L’année de grâce

L’année de grâce

Un an d’exil en forêt.
Un an d’épreuves.
On ne revient pas indemne de l’année de grâce.
Si on en revient.

  • Sortie le 7 octobre 2020
  • Science-fiction (dystopie)

2.5/5

Avec un résumé, une phrase d’accroche et des avis pareils sur ce bouquin, je peux te dire que je n’avais qu’une hâte en le recevant : le lire. Si j’avais su que cette lecture terminerait par être une déception, je me serais peut-être un peu calmée… 

Dans cette forêt sombre, dans ce lieux maudit, nous avons trouvé un peu de grâce.

Pourtant tout avait très bien commencé puisque j’ai accroché dès le début à l’ambiance glauque du roman et à cette atmosphère un peu particulière et oppressante qui s’en dégage. L’autrice nous entraîne dans son univers dystopique avec une facilité déconcertante, un monde sombre où le sexisme et la misogynie suintent à toutes les pages, et où violences et abus à l’égard des femmes sont monnaie courante. Alors pourquoi ça coince ?
La première raison, c’est la prévisibilité du récit et par conséquent le manque d’implication du lecteur (moi en l’occurence). Des persos meurent, beaucoup meurent même, des importants et des secondaires… et pourtant leurs morts m’ont laissée de marbre tellement elles sont survolées et prévisibles (je suis sans coeur clairement). La deuxième raison, c’est l’apparition d’une romance dont je me serais bien passée dans la deuxième moitié du livre. J’ai trouvé que l’univers et le contexte ne se prêtent absolument pas à la naissance d’une telle romance, ce qui la rend peu convaincante et crédible à mes yeux. La protagoniste change du tout au tout et pas dans le bon sens (elle devient une guimauve quoi) et est prête à tout risquer pour quelqu’un qu’elle connaît trop peu et qui n’est ni approfondi ni même intéressant. Cette atmosphère adorable et romantique ne colle pas avec le reste, avec la folie qui fait sombrer les personnages, avec la montée en puissance de la violence, avec les réflexions et les idées de la protagoniste. Je ne vais pas te mentir, à partir du moment où la romance est arrivée j’ai tout simplement décroché et malheureusement la suite ne remonte pas le niveau avec une fin décevante qui m’a laissé un goût d’inachevé
Enfin, l’univers est tellement peu décrit que j’ai eu du mal à savoir exactement où on se trouvait et comment on en était arrivés là. Pour être honnête j’ai eu l’impression d’être au Moyen-âge dans une communauté type Mormon/Amish mais c’est apparemment une dystopie donc je suis complètement paumée. On a si peu d’infos à se mettre sous la dent que c’en est déroutant et tout reste finalement assez flou et approximatif.
Alors je suis déçue. Et je suis déçue d’être déçue parce que j’attendais ce titre depuis un moment et pouf. Pas si ouf. 

Pourtant, il suffit d’ouvrir les yeux.
Et les miens sont grands ouverts.

Difficile aussi d’aborder le sujet des personnages parce qu’ils sont nombreux, mais surtout parce qu’en dehors de la protagoniste ils sont trop peu développés pour piquer l’intérêt. Et cette protagoniste à laquelle j’avais bien accroché au début parce qu’elle est déterminée et particulièrement débrouillarde, s’effiloche au fil du temps pour s’enfermer dans des stéréotypes que je n’apprécie pas forcément. Ses réflexions sont pertinentes mais parfois mal utilisées et sa psychologie (ainsi que celle des autres persos) est survolée, ce qui produit des contradictions dans les actes et comportements des personnages. 

Bref, pour ma part ça casse mais je pense que L’année de grâce trouvera son public. Il n’est pas mauvais ni à jeter, mais ce n’est simplement pas pour moi !

Merci à Casterman pour l’envoi !