Des souris et des hommes, roman de Steinbeck illustré par Rebecca Dautremer

Des souris et des hommes

John Steinbeck traduit par Maurice-Edgar Coindreau

Illustré par Rebecca Dautremer

Éditeur : Tishina

Octobre 2020

420 pages

Ce roman illustré est une merveille !

D’abord, le texte de Steinbeck, que j’avais lu il y a… quelques dizaines d’années et qui m’a de nouveau frappée en plein cœur. J’avais gardé des images en tête, je l’avais peu oublié finalement. Ce qui prouve (s’il en était besoin) que c’est un grand texte, un texte puissant, qui marque durablement le lecteur. Je ne vais pas vous imposer un énième résumé du livre d’autant plus que je n’aime pas ça. J’évoque seulement mes ressentis de lectrice ordinaire.

La vulnérabilité de Lennie est éminemment touchante. Et le dessin de Rebecca Dautremer ne fait qu’amplifier cette émotion. Lennie, c’est le bon gars, pas futé, il tourne en boucle son désir de caresser les lapins ou les chiots, tout animal à poil doux, doux comme les cheveux d’une femme…

George c’est l’ami fidèle, le protecteur, celui qui s’énerve parfois mais qui a un grand cœur, qui n’imagine pas laisser tomber son ami. Son visage est à l’opposé de celui de Lennie. Si l’un est tout en rondeurs, l’autre est taillé à la serpe, les yeux sont perçants. Il parait déterminé.

La tension est palpable dès les premières lignes, le lecteur sait que cela va mal finir, et il assiste, impuissant, à la montée du drame.

Les dialogues sont ciselés à la perfection, on se croirait au théâtre. Et si les deux héros emportent l’adhésion du lecteur assez rapidement, les autres personnages ne sont pas en reste. Le noir qui subit le racisme et qui garde une distance nécessaire à sa survie. Le vieux Candy qui aime son chien plus que lui-même. Slim, l’homme droit par excellence, le sage, celui qui atténue les coups. Et la femme, qu’il ne faut pas condamner trop rapidement, son avenir n’est pas brillant.

Et pourtant, ces hommes simples ne rêvent que d’un lopin de terre, avec quelques lapins et quelques poules. Ce n’est pas demander la lune… Mais c’est juste impossible… Les rêves ne se réalisent jamais !

Et puis dans cet album, il y a les trouvailles de l’illustratrice, les couleurs, les expressions des visages, les tableaux, les publicités, les styles différents. Quelle audace ! On est immergé dans les années 30. L’image épouse parfaitement le texte, on a l’impression que cela ne pouvait être autrement. J’ai été subjuguée !

Il faut ouvrir cet album et se laisser couler dedans avec délectation.

Mumu en parle très très bien et donne un aperçu des illustrations variées et incroyables de Rebecca Dautremer.


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