Un péril mortel menace le royaume d'Ambre. Une lèpre noire envahit inexorablement la Marelle, ce labyrinthe magique qui permet aux membres de la famille royale de voyager d'ombre en ombre et de manipuler le temps. Est-ce le fait d'un des princes qui, avide de pouvoir, n'hésiterait pas à mettre en jeu l'existence même du royaume ? Faut-il y voir l'intervention des puissances maléfiques qui hantent les Cours du Chaos ? Ou bien la main d'Oberon, le roi disparu dont les princes d'Ambre redoutent jusqu'au souvenir ?
Pourquoi ce livre ? C’est avant tout pour le challenge ABC Imaginaire que je lis cette saga, il me faut un Z et Zelazny est le premier auteur qui m’est venu en tête et qui m’en offrait un. Et puis c’est également un classique de l’imaginaire et je me disais que c’était un excellent prétexte pour lui jeter un sort. Les premiers tomes furent compliqués…
… mais j’ai adoré La Main d’Obéron, quatrième opus. Pourtant il diffère à peine de ce qui a précédé.
Le style est toujours aussi daté. Je dirais que cela s’améliore au fil des tomes, à moins que ça ne soit qu’une question d’habitude et que j’arrive enfin à m’y adapter et donc à l’apprécier. En tout cas j’ai trouvé que les mots coulaient plus facilement et je n’ai pas forcément ressenti un besoin de reposer le livre, ce qui me change du premier volume !
Ce sentiment se combine également à l’intrigue elle-même. Loin de la lenteur du premier tome dû à l’amnésie du protagoniste, empêchant toute appréhension de l’univers et attachement au personnage, ici se dévoile une action. Oserai-je le dire… ENFIN ! Après trois tomes entièrement tournés sur les manigances et le machiavélisme des membres de la fratrie, incluant traîtrise et hypocrisie, voilà que les antagonistes sortent des armes - d’ailleurs surprenantes et inattendues. Pour une fois, j’ai senti la tension enflée jusqu’à l’explosion finale et jusqu’aux dernières pages je me suis interrogée sur la façon dont tout ceci pouvait bien se finir. Couplée à l’action, j’ai pris conscience de l’importance de l’éloquence dans cette saga. Évidemment, la manipulation par la parole est présente dès le premier tome, pourtant j’arrive seulement à apprécier cette capacité, parce qu’elle est enfin devenue percutante par l’action déchaînée.
Les personnages évoluent en revanche peu. L’intrigue est présente de sorte qu’on appréhende finalement très peu leur personnalité, c’est davantage les liens qui unissent chacun d’eux qui ont leur importance. Cela éclipse en partie les caractères de chacun, d’autant plus que, par le biais de l’éloquence, je trouve qu’ils se ressemblent tous. Comme je l’ai insinué, seuls les camps qui s’affrontent me permettent d’identifier les uns des autres, et je considère que cela me suffit étant donné que l’enjeu n’est pas le personnage principal, Corwin, mais la sauvegarde d’Ambre, leur royaume.
Trois “enfin” se sont glissés dans ma chronique et c’est bien là le mot qui m’est revenu quasiment pour chaque phrase de cette chronique, qui m’est revenu plusieurs fois au cours de ma lecture. Après deux tomes qui prennent leur temps et un troisième qui initie l’action, cette dernière prend (enfin) tout le champ de ce quatrième opus, soulevant rythme et tension. Le jeu de dupe devient alors plus évident, plus appréciable également. Les personnages me laissent toujours indifférente pour la plupart, pourtant je me surprends à apprécier en retrouver certains. Dans tous les cas, je suis bien curieuse de découvrir la suite maintenant que les jeux sont lancés !
16/20
Les autres titres de la saga :
1. Les Neuf Princes d'Ambre
2. Les Fusils d'Avalon
3. Le Signe de la Licorne
4. La Main d'Obéron
5. Les Cours du Chaos
6. Les Atouts de la Vengeance
7. Le Sang d'Ambre
8. Le Signe du Chaos
9. Chevalier des Ombres
10. Prince du Chaos
- saga terminée -
