Premières Lignes #23

La confession

de John GRISHAM

Nouveau billet pour ce rendez-vous hebdomadaire, initié par Aurélia du blog Ma Lecturothèque : les premières lignes d’un livre que j’ai lu, pioché au hasard (ou presque) sur mes étagères.
Si vous souhaitez participer aussi, n’hésitez pas à mettre un commentaire avec le lien de votre article pour que je puisse vous ajouter à la liste. 😉Premières Lignes #23

608 pages – Pocket Éditions – 06/2012

Le gardien de St Mark venait de racler une dizaine de centimètres de neige des trottoirs quand l’homme à la canne fit son apparition. Le soleil était levé, mais le vent hurlait et le thermomètre restait bloqué au-dessous de zéro. L’homme ne portait qu’une simple salopette en coton, une chemise d’été, des chaussures de randonnée bien râpées et un coupe-vent trop léger qui n’avait guère de chances de résister à ce froid glacial. Mais cela n’avait pas l’air de le gêner, et il n’avait pas non plus l’air si pressé. Il était à pied, il marchait avec une légère claudication, un peu penché sur la gauche, le côté où il s’aidait d’une canne. Il avançait d’un pas traînant sur le trottoir longeant la chapelle et s’arrêta devant une porte latérale marquée du mot « Administration », peint en lettres rouge foncé. Il ne frappa pas, et la porte n’était pas fermée à clef. Il entra à l’instant où une nouvelle rafale de vent le cueillait dans le dos.
La pièce était une salle d’accueil avec cet air poussiéreux et encombré que l’on s’attend à trouver dans une vieille église. Un bureau trônait au centre de la pièce, une plaque annonçant la présence de Charlotte Junger, la jeune femme assise juste derrière cette inscription.
– Bonjour, lui dit-elle avec un sourire.
– Bonjour, répondit l’homme. – Un silence. – Il fait très froid, dehors.
– Très froid, en effet, confirma-t-elle tout en le jaugeant rapidement du regard.
Ce qui posait problème, au premier coup d’oeil, c’est qu’il n’avait pas de manteau, pas de gants, et qu’il était tête nue.
– Je suppose que vous êtes Mme Junger, reprit-il, en fixant la plaque à son nom.
– Non, aujourd’hui, Mme Junger est absente. La grippe. Je suis Dana Schroeder, la femme du pasteur, je la remplace. Que pouvons-nous faire pour vous ?
Il y avait une chaise vide et l’homme posa dessus un regard plein d’espoir.
– Puis-je ?
– Bien sûr, lui dit-elle.Il s’assit, avec précaution, comme si tous ses mouvements requéraient une certaine prévoyance.
– Le pasteur est-il là ? lui demanda-t-il en considérant la grande porte close sur la gauche.
– Oui, mais il est en rendez-vous. Que pouvons-nous faire pour vous ?
Elle était petite, de jolis seins, un pull moulant. Il ne pouvait pas voir le bas de son corps derrière le bureau. Il avait toujours préféré les femmes de petite taille. Un visage mignon, de grands yeux bleus, les pommettes saillantes, une fille jolie et saine, la parfaite épouse de pasteur.
Cela faisait si longtemps qu’il n’avait plus touché à une femme.
– J’ai besoin de voir le révérend Schroeder, lui répondit-il en croisant les mains dans un geste de prière. J’étais à l’église hier, j’ai écouté son sermon, et, bon, j’ai besoin d’être un peu guidé.
– Aujourd’hui, il est très occupé, lui expliqua-t-elle avec un sourire.
De jolies dents, vraiment.
– Je suis dans une situation relativement urgente.
Dana était mariée à Keith Schroeder depuis assez longtemps pour savoir que, rendez-vous ou pas, personne ne s’était jamais vu refuser l’accès à son bureau. Qui plus est, cette matinée de lundi était glaciale et, en réalité, le révérend n’était pas si occupé que cela. Quelques coups de téléphone, une consultation en cours à l’instant même – un jeune couple dont le mariage se délitait –, et ensuite ses visites habituelles aux hôpitaux. Elle fouilla sur sa table de travail, trouva le questionnaire simplifié qu’elle cherchait.
– Bien, je vais noter quelques renseignements préliminaires et nous allons voir ce qui est possible.
Elle tenait son stylo prêt.

4ème de couverture :
Dans quelques jours, Donté Drumm traversera pour la dernière fois le couloir de la mort. Le jeune afro-américain est pourtant condamné pour le meurtre de Nicole, la pom-pom-girl la plus populaire de Slone. 
Loin de là, au Kansas, un autre revendique la paternité de cet homicide : criminel endurci, il se dit atteint d’une tumeur incurable. Cette révélation au finish, le zèle d’un avocat pugnace et le combat d’un révérend solitaire suffiront-ils à enrayer l’inexorable machine à tuer ?

Les blogueurs et blogueuses qui y participent aussi :

• Au baz’art des mots
• Light & Smell
• Les livres de Rose
• Lady Butterfly & Co
• Le monde enchanté de mes lectures
• Cœur d’encre
• Les tribulations de Coco
• Vie quotidienne de Flaure
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• Prête-moi ta plume
• Tales of Something
• Ju lit les mots
• Read For Dreaming


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois