Virginie Platel / Les derniers feux de la royauté

Virginie Platel / Les derniers feux de la royauté Les derniers feux de la royauté Virginie Platel / Les derniers feux de la royauté3 étoiles

Provence, 1789 La peine glisse sur sa joue comme son pinceau sur la toile, avec tant d'aisance ! Bientôt, Jeanne rejoindrait Monaco pour mettre son art au service du souverain. Bientôt, Gabriel Forsani ne serait qu'un lointain souvenir au corps vigoureux et au regard caressant... Bientôt, le séduisant Provençal qui l'a recueillie, alors qu'elle n'avait plus rien, s'estomperait comme les dorures du Versailles qu'elle a fui au lendemain de la Révolution. Et elle rejoindrait enfin le monde de luxe auquel elle appartient.

Virginie Platel / Les derniers feux de la royauté

Avis de TeaCup :

Je tiens à remercier les éditions Harlequin pour l'envoi de ce SP.

J'ai l'impression que mes deux premiers essais avec Aliénor n'ont pas été le franc succès que j'espérais. Je m'explique. Sur celui de Sophie Dabat j'ai vraiment trouvé la plume sympathique même si l'équilibre entre les différents aspects m'a posé souci.

Sur ce roman de Virginie Platel, l'équilibre pour moi est bien là, voir l'historique est en grande partie en deçà de l'histoire, ça n'est pas ce qui prédomine donc pas de gros blocs historiques à retenir, etc. même si j'en suis venue à me demander sur le milieu du récit si la partie Révolution française n'allait pas tourner complètement à l'anecdotique avant que ça ne revienne plus dans le récit. On sent que l'auteure a fait des recherches et elle décrit beaucoup le contexte historique de Monaco ou parle plusieurs fois du personnage de Marie-Antoinette avec beaucoup de détails.

Donc franchement là je n'ai pas eu l'impression d'avoir un monde très complexe à appréhender : normal le contexte " viking " est quand même beaucoup plus éloigné de mes cours d'histoire et j'avais beaucoup plus à comprendre et me rappeler.

Mais là où du coup je m'y suis moins retrouvée, malheureusement, et l'approche que choisit l'auteure des sentiments des héros et de leurs interactions. On alterne les deux points de vue comme pour le roman de Sophie Dabat (je ne sais pas si tous les Aliénor le font ? ) et il y a un aspect romancé très... un peu old school. Je n'ai pas retrouvé un dynamisme très 2020 dans la narration, je ne parle pas des valeurs ou autre, logique pour l'époque. Comme une héroïne vierge, qui va rougir facilement ou que sais-je, vraiment sur la manière dont l'histoire est décrite j'ai un peu... et bien regretté un peu plus de modernité. On nous sous-titre aussi beaucoup les attitudes d'un tel ou un tel, presque telle une pièce de théâtre et j'ai eu moins la sensation de pouvoir m'approprier les scènes, me faire mon idée, on me transmettait toutes les informations pour que je ne rate rien. Je pense que ça peut totalement convenir à d'autres, moi ça aurait presque tendance à m'expulser un peu du récit.

Les héros ont une histoire très progressive et logique, il y a de jolis moments. L'héroïne a du caractère beaucoup de courage et va tout du long de l'histoire se donner beaucoup de mal, ça n'est pas du tout une héroïne qui reste à geindre et, sur ce point, j'ai trouvé que Virginie Platel y mettait sa touche de modernité. Elle n'a pas la langue dans sa poche, cherche à se sauver elle-même, se bat même comme une harpie lors d'une scène avec une rivale j'ai été étonnée de lire ça c'était assez drôle. Gabriel quant à lui est un personnage terrien assez chevaleresque, mais peut-être manque-t-il un peu de relief pour vraiment attirer la sympathie. Dommage que dans les interactions au héros il n'y ait pas un semblant plus de magie de non-dits dans leur attitude ou leur dialogue. Peut-être ce que je préfère en romance, donc cet avis sera très personnel, j'en conviens.

La plume de Patel est très fluide, peut-être un peu ampoulée sur certaines phrases, mais c'est sans doute pour souligner qu'on est sur un historique. Je regrette vraiment vu certaines qualités de ne pas m'être plus attachée au personnage, j'étais frustrée de ne pas m'identifier plus, de ne pas me réjouir plus des victoires de l'héroïne. Les passages sur la peinture sont vraiment un des points forts, on y sent une vraie application de l'auteur à les décrire et on s'y croirait. On imagine les toiles de l'héroïne facilement.

Une demi-rencontre, je ne me suis pas ennuyée, mais je n'ai pas eu le cœur embarqué dans cette histoire. Le récit ne manque pas de qualités, mais la forme et des choix narratifs m'ont laissé, malheureusement sur le bord de la route.

J'ai commencé le premier roman de Léna Forestier au Cap Frehel et, pour le coup, le début est très prometteur. Peut-être ce troisième Aliénor sera le bon pour une vraie rencontre harmonieuse.

Virginie Platel / Les derniers feux de la royauté

Un soleil rouge embrasait le ciel avant de disparaître à l'horizon dans un camaïeu sanglant prophétique, à l'image des derniers feux de la royauté qui était sur le point de s'éteindre. Un attelage tiré par deux chevaux fonçait à vive allure dans les rues de la capitale. Dans sa course folle, la voiture manquait parfois de verser sur le côté, et elle ralentissait à peine dans les ruelles étroites. Fort heureusement, le bruit des sabots martelait les pavés et, en se répercutant sur les façades des maisons, avertissait les promeneurs de faire un pas de côté sous peine d'être piétinés et laminés sous les roues de la diligence. Si certains de ces hères, les plus favorisés, s'empressaient de rentrer chez eux avant la nuit, d'autres au contraire, les plus nécessiteux, profitaient de ce moment entre chien et loup pour se réunir et bâtir l'aube d'une ère nouvelle.

Virginie Platel / Les derniers feux de la royauté

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois