Ivan Tourgueniev : Apparitions

tourguenievIvan Sergueïevitch Tourgueniev est un écrivain, romancier, nouvelliste et dramaturge russe né en 1818 à Orel en Russie et mort en 1883 à Bougival dans les Yvelines. Son père, officier supérieur, est issu d'une grande famille aristocratique d'origine tatare et sa mère une riche propriétaire terrienne. C’est dans la propriété familiale que Tourgueniev s'initie à la chasse et à la nature, laquelle nature joue un grand rôle dans ses romans. Confié à des précepteurs russes et étrangers dont il reçoit une excellente éducation, il apprend le français, l’allemand, l’anglais, le grec et le latin. Avec un serf, il commence à écrire ses premiers poèmes. Très tôt, il se rend compte de l’injustice des hommes des classes supérieures envers les serfs, injustice contre laquelle il se révoltera et se battra toute sa vie. Son œuvre compte sept romans, une douzaine de pièces de théâtre, de la poésie et de très nombreuses nouvelles comme celle-ci, parue en 1864, dont la particularité est d’être son premier texte fantastique.

Le narrateur, un jeune aristocrate russe souffre de troubles du sommeil depuis quelque temps. Une nuit, le spectre d’une femme à la silhouette diaphane l’invite à la rejoindre au pied d’un vieux chêne de la propriété. Le jeune homme refuse, hésite, mais chaque nuit elle revient et réitère sa demande, finalement il cède. Dès ce premier rendez-vous la créature avoue l’aimer et lui demande de prononcer ces mots « prends-moi ». Tremblant il s’exécute et le fantôme qui se nomme Ellis, le prend fermement dans ses bras et s’envole avec lui dans les airs. Plusieurs nuits de suite, le manège se reproduira, et leurs vols les mèneront un peu partout, l’île de Wight, l’Italie et Rome où lui apparaîtra Jules César, les bords de la Volga où se sont de violents pirates qui surgiront du passé, Paris et l’Allemagne… Après un dernier voyage dramatique, la créature ne reviendra plus et le jeune semble atteint d’anémie.  

De bonnes choses dans ce très court texte : un début très mystérieux ; l’évolution des sentiments ressentis par le narrateur : la peur, l’excitation, le plaisir de voler au-dessus du monde, puis la tendresse (et un peu plus ?) pour son amoureuse dont il ne sait rien car elle ne répond jamais à ses questions. Le fantastique et l’onirique se mêlent et c’est très beau.

Mais il y a aussi du moins bien car lorsque le lecteur referme le livre, il est en droit de s’interroger, qu’est-ce que tout ceci ? Est-ce une allégorie énigmatique ou bien l’écrivain a-t-il laissé sa plume libre d’écrire un conte onirique sans signification particulière, si ce n’est créer une ambiance éthérée propre à plonger ses lecteurs dans un plaisir ouaté ?


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois