Le Soleil Rouge du Tsar de Violette Cabesos

Par Livresque78

C'est avec grand plaisir que je viens vous parler aujourd'hui d'un roman qui gagne à être connu et dont on a entendu peu parler. Il s'agit d'un roman qui mêle habilement enquête policière, secret de famille et énigmes historiques. Un régal de 483 pages !

Voici la quatrième de couverture : Milena, petite-fille de Russes blancs, a une passion : les trésors perdus de la Russie des tsars. Alors qu'elle s'apprête à partir pour Saint-Pétersbourg où une cache datant de 1917 vient d'être découverte, elle apprend que sa maison de Nice a été saccagée.
Sur les murs, d'énigmatiques vers slaves, probablement des références codées à Vladimir le Grand, fondateur de la Sainte Russie.
Un siècle auparavant, Vera, ballerine du théâtre Marrinsky, est déchirée entre les faveurs d'un grand-duc, son amour pour un poète anarchiste, et un brûlant secret d'État dont sa famille est dépositaire.
Au-delà du temps et des frontières, une mystérieuse et terrifiante malédiction semble lier ces deux femmes. Faut-il y croire ? Comment ne pas y succomber ?
Au fil d'un suspense historique, Violette Cabesos nous plonge dans les méandres de la Russie éternelle, sur les traces des Romanov, de Raspoutine et d'obscurs espions du FSB.

Vous vous en souvenez peut-être, j'ai lu, il y a peu de temps, chez De Borée aussi, mais en grand format, La Forêt des Violons (dont vous retrouverez ma chronique ici : La Forêt des violons de Philippe Lemaire) et ce roman m'avait donné envie d'en savoir plus sur le destin de la Russie au moment de la révolution bolchévique. J'ai été servie avec le roman de Violette Cabesos. On fraie avec Nicolas II, sa femme, Raspoutine, Lénine, et de grandes figures historiques de l'époque, le tout avec précision et exactitude. On découvre les ambiguïtés de ce peuple, en colère contre ce régime autocratique tsariste, mais pas toujours forcément pro-bolchévique. J'ai appris aussi quelques mystères qui entouraient cette époque de faste décadent : les nombreuses tentatives d'assassinat de Raspoutine, sa vie de débauche, sa relation avec la tsarine, le mystère de la mort d'Alexandre Ier, et ce fut un délice, vraiment ! C'est complexe et en même temps, les choix narratifs rendent l'ensemble très fluide et addictif.

Addictif, parce qu'à cette Histoire se mêle le destin de deux familles, celles de Mychkine et des Gorelov, attachés à leur Sainte Russie, mais pas forcément à ceux qui la représentent. Déchirés entre leurs obligations, leur instinct de survie et leurs passions, Vera, Vassili, Anton, Lioubka, Dacha et Milena sont des personnages touchants, à hauteur d'hommes, mais commerçant avec les Romanov eux-mêmes ou avec leurs esprits.

L'intrigue est finement menée. Impossible de comprendre qui est derrière la mort des uns ou des autres, ce qu'ils cherchent, ce qu'ils ont trouvé. Je me suis laissé complètement porter par la narration et ce fut un réel plaisir. Il y a des meurtres, des vols, des exils, des trahisons, des pillages, des convictions, des secrets. Personne n'a les tenants et les aboutissants de cette sombre malédiction du Soleil Rouge de Vladimir le Grand et les fils se dénouent grâce, d'abord au journal de Vera que l'on découvre parallèlement à l'histoire de Milena, puis grâce à Milena seulement.

Sur fonds d'enquête, c'est son identité de petite fille d'émigrés russes que Milena va devoir appréhender, alors qu'elle n'avait fait que la fuir. Les souffrances, qu'elle pensait surjouées, se font de plus en plus réelles, de plus en plus siennes, de façon subtile et émouvante.

C'est un roman que j'ai vraiment trouvé passionnant et surprenant, je ne m'y suis pas ennuyée une seule seconde. Si cette période vous intéresse, n'hésitez pas, c'est un coup de cœur pour moi !

Priscilla