Notre avis sur Citéruine.

Le jeudi 20 août sortiront les bandes dessinées Citéville et Citéruine (Éditions Matière) de Jérôme Dubois. Un beau projet de coédition qui propose de découvrir une ville fictive à travers deux alternatives temporelles. Les deux bandes dessinées ont ainsi le même nombre de pages, le même découpage et le même format et sont chacune publiée par une maison d’édition : Citéruine, propose un univers parallèle dans lequel la métropole est à l’abandon. La ville laisse alors place au vide et à sa contemplation. En miroir, Citéville, une réalité parlante éditée aux Éditions Cornélius et Citéruine, une variation muette éditée aux Éditions Matière. Dans Citéville, le lecteur découvre une dizaine de bâtiments peuplés d’habitants aussi stupides que cruels. Un espace urbain imaginaire où la violence du quotidien est révélée par l’absurde. Venez découvrir Citéruine … Avec cet album, on se sent happé dans un univers tourbillonnant, un abysse sans fond. C’est une expérience aux confins de la folie que nous délivre un auteur au sommet de son art. Il y a évidement et tout d’abord une intrigue, très originale dans l’approche, encore plus quand on sait qu’elle a été longuement réfléchie, et travaillée ; une intrigue qui nous parle et nous interroge, qui parle de l’abrutissement des masses qui regardent des programmes mornes, putassiers et sans intérêt mais surtout pour le chaos et la violence qu’il décrit et qui renvoient à des faits d’actualités qui ont marqué ces derniers mois au fer rouge (volontairement ? -NDLR). Etonnant ! Une société décrypté et vidée de tout, de tous, de ceux qui finalement l’ont inventé. Le style est puissant, hypnotique semblant nourrir un besoin de beauté absolue. D’Etonnement en détonations ! « Citéruine »est une déconstruction hallucinante, une illusion constructive, un vertige vers le néant qui s’esquissent sous nos yeux au fil des pages. L’auteur renforce la désorientation du lecteur qui aura connu « Citéville » .. Les personnages de « Citéville » qui sortaient de l’ordinaire, en souffrance, scarifiés de fêlures disgracieuses, qui suffoquaient ont disparu … Sans laisser de trace ou presque … Il est à recommander parce que ne pas le lire, ce serait louper une expérience livresque hors du commun, ce serait passer à côté d’un grand auteur, ce serait se priver d’un moment inédit et d’une plongée dans l’étrange. Un étrange qui deviendra familier.

Notez qu’une exposition du travail de Jérôme Dubois sera visible à la galerie Arts Factory du 1er au 19 septembre !


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