Le Jeu de la dame de Walter Tevis

Le Jeu de la dame de Walter Tevis

C'est après avoir vu la série à succès de Netflix que j'ai appris que Le Jeu de la Dame était un roman. Aidée par ma co-blogueuse, toujours dispo pour les coups de sang livresques, je l'ai acheté et je viens de le finir en lecture commune avec quelques bookstagrammeuses. Je vais essayer de vous dire en toute honnêteté ce que j'en ai pensé.

Pour les néophytes, voici la quatrième de couverture :

Petite fille, Beth Harmon a appris les échecs à l'orphelinat.
Prodigieusement douée, elle devient rapidement une joueuse exceptionnelle. Mais le milieu des échecs est féroce, les intrigues les plus sournoises sont permises, et les Etats vont jusqu'à s'affronter à travers leurs champions respectifs. Sa rencontre avec le champion soviétique sera l'occasion d'une confrontation impitoyable.
Un grand suspense d'une lecture fascinante et le meilleur roman sur les échecs depuis
la Défense Loujine de Nabokov...

Le Jeu de la dame de Walter Tevis

J'avais été subjuguée par la série : le talent de l'actrice principale est indéniable et voir les parties d'échecs se jouer, même quand on n'y connaît rien, comme moi, cela conférait au jeu le suspens qui est décrit. Je comprends aisément, après ma lecture du roman, pourquoi cette histoire méritait d'être racontée par le biais des écrans. Walter Tevis a une écriture très cinématographique. Je suis agréablement surprise par le peu de changements qui ont été faits : les personnages, les espaces, la narration, tout est scrupuleusement respecté. Ce qui compte dans cette histoire, ce n'est pas tellement sa fin, aisément imaginable, aussi n'en dirais-je rien, mais le cheminement de cette orpheline, sauvée par les échecs et par son esprit de compétition.

Je ne saurais dire, encore aujourd'hui, pourquoi ce roman et son adaptation ont connu un tel succès. Etrangement, aucun ingrédient miracle bien connu n'est utilisé : pas beaucoup de sentiments, beaucoup de froideur, des personnages peu attachants pour la plupart, une intrigue somme toute assez mince, quand on prend un peu de hauteur. Et pourtant, ça marche.

Dans ce monde glacial, Beth détonne. Elle bouillonne et ne sait pas comment manifester cette rage de vivre. Elle connaîtra tous les excès, tous les déboires, mais quand les échecs seront trop en danger, Beth se reprendra et se reconstruira seule. Car le peu de personnes qui lui donnent un peu d'affection ne sont pas omniprésentes et protectrices, elles sont des repères éphémères, des bouées de sauvetage qui finissent indubitablement par repartir. Alors, c'est nous qui voulons soutenir Beth où qu'elle aille. Finalement, c'est peut-être ça le truc : faire en sorte que le lecteur se sente investi d'une espèce de mission d'humanité. Je ne sais pas.

En tout cas, clairement, cela fonctionne. J'avoue avoir lu en diagonale certaines descriptions des parties d'échecs n'y connaissant rien (et il paraît qu'il y a des erreurs d'ailleurs, mais franchement...) mais je me suis laissé prendre à l'univers de Beth, ne découvrant qu'en même temps qu'elle, qui étaient les bons et les méchants, quelle pouvait être l'issue. Et bizarrement, j'ai envie de revoir la série du coup.

Et vous, vous connaissez ? Le livre ? La série ? Dites-moi tout...

Priscilla


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