En nous beaucoup d’hommes respirent

Quand elle a vidé la maison de ses parents, Marie-Aude Murail a retrouvé des photos, des menus de mariage, des lettres… Grâce à ces précieux objets, ces papiers, ces mèches de cheveux, elle voit l’histoire de sa famille s’esquisser devant elle. Elle a bien des recherches et des liens à faire, mais c’est possible et cela paraît surtout nécessaire. Elle reprend alors les choses au début.

Au début, il y a Raoul, son grand-père, qui tombe amoureux de Cécile juste avant de partir pour la guerre. Puis, il y a Gérard. Il est amoureux de Marie-Thérèse. Ensemble, le couple a quatre enfants, dont Marie-Aude et Lorris. C’est enfin au tour de Marie-Aude de se dévoiler. Elle se raconte enfant, jeune femme, épouse, femme et autrice.

En nous beaucoup d’hommes respirent

Pour écrire tout cela, Marie-Aude Murail s’est rendue sur les lieux de son enfance. Elle a percé des mystères, dont ceux des disputes, rendu visite à des membres de sa famille. Elle a confronté ses souvenirs aux faits, compris l’influence de l’existence de ceux qui sont venus avant elle sur la sienne. 

Les histoires de famille, quel sujet passionnant ! La démarche de Marie-Aude Murail est on ne peut plus séduisante. Elle a sûrement besoin de réaliser ce travail pour elle-même, pour les siens. Le lecteur, lui, se régale. Il est également régulièrement surpris. Comme il aime se plonger lui aussi dans ces archives familiales ! Le texte étant agrémenté de divers documents comme des photos, des extraits de lettres, des poèmes, des affiches, il est facile d’être captivé, facile d’observer ces êtres depuis les mots. Certains passages sont rudes, d’autres sont émouvants (notamment ceux avec son père et son fils), beaucoup sont emprunts de nostalgie. De la Première Guerre mondiale aux années 2000, En nous beaucoup d’hommes respirent est une très belle lecture qui emporte. La plume est parfaite et l’universalité bat sous chaque page.

Présentation de l’éditeur :
Des photos, des menus de mariage, des mèches de cheveux, des images pieuses et des liasses de lettres scellées… Voilà le trésor que Marie-Aude découvre en vidant la maison de ses parents. C’est toute l’histoire de sa famille qui se dessine alors. Il y a Raoul tombant fou amoureux de Cécile avant son départ pour les tranchées, il y a Gérard le poète qui rencontre Marie-Thérèse dans Paris libéré, il y a aussi celle qu’elle fut, et ses mots de dix-huit ans à Pierre, qui deviendra son mari… Toutes ces nouvelles que l’on se donne et ces secrets qui se trament, ces fêtes, ces maisons, les naissances et les deuils. Une vie française sur trois générations, tressant trois histoires d’amour, de la Grande Guerre aux années 2000. Marie-Aude Murail se joue avec humour de ses souvenirs, elle retourne sur les lieux de son enfance, voit combien ces destins l’ont nourrie, elle, la femme libre devenue écrivain. Et l’accompagnant, nous suivons cette enquête intime, dont le souffle romanesque nous emporte. Faire le chemin de la mémoire, c’est aussi l’occasion pour Marie-Aude de comprendre d’où vient sa création. De son père poète. De ses lectures, bien sûr. Mais dans les archives – c’est-à-dire en retrouvant sa famille réduite à ses mots –, le langage lui apparaît comme son grand héritage. 

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