L’année de grâce

L’année de grâce

Auteur : Kim Liggett

Editeur : Casterman

Genre : young adult, dystopie

Parution : 2020

Pages : 528

« Personne ne parle de l’année de grâce. C’est interdit.
Nous aurions soi-disant le pouvoir d’attirer les hommes et de rendre les épouses folles de jalousie. Notre peau dégagerait l’essence pure de la jeune fille, de la femme en
devenir. C’est pourquoi nous sommes bannies l’année de nos seize ans : notre magie doit se dissiper dans la nature afin que nous puissions réintégrer la communauté.
Pourtant, je ne me sens pas magique.
Ni puissante. »

Un an d’exil en forêt.
Un an d’épreuves.
On ne revient pas indemne de l’année de grâce.
Si on en revient.
Un roman d’exception « dans la lignée de La Servante écarlate, Sa Majesté des mouches et Hunger Games. » Goodreads


L’année de grâce

Difficile de passer à côté de ce titre qui n’est même pas encore paru tellement les éditions Casterman le mettent en avant ! Si au départ je n’étais pas spécialement attirée par ce roman, la représentante des éditions m’a largement convaincu de le lire. Je ne suis pas une fan de dystopie ado, on en a mangé à toutes les sauces pendant des années du coup je suis partie assez méfiante en commençant cette lecture.

Tierney vit dans une communauté (on ne sait ni le lieu ni la date) où les hommes ont le tout pouvoir sur les femmes. Leur vie entière leur est imposée et elles n’ont aucun choix à faire. Dans cette communauté patriarcale, nous suivons Tieney qui a 16 ans, et qui va devoir comme toutes les filles de son âge partir un an au milieu de la forêt dans une sorte de camp afin de faire disparaitre toute magie qu’elle aurait en elle. C’est une manière d’isoler les jeunes filles pour les briser et les asservir afin qu’elles reviennent en bonnes épouses soumises. Ce que personne ne sait, c’est ce qu’il se passe réellement pendant cette fameuse année de grâce.

J’ai commencé peu motivée cette lecture car le début était assez long et prévisible. Rien de nouveau sous les tropiques. Mais au fil de ma lecture je me suis laissée prendre par l’histoire qui se révèle assez addictive en plus d’être malsaine. Ce roman a une ambiance vraiment très sombre, voir même glauque par moment. On n’est jamais vraiment à l’aise tout comme l’héroïne!

L’histoire va être axée sur la survie de ces jeunes filles mais aussi sur les croyances qu’on leur a imposé. Cette soi disant magie qui ensorcelle les hommes et rend les jeunes filles dangereuses et désirables, existe-t-elle vraiment où est-elle le fruit de l’imagination des hommes?

J’ai bien aimé l’héroïne Tierney : courageuse et altruiste. Elle est particulièrement lucide sur la situation des femmes au sein de cette communauté (même un peu trop je pense). Elle est révoltée et en même temps pleine d’espoir malgré la noirceur des évènements.

Je regrette juste le côté un peu manichéen de cette société : d’un côté les pauvres femmes opprimées, et de l’autre les hommes méchants et machistes. S’il y a un ou deux personnages masculins pas complétement sexiste, tous les autres hommes passent vraiment pour des ordures et je trouve ce manque de nuance dommage.


L’année de grâce

J’ai passé un très bon moment de lecture avec cette dystopie féministe et sensible. L’atmosphère très sombre et lugubre du roman m’a plu ainsi que le message porteur d’espoir. Ce n’est pas un coup de cœur néanmoins car je trouve que le roman manque d’originalité mais il a le mérite de faire réfléchir et de se dévorer pratiquement d’une traite.

8/10

éèé

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois