George Bridgetower, élève de Haydn, était un virtuose du violon. C’est en réalité pour lui que Ludwig Van Beethoven a composé pour lui la célèbre Sonate à Kreutzer, et non pour Rodolphe Kreutzer. Comment les deux hommes se sont-ils rencontrés ? Quel a été le parcours de George, de la Pologne à Vienne ?

Lorsque le lecteur fait sa connaissance, il n’a pas dix ans. George et son père sont alors à Paris, en l’an 1789. Frederick, le père de George, est un Noir de la Barbade. Il fait cependant croire qu’il est un prince d’Abyssinie. Il a tout quitté pour que son fils joue dans les plus belles salles et pour que son talent leur rapporte de l’argent. Frederick est un mélange de fierté, de revanche, de dévouement, d’envie. Il est d’une ténacité exemplaire. Il est malheureusement poursuivi par ses démons. George, lui, aimerait parfois un peu plus de liberté.

Dans les salons de la capitale, Frederick et son fils rencontrent de grandes figures comme Olympe de Gouges, Antoine Lavoisier, Joseph Bologne de Saint-George, Camille Desmoulins , Thomas Alexandre Dumas ou André Chénier. Le monde est en train de changer ! Malheureusement, le danger guette. Lorsque Frederick et George se retrouvent au cœur de la prise de la Bastille, ils décident de partir pour Londres. Là-bas, dans la pauvreté et la crasse, il faudra tout recommencer. Heureusement, leur chemin se mettra sur celui du Prince de Galles. Vienne est encore loin, mais George y arrivera bien !

Il semble impossible de résumer La Sonate à Bridgetower correctement tant il fait voyager le lecteur, lui fait rencontrer de personnages, vivre de grands et intenses moments. L’auteur a choisi de remonter très loin dans le temps avant d’atteindre ce moment où la sonate ne sera finalement pas offerte à George. Si George est devenu un violoniste à qui d’autres veulent écrire des sonates, c’est grâce à son père. Ce dernier était omniprésent dans l’existence du garçon, il l’est donc aussi dans le livre. Le personnage dans lequel il s’est glissé et son incroyable culot parfois, doublé d’une chance désarmante, leur a ouvert des portes. Voici donc comment l’aventure musicale de George a été dirigée pour lui. Elle traverse l’Histoire, étudie la condition des Noirs et emplie les pièces de musique. Les personnages sont attachants, ils évoluent dans une intrigue qui se dévore malgré son arrière plan complexe. Passionnant !

Présentation de l’éditeur :
N’en déplaise à l’ingrate postérité, la célèbre Sonate à Kreutzer n’a pas été composée pour le violoniste Rodolphe Kreutzer, qui d’ailleurs ne l’a jamais interprétée, mais pour un jeune musicien tombé dans l’oubli. Comment celui-ci est devenu l’ami auquel Beethoven a dédié l’un de ses morceaux les plus virtuoses, voilà l’histoire qui est ici racontée. Au début de l’année 1789 débarquent à Paris le violoniste prodige George Bridgetower, neuf ans, et son père, un Noir de la Barbade qui se fait passer pour un prince d’Abyssinie. Arrivant d’Autriche, où George a suivi l’enseignement de Haydn, ils sont venus chercher l’or et la gloire que devrait leur assurer le talent du garçon… De Paris à Londres, puis Vienne, ce récit d’apprentissage aussi vivant qu’érudit confronte aux bouleversements politiques et sociaux – notamment la mise en cause de l’esclavage aux colonies et l’évolution de la condition des Noirs en Europe – les transformations majeures que vit le monde des idées, de la musique et des sciences, pour éclairer les paradoxes et les accomplissements du Siècle des lumières.

La Sonate à Bridgetower est dans la liste des 21 de 2021 !