La Trilogie hussite T1 : La Tour des Fous d’Andrzej Sapkowski

En toute franchise, ce qui m'a attiré en premier lieu vers ce titre c'est le nom de son auteur : Andrzej Sapkowski ( un jour j'arriverai à écrire son nom et son prénom sans faire de faute). Connu dans le monde pour sa saga Le Sorceleur (The Witcher), je ne l'ai découvert que sur le tard. Il a fallu attendre la sortie de la série sur Netflix pour que je commence à lire les romans.
J'ai été agréablement étonnée par son style, simple, pas pompeux du tout, et par l'allure de ses protagonistes que l'on ne peut oublier après lecture. J'étais donc intriguée, pour ne pas dire hyper curieuse de le lire dans un autre genre : le roman historique.

Croyez-le ou non, mais... là encore Andrzej Sapkowski a su me surprendre comme jamais !

La Trilogie hussite T1 : La Tour des Fous d’Andrzej Sapkowski La fin du monde ne survint pas en l'an de grâce 1420. Pourtant, bien des signes l'avaient présagée.

Les sombres prophéties des chiliastes ne s'accomplirent pas. Ils avaient annoncé la fin des temps avec précision : en février de l'an 1420, le lundi suivant la Sainte-Scolastique. Mais voilà... le lundi passa, vint le mardi puis le mercredi... et rien. Le Temps du Châtiment et de la Vengeance précédant la venue du royaume de Dieu n'advint pas.

Mais, pour sûr, on ne s'ennuyait point !

C'est ce que pensait Reinmar von Bielau, surnommé Reynevan, un savant herboriste lié aux puissants de l'époque, espion et magicien à ses heures. Ce jeune homme, épris de la belle et fougueuse Adèle, l'épouse d'un seigneur silésien vivait des moments de passion inoubliables. Jusqu'au jour où les amants furent surpris par les frères du mari trompé.

Ce fut le début des ennuis pour Reynevan...

Ce roman est dense ! Très dense , j'ai mis presque trois semaines à le lire. Parce que c'est le genre de titre qui se savoure, qui se déguste et puis l'histoire est riche et incroyablement complexe. Quel travail ! Cependant, une chose est sûre, on retrouve bien le style propre à Andrzej Sapkowski !

Une plume habile qui nous plonge dans un univers historique, et qui m'est totalement étranger. L'intrigue se déroule dans des contrées que je ne connais pas, je le reconnais. Hormis quelques allusions à des détails historiques que j'ai étudiés lorsque j'étais au collège, le reste, je l'ai découvert lors de ma lecture. Je dirais que le plus compliqué ici est de lire les noms des personnages ou des villes. J'admets avoir aisément fait du " gloubiboulga " avec certains noms. Pardon ( mes ancêtres Polonais ont dû m'incendier de leur perchoir) !

La Trilogie Hussite s'ouvre sur une histoire d'amour... enfin de galipettes ( pour être tout à fait exacte) entre le héros, Reinmar surnommé Reynevan et une femme mariée dont il est épris. Hélas pour lui, cette relation va tourner en eau de boudin et ce sera le début des déboires (et des aventures) de Reinmar qui va devoir fuir pour ne pas être trucidé sur la place publique par les frères du mari cocufié.

À travers Reinmar/Reynevan, le lecteur découvre une partie de l'histoire des pays de l'Europe Centrale (la Pologne - et la Silésie - entre autres) aussi sombre qu'inconnue. Si le début commence de manière traditionnelle pour un roman historique, la suite prouvera l'incroyable force de narration d'Andrzej Sapkowski ( avouez que je suis maso à l'écrire, encore et encore... mais je vous rassure, le copié/collé, ça peut être très utile) et son travail remarquable. Parce que l'auteur arrive à glisser, sans aucun problème, un autre genre, le fantastique. Et ça colle parfaitement avec les croyances de l'époque concernant la sorcellerie entre autres. C'est très bien amené.

En lisant les aventures de Reinmar, qui est un incroyable chanceux ( vous découvrirez pourquoi si vous lisez le livre), je m'en suis pris plein les yeux. Nous le suivons, dans un premier temps dans sa quête de justice. Reinmar veut sauver sa belle qu'il croit en danger à cause de leur amour adultère. Le jeune homme, très naïf, s'imagine être un Lancelot (ou un Perceval) aussi fort que fier , mais qui va se prendre bien des désillusions dans la figure. C'est un personnage ambivalent qui arrive toujours à se sortir des pires situations.

Où nos héros arrivent à Münsterberg lors d'un tournoi de chevalerie très européen. Pour Reynevan, ce contact avec l'Europe s'avère triste. Bah ! Douloureux même. Andrzej Sapkowski - La tour des fous - 2020 Édition Bragelonne

Comme dans tout récit d'aventures (même historique) Reinmar ne voyage pas seul. Il va avoir avec lui une pléiade de compagnons plus ou moins recommandables et hors-normes, mais qui seront bien utiles à a survie. Par certains côtés, Charley, par exemple, m'a rappelé Bron de Game Of Thrones.

On peut dire que ce premier tome se découpe en trois parties distinctes et c'est dans la dernière que l'on comprend pourquoi ce titre : La tour des fous.

Andrzej Sapkowski arrive à nous immerger dans un monde qui a existé grâce à une histoire pleine de rebondissements et de révélations accrocheuses. La narration est à la troisième personne omnisciente et j'ai également adoré le ton définitivement sarcastique que l'on retrouve durant la lecture. Les introductions de chapitres qui donnent un bref aperçu de ce qu'on lira ensuite sont toujours écrites sur un ton ironique qui pourrait rappeler la manière dont les troubadours d'antan ouvraient leurs contes.

Définitivement, j'ai apprécié cette lecture qui m'a fait découvrir un univers que je trouve atypique. Ce n'est pas du tout le style que je lis en général, mais ça m'a donné envie d'en découvrir d'autres, et bien sûr, les aventures de Reinmar sont loin d'être terminées.

Je dirais que si vous avez aimé les romans du Sorceleur, le style d'Andrzej Sapkowski, sa manière d'introduire ses personnages et son univers, vous ne pourrez qu'apprécier cette trilogie qui est épique dans tous les sens du terme.

En relisant ce billet, je me rends compte que je n'ai pas parlé du quart de ce que j'avais envie de vous dire. Vraiment, cette histoire est tellement riche, complexe et dense que je me rends compte que finalement, c'est difficile d'en parler simplement sans avoir l'impression de brasser du vent pour ne rien dire.

Je m'arrête là. Je terminerai en vous disant que j'ai aimé, que ça se lit sans difficulté et que je me suis attachée à Reinmar et ses acolytes, aussi étranges soient-ils.

25€

La Trilogie hussite T1 : La Tour des Fous d’Andrzej Sapkowski


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