La Guerre des trois rois

La Guerre des trois rois
La Guerre des trois rois
Royaume de France, XVIe siècle. Les guerres de Religion font rage entre le roi Henri III de France, le duc de Guise et Henri de Navarre le protestant. Le roi de France se réfugie dans Paris, protégé par la Compagnie du chariot, une bande de lansquenets avec à leur tête Axelle, leur nouvelle capitaine. Le roi décide en dernier recours de faire appel au pouvoir alchimique de l'Artbon pour maintenir son pouvoir. Mais peut-on user impunément de la magie de la Pierre d'équilibre ? Avec La Guerre des trois rois, Jean-Laurent Del Socorro nous replonge dans l'univers de fantasy historique de son premier roman : Royaume de vent et de colères.
La Guerre des trois rois
Pourquoi ce livre ? Je suis tombée par hasard sur la campagne de financement participative organisée par ActuSF sur Ulule pour le lancement de cette nouvelle collection, alors qu’habituellement je ne surveille jamais… Je n’ai pas tardé à y participer puis j’ai tellement été subjuguée par la beauté de l’objet que, comme L’Hypothèse du Lézard de Cindy Canévet (et illusttré par Alan Moore), je n’ai pas attendu bien longtemps pour me plonger dans cette novella graphique.
Tout d’abord je tiens à préciser une chose que j’ai appris dès le début de ma lecture. Cette lecture se déroule dans le même décor avec certains personnages de Royaume de vent et de colères. De fait, même si cela peut tout à fait se lire indépendamment, je conseille fortement de lire les deux œuvres dans l’ordre si vous voulez avoir toutes les clés.
La Guerre des trois rois reprend un fait historique avec le conflit entre différents Henri. Jean-Laurent Del Socorro innove cependant en n’exposant pas l’intrigue du point de vue d’un noble mais du point de vue d’une troupe de mercenaires, la troupe du Chariot, et plus particulièrement d’un des gradés de la troupe, N’a-qu’un-oeil. Le ton est donné et il n’y a plus qu’à savourer, même si le langage est loin d’être celui, graveleux, que l’on peut attendre en une telle compagnie. Cela dit, la compagnie côtoyant un des rois, il est normal que le parlé soit proche du lexique courant.
C’est tellement court finalement que j’aurais bien du mal d’en parler sans craindre les spoils. C’est rythmé, surprenant, je ne pensais pas que l’auteur prendrait ce chemin là mais la fin me convient énormément puisqu’elle promet de retrouver un des personnages du Royaume de vent et de colères que je préférais dans un prochain tome. De plus, je ne savais pas trop à quoi m’attendre en entamant cette lecture et j’ai été conquise par les tournures surprenantes, surtout à la fin.
Là encore, l’aspect fantastique se veut très discret mais ça fonctionne parfaitement. Résidant dans la pierre appelée artbon, celle-ci n’apparaît que quelques pages pour se faire ensuite rapidement oubliée… jusqu’à frapper de nouveau. J’aime beaucoup ce choix de l’auteur de faire son univers quelque chose de profondément ancré dans nos décors, nos origines et nos croyances, en le modifiant a minima pour en tirer quelque chose d’originale. Ce plaisir se complète et se renforce par la présence des illustrations de Marc Simonetti, un des grands noms français de l’illustration en fantasy. J’espérais peut-être davantage de pleines illustrations en couleurs, mais j’admets que ce choix des crayonnés, qui accompagnent et donnent corps à l’art d’un des personnages, nous plonge plus aisément encore dans cette atmosphère historique.
Les personnages m’ont également tous plu, et mon seul regret réside dans le simple fait qu’on ne voie pas énormément Axelle, dont j’aurais justement souhaité plus de développement dans le volume précédent. Autrement, j’ai bien aimé côtoyer ces mercenaires et ce serait un plaisir que de les retrouver une prochaine fois, surtout Quitte-ou-Double, évidemment.
La Guerre des trois rois
Un récit magnifique, tant dans le récit que dans l’illustration qui la complète. Le crayonné donne vie à un personnage et aux décors historiques, quand la plume joue de légèreté et de rythme pour faire de cette novella un petit page turner prenant. La touche de fantastique ravira ceux qui aiment comme ceux qui détestent l’imaginaire par sa discrétion et sa nécessité. Bref, encore un bon roman que nous dessert cet auteur de talent, et j’ai maintenant hâte d’avoir la suite !
La Guerre des trois rois
16/20
La Guerre des trois rois
Les autres titres de la saga :
1. Royaume de vent et de colères 
2. La Guerre des trois rois
- saga en cours -

wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois