C'est lundi, que lisez-vous? #300

Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)

1/ Qu'ai-je lu la semaine passée ?

ALBUMS

C'est lundi, que lisez-vous? #300C'est lundi, que lisez-vous? #300

Les petits riens

Texte d'Elisabeth BRAMI

Illustrations de Philippe BERTRAND

Editions du Seuil Jeunesse, 1997 et 1995

Ces deux albums carrés, au petit format intimiste et aux dessins rétro, nous rappellent les petits bonheurs, les petits délices, ces petits riens qui sont là tout autour de nous mais que l'on oublie souvent, qui pourtant nous accompagnent et qui peuvent faire remonter notre moral, nous soutenir, nous soutiennent, nous font du bien simplement.

Ne pas marcher sur les lignes des carreaux par terre, sentir l'odeur du pain au matin, marcher dans les tas de feuilles pour les entendre craquer, faire à manger pour quelqu'un, se préparer à un rendez-vous, se regarder sans cligner des yeux, se bagarrer et se réconcilier...

Autant de petites choses, de petites actions, de petites odeurs faites enfant, parfois encore aujourd'hui, faites par mes enfants, autant de petits bonheurs délicieux qu'il est bon et doux de se remémorer.

C'est lundi, que lisez-vous? #300

Dans son histoire, Han Xu reprend la trame du conte classique en y ajoutant un élément: la cécité du Petit Chaperon Rouge. Cette dernière, comme il se doit, se rend chez sa grand-mère qui habite de l'autre côté de la forêt pour son anniversaire et lui apporte un panier garni. Elle avance cahin-caha et rencontre trois animaux, un lapin, un hérisson et une moufette. A chacun, elle demande de l'accompagner. Mais tous sont occupés, pressés et tous lui recommandent d'utiliser un autre de ses sens pour s'orienter et surtout, pour échapper au Grand Méchant Loup. Bien sûr l'enfant rencontre ce dernier qui ne lui dit pas qui il est et lorsqu'elle lui demande pourquoi il est ainsi ou sent comme ça (selon le célèbre dialogue) et suivant les recommandations des animaux précédents, elle ne se méfie pas et ensemble vont en direction de chez la grand-mère.

Je trouve très bonne l'idée de faire un Petit Chaperon Rouge aveugle qui se sert de ses autres sens pour avancer. Même si j'imagine qu'elle n'a pas eu besoin d'attendre de croiser les animaux pour le faire... Animaux qui ne se soucient aucunement d'elle ni même de sa sécurité , à sa cécité (mais doit-on plus s'occuper d'elle parce qu'elle est aveugle?), à sa présence seule dans la forêt (ce qui renvoie à la mère dans le conte original), au Grand Méchant Loup... Je n'ai pas vraiment été convaincue par la chute que j'avais imaginée autre...

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Au cœur de l'Afrique, un jeune garçon a bien grandi. Il est temps pour lui de montrer son appartenance à la tribu et de montrer qu'il est un guerrier. En ce jour sacré, il lui faut affronter le lion, le tuer et le ramener.

Mais lorsque Yakouba croise le regard du lion, il sait qu'il ne pourra pas le tuer. Entre les deux êtres, un marché se fait. Quand Yacouba rentre bredouille, mais grandi intérieurement, au village, il est relégué. Vraiment?

Cet album, aux saisissants dessins noirs sur papier kraft, a tout d'un conte originel pour expliquer un état de fait avec une touche initiatique qui remet en question les traditions pour les faire évoluer, pour qu'elles soient plus respectueuses de chacun et de ce qu'il est, sans pour autant renier son appartenance au groupe.

Il m'a renvoyée à l'album Le Renard Tokela qui nous emmène auprès des Indiens d'Amérique.

ROMAN JEUNESSE

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Entre album et roman, ce livre se fait carnet d'artiste. Davide Cali a imaginé une intrigue policière d'après certaines peintures d'Edward Hopper, qui sont reproduites dans le livre, et Ronan Badel y a ajouté ses propres illustrations inspirées de ces œuvres, en couleurs, crayonnées, aquarellées, comme si elles étaient des essais. Les dernières pages nous emmènent dans "la marmite des auteurs" dans laquelle Davide Cali et Ronan Badel nous racontent leur rapport à Hopper et la genèse de leur histoire. J'adore! Je suis totalement fan, du concept, de ce peintre et des auteurs. Et l'histoire qu'ils nous livrent est vraiment à la hauteur.

Ainsi partons-nous à la rencontre d'Edward qui en aidant un ami détective privé se retrouve lui-même à devoir mener une enquête pour le compte d'une femme anonyme et intrigante. Il doit retrouver Lola Pearl ou plutôt le souvenir qu'elle a laissé d'elle. Ainsi le suivons-nous dans cette mystérieuse enquête.

J'ai assez vite deviné l'issue de cette enquête mais je me suis tout de même régalée à lire les mots de Davide Cali, à observer les dessins de Ronan Badel, à admirer les peintures d'Hopper. Et ce petit dossier à la fin, vraiment, c'est génial!

Le concept me renvoie aux albums grand format Art & Fiction des Editions Léon Art & Stories dont je vous ai déjà présenté plusieurs livres - CLIC.

BD

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Taylor Davis est un écrivain qui a connu le succès avec son premier roman. Depuis, ses autres livres se sont bien vendus mais sans rencontrer à nouveau un tel succès. Le manuscrit sur lequel il travaille est presque achevé et raconte la vie de Stella, femme des années 50, trompée par Mike, et qui se pose des questions existentielles et émancipatrices. Alors qu'il en presqu'à la fin, assis devant son ordinateur, dans son appartement de Manhattan, et qu'il tape quelques mots, un dialogue s'instaure entre son personnage et lui jusqu'au mot " FIN".

