Bannis, tome 1 : Calissa (Louisa Danna)

Par Gabrielleviszs @ShadowOfAngels

Auteur : Louisa Dana

Éditions : Evidence éditions

Paru le : 16 Octobre 2020

228 pages

Thème : Young adult

disponible sur le site de l'éditeur

Fait partie de la duologie Bannis

Ma note : 14/20

 Résumé 

« Calissa habite dans l’une des dernières villes concentrant le peu d’êtres humains ayant survécu à la Dernière Guerre. Ce conflit international, armé de bombes nucléaires, a détruit la majeure partie du monde. Dans cette société ultra-réglementée et stricte, elle a dû survivre malgré sa condition de niveau 1, le pire de tous.
Condamnée à lutter jour après jour pour sa survie et celle de ses proches, Calissa commettra l’impardonnable et sera bannie au-delà des frontières de sa ville, la Ville 15.
Que se cache-t-il au-delà des murs ?
»    

 Ma chronique 


  Cela faisait bien un sacré moment que je n'avais pas acheté de livres chez Evidence et j'ai comme qui dirait fait une razzia pour mon noël. Je débute donc avec cette lecture, le plus petit en terme de pages et celui qui changeait de mes habitudes. (à savoir pas un thriller, ou un fantastique) Ici il s'agit d'une dystopie et j'aime bien en lire de temps en temps, cela change de mon quotidien et puis j'aime voir comment le monde pourrait être sous la plume d'un nouvel auteur. Ce qui m'a donné envie de le découvrir c'est cette couverture qui nous laisse un petit gout de reviens-y ! En le voyant arriver avec ces copains, je me suis dis qu'il était fin malgré tout pour une dystopie. Il est vrai que lorsque j'en lis, ils sont plus conséquent, sauf qu'ils ne sont pas des young adult comme celui-ci.     Le prologue nous fait suivre Calissa, une jeune femme de la Ville 15 qui se voit bannir et ainsi pense qu'elle va mourir en quelques secondes une fois les portes de sa ville refermée sur elle. Puis nous remontons dans le temps pour la découvrir plus jeune. Le livre est découpé en deux parties. La première suit ses traces dans cette Ville 15 avec sa famille et tout ce que cela comporte. Étant une personne de niveau 1, comme toute sa famille, elle vit dans la misère. Les sdf de maintenant ont plus de chance de survie dans notre monde que celui crée de toutes pièces par l'auteur. Un monde que nous-même avons laissé à l'abandon, faisant des dégâts incommensurables envers la planète. Un air pollué, des victimes partout, des villages morts, des villes à l'abandon. Seules quelques villes ont réussi à s'en sortir dans des conditions drastiques et un système horrifiant. La naissance de chacun dans une famille lui donne un numéro de niveau. 1 étant le plus faible, celui dont les Hommes d'une manière générale utilise pour des travaux que personne ne voudraient faire, mais il faut bien tenter de survivre. 5 étant le meilleur niveau, celui qui a accès à tout : argent, pouvoir, esclaves sous la forme de numéroté.     Un monde où la solidarité est bien faible, où la plupart des gens se fichent de son propre voisin, voire même de sa propre famille dans le cas d'une honte, celle de refuser un tel système. Cette première partie montre le fin espoir de Calissa, cette jeune femme qui va tout faire pour garder sa famille entière. Après des années de durs labeurs, de pertes monumentales, elle va se retrouver avec sa petite sœur, Gabrielle. Toutes deux doivent survivre coute que coute, la vie est précieuse et la volonté de fer de Calissa est admirable. Grace à Yonis, un jeune homme de niveau 4, leur vie si mince soit-elle va tenir un peu plus longtemps. Tous deux se connaissent depuis l'enfance, depuis qu'elle a parcouru sa ville à la recherche d'une aide providentielle pour sauver les membres de sa famille. Il est le seul qui a répondu présent et qui continue à les aider. Cet espoir si fin, cette petite lumière ne cesse de s'éteindre. Le parcours est difficile, chaque jour est vu comme une épreuve de plus. C'est là que Calissa décide de tout faire pour continuer à survivre, pour elle, pour sa sœur, pour Yonis, jusqu'au bannissement.     Les portes noires s'ouvrent sur un monde hostile. La Ville 15, même si elle n'a jamais été bonne pour la jeune femme, c'est SA vie, SA maison, le seul endroit qu'elle connaît, celui où elle avait peut-être un jour une chance de vivre. tout est balayé en un instant. Calissa est jetée hors des murs et se retrouve seule, de l'autre côté. Cette seconde partie se focalise sur elle et ce qu'il y a derrière. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à elle : à la fois hostile et terrifiante, Calissa a beau être de niveau 1, son endurance est une qualité dont elle n'avait pas la moindre idée. Cette seconde partie nous entraîne loin de cette Ville 15, loin des autres Villes qui ont survécu à l'enfer. Chacune de ses villes est régie de la même manière, par niveau afin de réguler la population. De l'autre côté des murs d'enceinte, la jeune femme va vivre une aventure hors du commun. Tout ce qui va l'aider, c'est son instinct de survie. En tant que niveau 1, l'instruction est quasi nulle, lire ? Pour quoi faire ? Seuls les plus hauts niveau y ont le droit. L'égalité que nous pouvons connaître n'est qu'un mot parmi tant d'autres que la plupart ont oublié sa signification.     Il s'agit d'un livre d'ouverture pour les jeunes de 10/15 ans. Les sujets sont graves, intenses, mais pas toujours très développés. Nous avons une histoire qui se lit très vite, aussi bien par le nombre de pages que par la façon dont est décrit chacune des scènes. Nous touchons beaucoup de points dans le récit : la malnutrition voire l'absence totale de nourriture, l'esclavagisme, la différence, le pouvoir, la haine, l'emprise d'un peuple sur un autre, le besoin de garder l'espoir, le besoin d'effectuer un délit pour survivre, l'espoir d'un jour meilleur, l'amour pour sa famille, la jalousie. Certains points ne sont, pour ma part, pas assez détaillé, nous en survolons certains qui me semblent important. Suivre Calissa n'est pas de tout repos. Nous pouvons constater que nous mangeons à notre faim, que le moindre petit bobo peut-être soigné. Pour elle et sa soeur, il s'agit d'une normalité qu'elles ne connaissent pas. Nous savons pourquoi les villes sont devenues ainsi, pourquoi la planète est aussi mal. nous nous doutons bien qu'il y a quelque chose derrière ces portes et bien entendu je n'en dirais pas plus, car c'est à découvrir.     La relation entre Yonis et Calissa se voit venir de très loin. Les réactions de Calissa sont normales dans le sens où elle ne réfléchit pas correctement, pas parce qu'elle est idiote, mais le manque de tout se fait ressentir et forcément ce manque est ce qui la fait parler ou agir d'une manière différente de Yonis. Cette relation est basée sur l'entraide essentiellement du point de vue de la jeune femme qui ne voit que sa survie et celle de sa sœur. Tandis que lui aimerait plus. Cette fameuse nuit est tragique en tout point. La peur mêlée à la souffrance, la maladie intransigeante, Calissa va tout perdre en un instant et pourtant elle ne pensait pas possible de perdre quelque chose vu qu'elle n'avait rien. C'est à ce moment précis qu'elle se rend compte qu'au final, elle avait quelque chose de tangible et le passage hors des murs va lui faire prendre conscience que son avenir est encore plus noir que ce qu'elle a vécu. L'apprentissage est rude, la survie n'est pas terminée pour la jeune femme qui va devoir apprendre de ses erreurs. Faire confiance et trahir est si facile qu'elle va devoir faire ses preuves.     De nouveaux personnages font leur apparition, elle n'est plus seule, mais traitée différemment. Elle vient d'une Ville et si... Et si c'était une espionne ? Les relations avec les autres personnages sont à la fois difficile et contraignant pour elle qui n'a jamais vraiment connu autant de personnes à qui parler. C'est une nouveauté pour elle de s'intégrer à autre chose qu'à ce qu'elle a connu. Son caractère est peut-être difficile, mais elle va en avoir besoin pour continuer à exister. Et la surprise est de taille pour elle lorsqu'elle se rend compte de ce qui lui arrive. Rien n'est gratuit, comme partout, il faut savoir accepter de donner pour avoir une chance de recevoir. Et si la demande est grande, ce qu'elle devra donner est encore plus grand. L'espoir, c'est ce qui la raccroche à cette vie. Malgré tout ce qu'elle a vécu, elle va montrer une détermination et une résignation hors du commun. Son gout d'apprendre toujours plus va lui apporter un plus dans la force qu'elle a déjà naturellement. Chacun des personnages montre des capacités qui en font tous des survivants. Le temps n'est pas un ennemi et ça, le chapitre 25 nous le confirme bien. Il faut du temps pour réussir ce que l'on désire. C'est ce que nous faisons maintenant qui va déterminer l'avenir de nos enfants.     Je suis un peu (beaucoup) déçue du final dans le sens où j'attendais d'en savoir plus sur cette fameuse mission de niveau 3. Comment ont-ils réussi à parvenir à ça ? Que s'est-il passé durant tout ce temps ? Car même si nous nous doutons de ce qui se produit, j'ai ressenti un grand manque sur cette partie. C'est vraiment dommage et j'espère que nous en apprendrons plus dans le deuxième volet de cette duologie. Je l'attends de pied ferme ce dernier tome !     En conclusion, le récit est à la fois léger dans certaines situations et difficile de part la misère qui s'étale sous nos yeux. Calissa est un personnage qui est capable de tout pour sa petite sœur, s'oubliant totalement. C'est un premier tome qui sera parfait pour les plus jeunes qui désire démarrer la dystopie sans trop de descriptions. Beaucoup de points sont abordés tels la famille, les sentiments, la survie et bien d'autres encore déjà évoqués précédemment. Le manque dans la fin ainsi que dans certaines situations me l'a malgré tout fait apprécier. J'attends maintenant la suite afin de pouvoir nourrir ses manques avec plaisir.  

 Extrait choisi : 

    « ... Une fois de plus, c'était grâce à l'assistance technique de Yonis que je me nourrissais. Il me fournissait régulièrement de jolis vêtements propres que j'enfilais après m'être soigneusement nettoyée. Je me glissais ensuite vêtue de vert significatif de leur classe parmi les niveau 4 afin de me ravitailler discrètement en nourriture gratuite, glissée des étalages directement dans mon sac.
C'était étrange comme l'apparence physique pouvait m'ouvrir de nouveaux horizons : les marchands me saluaient et m'appelaient mademoiselle, les jeunes filles présentes me souriaient sous le regard approbateur de leurs mères. Je rêvais alors que ce serait ainsi que vivrait Gabrielle : dans l'aisance et le bonheur. Mais le temps me rappelait rapidement à la réalité ; je devais rendre très rapidement les tenues prêtées par Yonis et mes guenilles me ramenaient inlassablement à ma condition...»