Chronique : Portée disparue – Colin Dexter

Valerie Taylor, jolie lycéenne de 17 ans, a disparu il y a deux ans, trois mois et deux jours lorsque ses parents reçoivent ce mot posté de Londres : « Tout va bien. Bons baisers, Valerie. »

Alors l’espoir renaît. Sauf pour Morse, qui n’a aucune envie de reprendre l’enquête. Mais son supérieur insiste. Morse part donc en compagnie de son fidèle Lewis écumer les pubs et les boîtes à strip-tease de Londres à la recherche d’une piste.

Dur métier que celui d’inspecteur ! Surtout quand on est persuadé que la personne qu’on recherche a été assassinée…

Chronique : Portée disparue – Colin Dexter

Je remercie chaleureusement Mylène et les éditions Archipoche pour l’envoi de ce roman.

 

Lorsque j’ai vu ce titre sur le catalogue des prochaines parutions Archipoche, j’ai tout de suite été emballée car ce roman fait en réalité partie de la saga consacrée à l’inspecteur Morse dont les enquêtes ont été adaptées à la télévision.

Etant habituellement plutôt conquise par les intrigues policières diffusées sur France 3, j’ai tout de suite eu envie de découvrir l’histoire avec l’espoir de passer un aussi bon moment que devant ma télé, et cela a été le cas.

Portée disparue est un roman policier qui se déroule en Grande-Bretagne. Dès les premières pages, j’ai adhéré à la façon dont l’histoire était racontée. J’ai immédiatement été happée par l’atmosphère un peu brumeuse qui semble peser sur tout le roman.

Une fois le décor posé, Colin Dexter nous plonge dans un univers très british, avec l’inspecteur Morse qui peut, de prime abord, paraître un peu froid voire condescendant. Cette impression est décuplée lorsque l’on comprend que l’inspecteur n’a pas du tout envie de reprendre cette affaire de disparition qui avait été confiée à l’un de ses collègues, décédé accidentellement sur la route.

Pour lui, ce n’est qu’une énième petite affaire de disparition, une affaire sans grande importance, sans grand enjeu intellectuel et professionnel. Encore une jeune fille qui a fui le domicile de ses parents et qui ne reviendra jamais ! En somme, une affaire banale et inintéressante. Alors, lorsque son supérieur hiérarchique lui demande de poursuivre les investigations, Morse se sent un peu offensé, et nous, on se dit que ça part mal avec ce personnage plutôt antipathique.

L’histoire est simple : Valerie Taylor a disparu quelques années en arrière alors qu’elle était encore lycéenne. Personne n’a jamais su si elle avait fui ou si un événement plus sinistre lui est arrivé, jusqu’au jour où une lettre vraisemblablement écrite de sa main est adressée au domicile des Taylor.

Est-ce vraiment Valerie qui a envoyé ce mot de Londres ? Est-elle vivante ? Si oui, pourquoi avoir fui Oxford sans donner de nouvelles jusqu’à maintenant ?

Alors que Morse reste persuadé que la jeune fille a été tuée, il va petit à petit s’investir dans les investigations, se mettant en quête de remonter le fil du temps pour mettre la main sur le coupable, avec en toile de fond la personnalité voluptueuse de cette jeune fille remarquée pour sa beauté éclatante qui attirait tous les regards, et surtout celui des hommes mûrs pour lesquels elle avait un penchant assumé…

L’enquête va révéler les nombreux personnages qui ont gravité autour de Valerie et qui semblent tous avoir des secrets à cacher, plus ou moins liés à la jeune fille. Au fil de l’enquête, les pistes se brouillent, chacun paraît être le suspect idéal à un moment à un autre.

L’auteur joue avec nous, nous dirigeant volontairement vers des pistes qui nous apparaissent comme sérieuses et crédibles mais qui ne le sont en réalité pas toujours.

A travers les réflexions de Morse, on se rend compte que cette affaire n’est peut-être pas l’histoire d’une simple disparition, mais est beaucoup plus complexe. Morse et Lewis vont devoir creuser dans le passé afin de découvrir la vérité, levant le voile au passage sur certains secrets inavouables.

J’ai vraiment beaucoup apprécié ce travail d’enquête. Le duo formé par Morse et Lewis fonctionne bien. Si Morse est difficile à cerner, Lewis a un capital sympathie beaucoup plus élevé. Il répond au cliché du coéquipier loyal et courageux, toujours près à suivre l’inspecteur dans ses raisonnements même s’il n’y croit pas toujours. C’est typiquement le personnage qui apporte une touche de légèreté au récit, surtout dans la mesure où Colin Dexter ne cherche pas vraiment à nous faire apprécier ses personnages, nous décrivant des femmes et hommes aux perversions plus ou moins cachées. L’auteur ne farde ses personnages d’aucun artifices, les décrivant tels qu’ils sont, avec leurs défauts propres au genre humain.

Si j’ai apprécié être mise sur de fausses routes à maintes reprises, j’ai malheureusement été un peu déçue par la fin. Celle-ci est trop rapide, en quelques pages à peine. J’aurais vraiment aimé plus d’explications car ce n’était pas, à mon sens, la conclusion la plus crédible.

Néanmoins, j’ai été véritablement tenue en haleine jusqu’au point final : j’en garderai donc un très bon souvenir.

Les chapitres sont assez courts comme je les aime et ce qui donne un bon rythme de lecture, avec l’envie d’y retourner à chaque fois.

Il faut savoir que Portée disparue n’est pas le premier roman de la saga mais vous pouvez aisément le lire indépendamment des autres tomes à mon sens (je n’ai lu que celui-ci pour l’instant et cela ne m’a posé aucune difficulté).

En somme, c’était un très bon policier : la fin ne vous coupera pas le souffle, mais l’ambiance et les personnages valent le détour ! J’y retournerai avec plaisir.

Retrouvez ce livre : 

Chronique : Portée disparue – Colin Dexter


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