Taylor est abasourdi mais n'est pas au bout de ses surprises car une présence apparaît après une étincelle derrière lui. Stella est à ses côtés, réelle.

Bien vite, sa réalité est rendue publique, les interviews s'enchaînent, les ventes du roman s'envolent, les services de l'immigration s'en mêlent et un homme, représentant de la Noos-Community, une communauté qui croit que la Terre est entourée par la noosphère, une enveloppe contenant l'ensemble des pensées et des idées du monde... Et le personnage de Stella l'intéresse au plus haut point pour leurs recherches.

Lorsque Noukette a présenté cet album, je me suis immédiatement dit qu'il me fallait le lire. J'adore les livres qui parlent de livres, de la vie des livres, de la création et celui-ci derrière son intrigue fantastique nous décrit et nous interroge sur le métier d'écrivain, la création et le besoin de créer, la faculté de penser par soi-même et le contrôle du collectif/des masses.

Le dessin a un côté rétro dans son trait comme dans ses couleurs vertes/orangées/marrons pour une histoire résolument actuelle. Il n'est pas ce qui m'a le plus conquise dans cet album mais j'en ai aimé les détails.

Un album dont il faudra que je vous parle davantage!

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

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J'ai eu du mal à commencer puis à entrer dans ce roman, remettant ma lecture, le posant après quelques pages tournées. Je crois que je suis à présent bien lancée m'étant attachée à son personnage principal, Rita Maraj, 6 ans, orpheline de mère, enfant métis guyanaise-indienne, sauvageonne au possible mais qui a un don et une imagination extraordinaire à l'écrit. Elle adore compulser le dictionnaire, non pour l'orthographe des mots mais pour en saisir le sens, tous les sens. Son père, Ronnie, lui-même orphelin, est journaliste et lunaire, faisant tout pour plaire à sa fille qui adore s'occuper des animaux ,est à la tête d'une petite bande d'amis qui la suivent presqu'aveuglément, et Polly Wong en premier. Ils habitent avec Mildred la bonne dans une maison à l'allure spéciale, dans un quartier rue Victoria Street qui regroupe que des familles issues de différentes immigrations/cultures/confessions sans que cela ne pose de problèmes à personne.

Malheureusement pour Rita, son père se remarie avec Maryline qui n'approuve absolument pas l'éducation libertaire de Rita, l'état de la maison et du jardin, la présence d'animaux de toutes sortes. Elle compte bien y mettre de l'ordre, d'autant qu'elle est enceinte...

Le personnage de Rita m'a grandement renvoyée à celui de Fifi Brindacier, la force physique en moins. Bien que Rita ne s'en laisse pas compter et collectionne les bobos sans jamais se plaindre. Elle est une meneuse mais aussi une rêveuse, elle est à la fois très mature et très fragile émotionnellement et n'oublie jamais les promesses non tenues de son père et les méchancetés de sa belle-mère.

J'avoue ne pas trop savoir encore dans quel pays se déroule l'histoire: Angleterre ou Les Indes, colonie britannique. Mais je pense que j'en saurais bientôt davantage! Et il me tarde d'y retourner.

3/ Que vais-je lire ensuite?

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Les baleines préfèrent le chocolat.Marie COLOT. Editions Alice Jeunesse, 23 avril 2015

Présentation de l'éditeur: Angelina Bombardini arrive dans un nouvel établissement scolaire. Toute ronde et toute de rose vêtue, elle provoque rires et moqueries. Mais Angelina a du caractère et de la répartie. Et la voilà qui propose un concours de surnom original. Celui ou celle qui lui trouvera le surnom le plus sympa remportera une semaine de desserts. Spaghetti bolograisse, Moby dick, rouleau compresseur... sont proposés. Mais le verdict tombe vendredi à 16h00 : ce sera Burger. La nouvelle école de Burger est très sélect. Il semble que le seul souci que les enfants n'aient pas, c'est l'argent. Sinon, ils se partagent les pères absents, les mères décédées, les divorces et les dépressions. Avec son optimisme, son caractère ouvert, son nom sans particule et sa famille unie, Burger n'est pas vraiment dans la norme. On dirait qu'elle n'a pas d'autre préoccupation que celle de ressembler un maximum à son idole Marylin.

Voici un roman en contre-pied de Jusqu'ici tout va bien, qui sort des schémas habituels si je puis dire et nous propulse dans une autre catégorie sociale. Mais finalement qu'importe, les problématiques en semblent finalement pas si éloignées: apparence et identité / avoir et être. Ce sera le premier pour moi de Marie Colot qui ne fait pas parler un garçon (Igor dansDeux secondes en moins; Nanoch dansLangue de vipère; Jozef dans Jusqu'ici tout va bien), mais une fille. Et j'ai d'autant plus hâte!

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Demain sera diffusé le dernier film de la saga Harry Potter, sniff! C'est que je m'y suis habituée depuis huit semaines à imaginer ce qui allait se passer, à faire des hypothèses avec les garçons, à cuisiner des repas thématiques...

Mais nous allons jouer les prolongations avec Les Animaux Fantastiques, que je n'ai ni lu, ni vu, ni ma file d'ailleurs (pour les films!) De quoi se régaler encore un peu!

Pour finir, je vous mets le lien des articles publiés la semaine passée et je vous souhaite de belles lectures et découvertes pour celle à venir!

Et surtout, prenez soin de vous!!

Blandine

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois