montrent-ils d'eux-mêmes? Que dissimulent-ils? Mina, sa fille de vingt et un ans, qui sortait doucement de l'adolescence et venait de s'inscrire au conservatoire de musique en classe de piano, s'était exprimée avec prudence, dans un style probablement remanié par le journaliste: "Ma mère avait une façon bien à elle de travailler, d'aimer, de respecter les règles et de les transgresser. Je veux rester fidèle à ce qu’elle était." Mais que savait Mina de sa mère ?"

Lundis littéraires de juin, féminins et au jardinLundi 28 juin 

"L'île longue", de Victoire de Changy (Autrement, 2019).
Seule, une jeune femme prend l'avion pour Téhéran. Du dédale des rues aux marchés fourmillants, elle plonge dans la vie iranienne et se lie à Tala, qui vient de perdre sa mère dont elle ignore le passé.La lecture sera assurée par Ariane Rousseau, accompagnée au violon par Céline Bodson, dans une mise en voix de Sandrine Bonjean.
"Où suis-je pour eux quand je ne suis pas là. Où me rangent-ils, où me donnent-ils rendez-vous? Je veux dire dans quelle région consciente, sous quelle eau? Peut-être nulle part, peut-être là. Peut-être ne suis-je tout simplement pas. Je ne me suis, à vrai dire, posé cette question qu'une seule fois. Tout de suite j'ai pensé: en tout cas, là où je suis, ils sont aussi. A une heure et demi en décalage des autres mais les autres quand même avec moi."

PratiqueOù? A la Maison des Arts, 147 chaussée de Haecht à 1030 Bruxelles.A quelle heure? Les lectures-spectacle commencent à 19h30.Elles sont précédées d'une rencontre avec l'auteure à 18h30 (sauf pour Elena Ferrante).Durée? Une heure.L'estaminet du lieu est ouvert dès 18h pour prendre un verre au jardin.Combien? 8 €/6 € pour les étudiants (abonnements 4 lectures: 30 €/20 € + surprise littéraire).Informations et réservations? [email protected]Masque obligatoire.Ne pas hésiter à communiquer le nom des personnes en groupes pour permettre l'organisation du jardin en conséquence.Lors de chaque réservation, les coordonnées individuelles des spectateur·rice·s sont récoltées et conservées, dans le respect du RGPD. Les coordonnées relatives aux spectateur·rice·s sont donc disponibles et pourront être communiquées en cas de demande des autorités compétentes en vue d'un éventuel tracing.

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