Chroniques d'un rat de laboratoire, tome 1 : L'éveil des consciences - Benoît Le Gall

Par Leslivresdenancy

Je m'appelle Clive Larsson, citoyen de Nubiria. Dans cette ville rongée par la misère, mon seul recours pour éviter de finir à la rue est de me tourner vers le Programme. L'idée est simple. On me promet de l'argent en échange de quelques expériences menées sur mon corps. Sans hésiter, j'ai signé en bas de la page. J'ignore tout du Programme. Derrière ce nom générique se cache en réalité un brillant scientifique, le professeur Klein, qui projette alors de me transformer en rat. Ma métamorphose sera fulgurante, son expérience un franc succès. Après avoir échappé à son emprise, je comprends qu'une autre existence m'attend. En effet, le professeur a donné naissance à une nouvelle espèce que je compte bien perpétuer. Au gré de mon parcours, je poserai un œil critique sur la race humaine qui, malgré son évidente décadence, mérite qu'on la sauve. Si je peux contribuer à son éveil, alors ma condition de rat humain ne sera pas vaine.


Je remercie tout d'abord l'auteur de m'avoir permis de découvrir le premier tome de sa saga "Chroniques d'un rat de laboratoire".
Dès les premières lignes, c'est une lecture sombre et très dérangeante qui s'annonce. On y découvre Clive, un homme endetté qui va se tourner vers le programme qui promet de l'argent en échange de quelques expériences menées sur son corps. Mais quand il signe, il ne sait pas qu'il va faire partie d'une expérience qui va le transformer en rat. Mais son créateur a oublié une chose très importante : c'est que même si Clive devient un rat, il garde quand même en lui une partie de son humanité...
Quand l'auteur m'a proposé de lire ce premier tome, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre et j'ai assez hésité avant d'accepter.
Et j'ai bien fait, car j'ai tout simplement adoré ma lecture.
L'auteur nous plonge dans un univers très sombre, violent, dérangeant et rude. C'est l'univers dans lequel évolue Clive.
A Nubiria, il y a une nette démarcation entre les pauvres et les riches. En bas, vivent les pauvres qui tentent de survivre comme ils peuvent tandis qu'en haut vivent les riches qui exploitent et se servent de la misère du monde d'en bas. Nubiria est une ville où l'on n'aimerait vraiment pas du tout vivre.
L'univers dystopique que nous dépeint l'auteur est travaillé, crédible avec une atmosphère très pesante qui s'en dégage.

Aucune statitique ne faisait état des risques de maladies, de dégénérescence, de pertes de facultés mentales ou de motricité... Rien non plus sur d'éventuels risques de mort... Pas un seul pourcentage. En revanche, ils affichaient : "Grâce au programme, libérez-vous à 100% des contraintes du quotidien. Inutile de tergiverser. Sans plus de manière, je signai le document qu'elle me tendait. Ma nouvelle vie allait commencer...


C'est une lecture prenante et rythmée où l'on a ni le temps de souffler, ni de s'ennuyer. Les actions s'enchaînant les unes après les autres avec aucun temps mort qu'il est difficile de reposer ce premier tome.
Au fil des pages, l'histoire devient de plus en plus noire. On fait peu à peu la rencontre de nouveaux personnages et on explore avec eux les différents quartiers de la ville où on découvre les différentes dérives existante à Nubiria.
De nombreux sujets y sont abordés comme le commerce sexuel, l'esclavage, l'éthique, la technologie... Certaines scènes sont dures et très violentes donc attention aux âmes sensibles.
J'ai beaucoup aimé suivre Clive tout au long de ce premier tome. Au début de ma lecture, je ne m'attendais pas du tout à aimer autant ce personnage. Malgré sa transformation en rat, il a gardé une partie de son humanité et par moments, il est plus humain que certains humains.
J'ai adoré cette dualité qui habite Clive. Son instinct animal, dû à sa transformation et les sentiments humains qu'il a encore, font de lui un être vraiment à part et un personnage hors du commun qui m'a fait passer par de nombreuses émotions.
La plume de Benoît Le Gall est simple, efficace et directe. Dans ce premier tome, pas de longues descriptions ou de passages inutiles. L'auteur va droit au but tout en ayant un univers travaillé et des personnages crédibles.
En plus d'être une dystopie, l'auteur dénonce au travers des yeux de Clive, les travers et les dérives de notre propre société en les poussant vraiment à l'extrême à Nubiria.

Si tout le monde continue à ne regarder que son propre environnement et ne s'intéresse plus à l'autre, alors nous courons à notre perte. Ne comprenez-vous pas que les dirigeants cherchent justement à nous opposer en permanence. Cela leur donne du temps que nous n'avons plus. Pendant que nous nous entretuons, nous ne réfléchissons pas à une manière sérieuse de les renverser.


En bref, un excellent premier tome avec un univers dystopique travaillé et des personnages crédibles. Je lirai avec plaisir la suite des aventures de Clive, ce personnage vraiment hors du commun que j'ai tant aimé suivre.