Je suis la Reine par Anna Starobinets

Je suis la Reine par Anna Starobinets

Editions Folio SF

195 pages

Paru en 2015 (et 2013 Editions Mirobole)

Quatrième de couv’ :

Maxime, sept ans, vit avec sa soeur et leur père à Moscou. Bientôt des transformations déconcertantes s’opèrent chez le petit garçon. De quel hôte est-il devenu la proie? Les « histoires inquiétantes » de ce recueil font évoluer des personnages poignants dans une Russie contemporaine sombre et absurde. Ici, un employé de bureau développe des sentiments troubles pour une denrée moisissant au fond d’un réfrigérateur. Là, un dresseur de chiens se réveille dans un train à côté d’une femme qu’il n’a jamais vue mais dit être son épouse, et qu’il devra apprendre à aimer… D’une plume extraordinairement poétique, « Je suis la reine » brouille les frontières entre réel et imaginaire et offre une représentation saisissante de la folie et de l’horreur quotidiennes.

Mon avis :

Première incursion dans la Weird, genre de prédilection de la madame, hé bien on dirait que ce genre te donne l’impression que l’autrice à sniffer de l’acide avant de se mettre au travail….c’est…particulier :

Le genre du New Weird est développé à la fin des années 1990 et début 2000. Il se définit comme une réaction aux codes existants de la SF et la fantasy ce qui donne un récit qui prend ancrage dans un univers réaliste intégrant des éléments surréalistes avec de l’horreur. Le new weird apparaît afin de transcender les barrières pouvant exister entre les genres.

  • Présentation des nouvelles :

Les règles : Sacha est un petit garçon qui suit les règles d’un Jeu féroce. Aucune récompense n’est à attendre, mais s’il n’obéit pas, la punition sera terrible. Avec cette Voix qui lui parle et l’oblige à faire toutes ces petites choses, on se demande si Sacha ne souffrirait pas plutôt de TOC. La conclusion de cette nouvelle fait basculer le récit dans l’horreur.

La famille : Dima est un homme saoul dans un train couchette. Son métier est éducateur canin, il se rend à Moscou pour pour affaire. Dans sa cabine se trouve un gros homme dont le crâne est bourré de chose à manger une jeune femme très plate. Le gros homme affirme que Dima est son gendre, hors celui-ci ne s’est jamais marié…sauf que son passeport ne comporte plus les éléments qui le définissent depuis sa naissance, ville de naissance changée, marié à la jeune femme Liza qui est dans sa cabine, autre métier, Dima dessaoule aussi sec. Delirium Tremens ou monde parallèle ?

J’attends : Cette nouvelle très courte est basée sur une hallucination ou quelque chose d’approchant. Le héros ne nous sera jamais présenté, on connait seulement sa passion pour les moisissures jusqu’à l’obsession et ce qu’il en fait….hyper particulier ^^

Je suis la reine : Cette novella éponyme est absolument fabuleuse pour ceux qui ont aimé la trilogie des fourmis de Bernard Weber. Marina est une femme divorcée vivant avec ses jumeaux, Maxime et Vika. On aura plusieurs flash back pour comprendre l’évolution inquiétante de son fils qui fait peur à tout le monde au fur et à mesure qu’il grandit, sa propre famille est effrayée. A cela s’ajoute des extraits de journaux intimes écrits par Maxime puis quelqu’un d’autre. Dans ce récit on s’enfonce peu à peu dans l’horreur quand les questions font place à la compréhension.

L’agent : Cette nouvelle très courte nous présente un écrivain. Il travaille pour une agence qui permet de créer des histoires et les rendre réelle. Mais est-ce la réalité ou le personnage est-il fou ?

L’éternité selon Yacha : Cette fois on plonge à pieds joints dans un récit joyeusement surréaliste. Yacha se réveille dans un silence tellement surnaturel qu’il peine à trouver ce qui pose problème avant de procéder à une minutieuse inspection de sa personne…son coeur ne bat plus, sa respiration est inexistante et apparemment….il va très bien…S’ensuivent des discussions et actes totalement abracadabrants. Le médecin lui annonce qu’il est mort et se voit donc obligé de signaler ce fait, sa femme et sa famille se préparent aux funérailles tout en lui parlant et il ne peut plus travailler, ses collègues lui souhaitent leurs condoléances tout en le regardant bizarrement, pour un mort il est quand même rudement actif ^^.

En bref, « ah ouais mais Anna Starobinets, je ne sais pas ce qu’elle fume mais c’est de la bonne« , voilà ma pensée quand j’ai lu les 3 premières nouvelles de ce recueil. Je suis la Reine m’a permis de me remettre en selle, j’étais à deux doigts de lâcher l’affaire mais je suis heureuse d’avoir persévéré au point de vous conseiller de lire cette novella à défaut des autres. L’éternité de Yacha est tout de même marrante dans son côté totalement barré.

D’autres avis chez : Blackwolf.

Bonne lecture !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois