Le Trône de Fer, tome 1 - George R.R. Martin


Le Trône de Fer, tome 1 - George R.R. MartinLe trône de fer1, George R.R. Martin
Editeur : J’ai luNombre de pages : 477Résumé : Après avoir tué le monarque dément Aerys II Targaryen, Robert Baratheon est devenu le nouveau souverain du royaume des Sept Couronnes. Tandis qu'en son domaine de Winterfell, son fidèle ami le duc Eddard Stark rend paisiblement la justice. Mais un jour, le roi Robert lui rend visite, porteur de sombres nouvelles : le trône est en péril. Stark, qui s'est toujours tenu éloigné des affaires du pouvoir, doit alors abandonner les terres du Nord pour rejoindre la cour et ses intrigues. L'heure est grave, d'autant qu'au-delà du mur qui protège le royaume depuis des siècles, d'étranges créatures rôdent...
- Un petit extrait -
« Laisse les sots voir que les mots te blessent, et leurs quolibets ne te lâcheront pas. S'il leur plaît de te donner un sobriquet, prends-le, approprie-le-toi. Dès lors, ils seront désarmés. »
- Mon avis sur le livre -
Malgré tout le tumulte médiatique autour de la série inspirée de la saga, j’ai miraculeusement réussi à me tenir éloignée de toute la multitude de spoilers qui inondent la toile. Je ne savais donc absolument pas ce que me réservait l’histoire au moment de me plonger enfin dans ce grand monument de la fantasy, hormis le fait que la violence y était omniprésente et risquait d’heurter mon hypersensibilité – mais c’est en toute connaissance de cause que je m’y suis tout de même aventurée, merci à ceux et celles qui m’ont mise en garde, cela m’a permis de m’y préparer et donc de ne pas être perturbée. Malgré cette parfaite ignorance de ce qui m’attendait, je dois reconnaitre que j’étais partagée entre de grandes attentes – tout le monde est si élogieux, cela ne peut être que merveilleux – et de grandes craintes – celle de passer à côté, d’être déçue par cette saga encensée de toutes parts. Au final, autant le dire tout de suite, la lecture de ce premier opus ne fut ni un coup de cœur, ni une déception : ce fut sympathique, divertissant, mais pas extraordinaire, inoubliable. Je compte lire la suite, mais pas me jeter dessus.
Après avoir aidé son ami Robert à renverser le roi Targaryen et à s’emparer du Trône de Fer, quinze ans auparavant, Eddard Stark s’est retiré dans la froide citadelle de Winterfell pour y rendre paisiblement la justice, entouré de toute sa petite famille : sa femme Catelyn, ses cinq enfants légitimes et son bâtard Jon, sans oublier les jeunes loups qui ne quittent jamais les marmots. Mais son paisible quotidien est réduit à néant le jour où le Roi lui-même vient lui rendre visite pour lui demander de l’accompagner à Port-Réal et de devenir Main du Roi afin de l’aider à préserver le royaume … La mort dans l’âme, lié par leur amitié d’antan et par la loyauté qu’il doit à son souverain, Eddard n’a d’autre choix que de quitter son domaine et de laisser les siens derrière lui. Sans se douter un seul instant qu’il vient de plonger la tête la première dans un repère infesté de serpents, où l’on ne peut se fier à rien ni à personne. La terrible réalité va rapidement le rattraper … mais pourra-t-il lui échapper à temps ?
Je vais être parfaitement honnête : j’ai failli abandonner au bout de quelques dizaines de pages. Non seulement la multitude de personnages me plongeait dans un océan de perplexité, mais la narration était tout simplement imbuvable : il me fallait relire chaque phrase et paragraphe plusieurs fois pour comprendre de qui et de quoi il était question. C’était vraiment laborieux, et j’en venais à me demander si je n’avais pas fait une terrible erreur en achetant les trois premiers opus avant même de commencer ma lecture. Mais j’ai décidé de m’accrocher encore un peu, espérant que le déclic allait enfin se faire et que j’allais pouvoir profiter pleinement de ma lecture. Disons-le nettement : sur le plan stylistique, rien ne s’est arrangé, la traduction est toujours aussi horrible à la fin qu’au début. Mais sur le plan de l’histoire, clairement, une fois qu’on est parvenu à assimiler les nombreux liens de parenté qui unissent les non moins nombreux personnages principaux et secondaires (épargnons-nous les tertiaires), on savoure allégrement cette intrigue où complots, machinations, manigances et trahisons s’entremêlent habillement pour le plus grand plaisir du lecteur !
Alors il faut le reconnaitre, on sent que ce premier opus n’est qu’un tome purement introductif, destiné à nous présenter les protagonistes – je pense à la si jeune Daenerys, que l’on ne côtoie finalement que très peu dans ce tome, mais qui va très vraisemblablement occuper une place centrale par la suite, de ce que je pressens – et les prémices d’une intrigue qui promet d’être autrement plus complexe et trépidante … Bien que ce premier tome le soit déjà pas mal ! Le fait de changer de personnage central à chaque chapitre, et par la même occasion de décor et de sous-intrigue, rend tout ceci profondément captivant : c’est tellement haletant d’avoir une vision globale de toute cette histoire dont chaque personnage n’a quant à lui qu’un minuscule aperçu ! Et tout comme eux, on ne sait jamais à quel saint se fier, de qui se méfier, sur qui s’appuyer pour tenter de dénouer tous ces fils de mystères et de conspirations. On sent confusément que l’auteur cherche à nous embobiner, à nous faire suivre de fausses pistes, mais malgré cela, on n’arrive clairement pas à discerner le vrai du faux. Et alors, on ne peut rien faire d’autre que dévorer chaque chapitre avec frénésie pour voir comment tout ceci va bien pouvoir se terminer !
Mais il y a un mais : si j’ai envie de connaitre le fin mot de l’histoire et découvrir qui se cache derrière toutes ces machinations, parce que je déteste rester dans l’ignorance, je dois reconnaitre ne m’être que très peu attachée aux personnages principaux. Si j’apprécie la petite Arya et son caractère frondeur, si j’apprécie également le jeune Jon qui peine à trouver sa place en ce monde, si j’ai eu beaucoup de peine pour le petit Bran et son innocence … globalement, je suis restée assez indifférente à tout ce petit monde qui nous est ici présenté. Très honnêtement, ils peuvent tous s’entretuer sans que cela ne me fasse ni chaud ni froid – enfin, ça serait problématique pour l’intrigue s’ils mourraient tous en même temps, donc ça serait préférable que ça soit au compte-goutte, mais vous comprenez l’idée. C’est un peu dommage, car cela m’empêche de me sentir véritablement concernée par toutes ces affaires, alors qu’en fantasy, je recherche précisément à me sentir vraiment proche des protagonistes pour mieux m’immerger dans l’histoire. Alors peut-être que ça va venir progressivement, au fil des tomes, mais pour l’instant, ça me laisse un peu sur ma faim.
En bref, vous l’aurez bien compris, ce fut une bonne lecture, mais rien de transcendant non plus. Je compte bien poursuivre la saga, parce que j’apprécie énormément les intrigues de cour où complots et trahisons sont monnaie courante, et parce que j’aime la richesse de l’univers, je compte même regarder la série un jour pour voir ce que ça donne, mais je ne rejoindrais pas la foule de grands fans qui ne jurent plus que par Game of thrones ! Je n’irai pas jusqu’à dire que je ne comprends pas l’engouement qu’il y a autour de cette saga, car je reconnais qu’elle est captivante sur certains points, mais je considère qu’il s’agit d’une saga de fantasy parmi bien d’autres, qu’elle n’est ni mieux ni pires que les autres : quelconque, tout au plus (mais ce n’est pas une critique dans ma bouche, juste un constat). Je me demande juste si je n’aurai pas mieux fait de tenter en VO, car j’ai vraiment le sentiment que la traduction y est pour beaucoup dans ma difficulté à m’immerger dans l’histoire …

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