Jón Kalman Stefánsson – Lumière d’été, puis vient la nuit ***

Jón Kalman Stefánsson – Lumière d’été, puis vient la nuit ***

Grasset – 26 août 2020 – 320 pages

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Un petit village islandais situé dans les fjords de l’Ouest où il n’y a ni église, ni cimetière ; peuplé en grande partie d’octogénaires et de centenaires, où tout le monde se connaît. À travers huit chapitres comme autant de chroniques de la campagne islandaise, Jón Kaman Stefansson met en scène des hommes et des femmes au destin d’une banalité extraordinaire.

Comme cet homme qui se met à rêver en latin ; directeur de l’Atelier de tricot, il part un matin pour la capitale en laissant sa femme et en revient métamorphosé, « plus proche du ciel que de la terre. » – parlant couramment le latin, avec des yeux neufs, une passion pour l’observation du ciel et les vieux grimoires.

Comme Jonás l’orphelin qui rédige un manuscrit sur les oiseaux.

Comme Sólrún et son chignon de cheveux roux.

Comme cette mère de famille qui décide de se prendre en main et de faire du sport… occasionnant une rencontre inattendue.

Et puis, il y a cet Entrepôt construit sur des ruines au sombre passé et qui abrite des ténèbres peuplées de fantômes.

Des hommes abandonnés, qui abandonnent la vie, les autres, leur famille, leur passé. Les ténèbres, la vie, la mort, la jalousie, le désir, la trahison.

La voix narrative appartient sans doute à un villageois, on ne saura jamais qui. Une voix universelle, omnisciente qui résonne à travers une chronologie éclatée. Une foule de personnages prend vie sous nos yeux ; je m’y suis parfois perdue. Mais ces personnages désespérément humains, hantés par leurs fantômes, m’ont touchée

Quel talent de conteur… J’aime l’écriture à la fois mélancolique et cocasse de Jòn Kalman Stefansson qui nous livre des fragments de vie ; ces vies qui oscillent entre perte et chagrin, lumière et ombres.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois