La neuvième maison

La neuvième maison

Alex Stern, 20 ans, la seule survivante d’un massacre inexpliqué, se voit offrir la chance d’intégrer l’université de Yale. Elle est en même temps recrutée par une société secrète, Lethe, la neuvième maison qui supervise huit autres maisons magiques dans lesquelles des personnalités pratiquent la magie. Alex a été choisie car elle peut voir les fantômes, les posséder et voler leurs pouvoirs.

• Sortie le 27 août 2020
• Fantastique adulte

4/5

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Bardugo m’avait manqué. La seconde chose qui me vient à l’esprit, c’est que la maison d’édition a fait un sacré boulot sur cette édition collector, y compris en ajoutant des avertissements de contenu au début, une initiative que beaucoup espèrent voir démocratisée (moi y compris).
Maintenant, on rentre dans le vif du sujet.

Je t’ai laissé mourir. Pour sauver ma peau, je t’ai laissé mourir.
C’est le risque, quand on fréquente des survivants.

La Neuvième maison est le premier roman fantastique de Bardugo, et c’est une réussite à mes yeux. L’autrice nous emmène du côté des sociétés secrètes, un côté sombre et envoûtant qui ne laissera personne de marbre. Je te dis ça maintenant, mais ce n’est pas du tout ce que je pensais au début de ma lecture parce que j’ai galéré. Clairement j’ai dû me concentrer plus qu’à mon habitude pour retenir les prénoms des persos, leurs liens et surtout la chronologie (alternance passé/présent) Celle-ci m’en a fait baver mais on sait tous ici que je galère avec donc qui est surpris ? Pas moi.
Alors voilà, après avoir galéré sur une bonne centaine, après avoir douté du potentiel de ce livre et de Bardugo… j’ai tout bouffé. Et mon dieu qu’est ce que c’était savoureux. Tout était nickel. C’était lent, avec parfois du blabla ici et là, mais j’ai savouré comme jamais alors que je déteste le blabla. L’ambiance du roman, son atmosphère un peu étouffante font que ça a totalement matché avec moi : j’ai été entraînée avec joie dans tout ce bazar que vit Alex Stern, notre protagoniste, sans souci, sans m’ennuyer et sans perdre une miette des intrigues qui se déployaient sous mes yeux avec une intelligence et des références au top. Les informations sur les différentes maisons de l’intrigue, sur les systèmes de magies, l’évolution des personnages… J’étais vraiment absorbée par ma lecture, mes frères auraient pu hurler et pleurer toutes les larmes de leurs corps que j’aurais continué de lire. Avec le sourire. C’est dire.
Alors certes, le roman est lent, l’intrigue prend son temps pour exposer les tenants et aboutissants… jusqu’à ce que tout s’accélère (avec des twists, on aime les twists ici) pour mener à une fin à la hauteur du reste. Les implications que cette fin a, j’ose même pas imaginer ce que va donner la suite tellement j’ai peur.
Est-ce que je pense que ce livre marchera pour tout le monde ? Non. La Neuvième maison est un bouquin dense, complexe et surtout sombre, et même s’il trouvera son public je pense qu’il ne faut pas t’attendre à plonger dans un nouveau Six of Crows parce que tu risques d’être surpris(e).

Mais la chose qui l’avait brisée n’avait laissé aucune marque, aucune cicatrice lui permettant de dire : C’est ça qui m’a tuée.

Alex est un personnage qui a été très bien construit et les inspirations de l’autrice sont nombreuses : son histoire, ses traumatismes et son passé vont résonner avec plusieurs parmi nous et j’ai vraiment accroché avec elle. C’est surtout un personnage violent, à l’image de cet ouvrage : elle est sombre, torturée, fonce tête baissée dans les embrouilles et ne recule devant rien au poins de nous donner quelques frayeurs… qui ne peut pas l’aimer ? Pas moi. Elle est fascinante du début à la fin, ses capacités aussi et je pense qu’on a encore pas mal de choses à apprendre sur elle, dans tous les cas j’en veux encore. J’aurais aimé plus de Darlington aussi, un personnage énigmatique qui a rapidement piqué mon intérêt par son intelligence et ses manières, et qui semble avoir autant de choses à cacher qu’Alex. Honnêtement ils sont tous les deux géniaux, et je ne te parle même pas des personnages secondaires : certains sont délurés, d’autres se fondent dans la masse mais tous apportent leur pierre à l’édifice. Un vrai régal à lire.

Un mensonge ne devient un mensonge qu’à partir du moment où quelqu’un y croit.

Bref, la suite est pour quand ? Non parce que je vais pas tenir longtemps.

Merci à De Saxus pour l’envoi !