Sandrine Collette : Animal

sandrine colletteSandrine Collette, née en 1970 à Paris est une romancière française. Passé un bac littéraire puis un master en philosophie et un doctorat en science politique, elle devient chargée de cours à l'université de Nanterre tout en travaillant à mi-temps comme consultante dans un bureau de conseil en ressources humaines. Animal date de 2019.

Pokhara au centre du Népal. Mara, jeune veuve, délivre deux petits enfants attachés au pied d’un arbre, elle les nomme Nun pour le garçon et Nin pour la fillette. Misère, bidonville, embrouilles, la petite famille explose, dispersée. Vingt ans plus tard, nous sommes au Kamtchatka, en Russie, Lior (aux allures d’Anne Parillaud dans Nikita), son époux Hadrien et un petit groupe de chasseurs chevronnés sous la houlette d’un vieux guide, participent à une chasse à l’ours brun qui va dégénérer quand ils vont s’attaquer aux traces d’un bestiau particulièrement retors, « Alors à l’aube, à l’instant où le ciel se grise, l’ours attaque » et le bouquin démarre réellement…

Le roman est divisé en trois séquences. Un prologue au Népal qui présente les principaux acteurs, Mara et les deux petits. Une première partie qui se déroule en Russie et narre une extraordinaire partie de chasse qui oppose Lior, une redoutable chasseuse à l’instinct hyper développé et n’ayant peur de rien, quasiment possédée par sa quête de la bête et un ours non moins banal, doté d’une intelligence hors norme. La seconde et dernière partie revient à Pokhara, Lior a aujourd’hui la trentaine, avec Hadrien elle est encore en chasse, mais cette fois la peur au ventre elle va devoir affronter les tigres – dont elle a une frayeur phobique depuis toujours, et son passé qui se refuse à son esprit.

Un roman qui m’a moyennement emballé, disons le tout de suite.

Je passe sur des points sans importance comme cette légère similitude avec Six fourmis blanches, un petit groupe lâché en pleine nature avec un guide portant presque le même nom qu’ici… La seule partie qui m’ait intéressé est la chasse à l’ours. La dureté du terrain, le drame, la « folie » presque surnaturelle animant la jeune femme, les ruses phénoménales déployées par l’ours, le désespoir d’Hadrien qui lui déteste la chasse et n’est là que pour suivre (comme il peut) sa femme. C’est costaud et la fin de cet épisode est absolument remarquable de beauté morale.

Et puis il y a la dernière partie qui revient au Népal et là franchement, ça devient souvent pénible. Pas que. Mais souvent. Je ne vous dis pas pourquoi mais tout lecteur normal a compris depuis bien longtemps (page 88 pour les moins rapides) le rapport entre les acteurs du Népal et notre héroïne. Et même s’il y a quelques jolies choses, globalement c’est trop long (Naïf ? Nunuche ? Convenu… ?), trop de redites et ce finale d’un lourdingue épouvantable…..


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois