La Piste des Cendres par Emmanuel Chastellière

La Piste des Cendres par Emmanuel ChastellièreEditions Critic 2020

Quatrième de couv’ :

« Telle était la seule chose en laquelle il pouvait avoir encore confiance : le chant du métal et de la poudre. »
1896, Nouveau-Coronado.
Fils illégitime d’un influent propriétaire terrien, Azel fuit son destin, ballotté entre des origines indigènes qu’il renie et une famille qui ne l’accepte pas. Il a préféré rejoindre les montagnes, où il se contente de jouer les chasseurs de primes.
Pourtant, loin des hauts plateaux, la menace d’une guerre se profile dans la péninsule : le Nord, véritable grenier à blé, estime être exploité par le Sud, plus industriel, qui dispose d’un accès à l’océan grâce au port de Carthagène.
Lorsque Azel accepte à contrecœur d’accompagner un convoi d’indigènes décidés à quitter leurs anciennes terres pour le Grand Exil, le jeune homme est loin d’imaginer qu’il va lui-même se retrouver entraîné dans cette guerre civile… et tout ce qu’elle risque fort de réveiller.

Mon avis :

Merci à Emmanuel Chastellière et les éditions Critic pour ce SP :

  • L’intrigue :

Azel, chasseur de prime métis et solitaire est contacté par sa belle-mère, avec qui il a une relation ambiguë, pour l’aider à braver les interdits et guider une caravane de réfugiés jusqu’à la frontière. Il finit par accepter mais une bande de hors la loi contrecarre les projets de tout ce beau monde et Azel est le seul survivant. Sa motivation désormais sera la vengeance.

On retrouve également Artémis Cortellan sur son déclin, exilé sur un rocher et amer au possible, qui finit par être rappelé au Nouveau-Coronado après l’assassinat du Vice-Roi. L’occasion est trop belle et il va tout faire pour contrer sa cousine Constance, reine du Coronado et également du Nouveau-Coronado, qui arrive sur cette terre aride à l’occasion du 25ème anniversaire de la colonie. Artémis désir la vengeance et le pouvoir.

  • J’ai aimé :

La dualité du personnage d’Azel. Il est le bâtard d’une indigène avec un propriétaire terrien, il est traité avec mépris autant par sa propre famille blanche que par les autochtones qui le voient comme un traître potentiel. Azel souffre de la solitude et son métier de chasseur de prime ne lui permet pas de se lier à qui que ce soit, d’ailleurs, étant un métier dangereux on est en droit de se demander s’il n’a pas choisi cette activité justement pour le risque vital qu’elle lui fait courir. Mais malgré cette fuite en avant, il va finir par devoir embrasser un destin qu’il ne désire pas mais que d’autres ont décidé de lui mettre sur les épaules et j’y ai vu une sorte de Zorro dans le personnage qu’il incarnait.

Pas de manichéisme dans la politique du pays. L’Empire du léopard se passait quelques années après l’arrivée des premiers colons, tout était à bâtir et le désenchantement était déjà total. Cette fois, on est 25 ans après l’installation de la colonie au Nouveau-Coronado et les conflits politiques ne divisent pas uniquement les indigènes contre les colons mais bien les colons entre eux, avec ceux qui restent fidèles à la couronne et ceux qui désirent l’indépendance et créer une nation à part entière, c’est la raison pour laquelle la reine se déplace d’ailleurs, 25 ans sans venir asseoir son pouvoir sur ce bout de terre quasi stérile rend ses administrés beaucoup trop téméraires à son goût. Entre Artémis, le Loup gris et les armées de la reine, c’est une guerre civile qui s’en vient.

Zuhaistza. Indigène qui a perdu toute sa famille, elle n’en a rien à foutre ni des colons, ni des indigènes, elle veut son propre bonheur où qu’il soit et c’est bien la plus franche des personnages même si les évènements vont lui faire faire des choix qui feront pencher la balance d’un côté ou de l’autre selon ses actions. Azel ou Artémis, elle se sert des pions dont elle a besoin pour avancer et c’est aussi bien comme ça. Elle reste mon personnage préféré, au moins elle est claire dès le début, tout le monde peut crever, elle n’en a rien à carrer ^^

  • Oh non pas lui :

Artémis, c’est bien le personnage que je ne pouvais pas sentir dans l’Empire du léopard, ben c’est un de nos personnages principaux, crotte alors…ça va être long cette histoire. Autant Azel avait une véritable raison de se venger même si la mission qu’il s’était donnée a finalement fini par le dépasser, mais Artémis…de jeune con arriviste c’est juste devenu un vieux con avec toujours aucune raison valable à mes yeux de faire ce qu’il fait. Il se sent spolié par sa cousine, selon moi c’est uniquement une histoire d’ego mal placé et voilà….bref. Bon il finit par avoir un peu d’empathie pour les pauvres rares personnes qui avaient été de son côté et qui se trouvent en disgrâce par sa faute mais ça ne rattrape pas le mec imbuvable qu’il est à mes yeux.

  • Un tome compagnon :

Alors, je vous parle depuis le début de L’Empire du léopard car cette histoire prend place dans le même lieu et on y retrouve Artémis 25 ans après les premiers évènements. Est-ce qu’on peut se passer de la lecture du 1er tome pour lire La Piste des cendres ? Tout à fait, les faits antérieurs sont rapidement mentionnés et parfaitement intégrés à l’histoire, il n’y a absolument pas besoin d’avoir lu le premier livre pour suivre cette histoire. Est-on spoilé sur le premier volume ? Pas outre mesure, il reste énormément de choses à découvrir dans l’Empire du léopard pour que vous y trouviez votre compte toute l’intrigue et les actions seront toutes neuves, Artémis est le seul personnage que vous retrouvez, Cérès, personnage emblématique du 1er tome est uniquement mentionnée dans le second, il y a donc beaucoup de surprises qui restent à la clé.

En bref :

Dans le premier volume on avait droit à de la gunpowder fantasy et c’est encore le cas ici mais en plus on parle, sans le dire directement si mes souvenirs sont bons, de l’or noir qui commence à faire la richesse de ceux qui ont reniflé le filon, le pétrole, je n’avais pas encore croisé cette notion dans mes lectures de fantasy, peut-être un autre tome compagnon avec une nouvelle technologie dans une autre époque qui sera exploitée qui sait ?

Heureusement qu’Azel et Zuhaitza étaient intéressants à suivre, s’il n’y avait eu qu’Artémis j’aurai été bien en peine mais c’est qu’un avis subjectif, je l’aime pô celui-là ^^ Je note également d’excellentes thématiques bien amenées et traitées comme le métissage ou la colonisation et sa critique.

D’autres avis chez : Laird, Sometimes, Yuyine, Le Chroniqueur, Celindanae, Lutin, Aelinel.

Bonne lecture !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois