Bonjour les lecteurs !! Je reviens vers vous aujourd'hui, sur le blog, afin de vous proposer une toute nouvelle interview. Cette fois, c'est l'autrice Cécile Alix qui s'est prêtée au jeu de répondre à mes questions, je l'en remercie encore du fond du cœur!
Au début de mon blog, j'ai commencé par lire et chroniquer un de ses romans reçu par Magnard Jeunesse. Ce fut le début d'une belle amitié avec une rencontre presque tous les ans au Salon du Livre et de la presse jeunesse à Montreuil. J'ai eu la chance de lire beaucoup de ses ouvrages, mais il m'en reste encore beaucoup à découvrir ! Le dernier en date que j'ai dévoré et adoré, il s'agit du roman graphique La Street, illustré par Dimitri Zegboro.
✦ Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous ?Je suis une bouquinovore vorace, une touche-à-tout du livresque : autrice-lectrice en tout genre !
✦ Vivez-vous de votre métier d’autrice jeunesse ?Oui, j’exerce ce métier à plein temps.
✦ Quelle est votre lecture en cours ?« Miroir de nos peines » de Pierre Lemaître (éditions Albin Michel) J’ADORE ! Comme toute l’œuvre de cet auteur.
✦ Pourquoi avoir ciblé le lectorat jeunesse ? Avez-vous déjà écrit pour un public adulte ? Si non, pourquoi ?Tout a commencé à 7 ans : je voulais devenir poète.
À 12 ans, je souhaitais être romancière, puis de 22 à 35 ans : j’ai exercé différents métiers identifiés comme « vrais » par les gens sérieux et responsables.
Mais… de 22 ans à aujourd’hui, hobby formidable : j’ai animé (et anime toujours) des ateliers théâtre pour enfants et ados. J’ai écrit des dizaines de pièces pour mes élèves.Vers 35 ans : une question, voire deux. Essentielles :
- Tu rêvais d’exercer le métier d’écrire quand tu étais petite, il serait peut-être temps de t’y mettre, non ?
- Et si tu cherchais à faire publier toutes ces pièces de théâtre que tu as dans tes malles ? (en réalité, elles sont dans un disque dur, mais c’est moins glamour 😊 )
Les éditions Retz ont publié mes pièces de théâtre, c’était en jeunesse, j’ai continué pour ce lectorat sans me poser de questions. J’aime écrire pour les enfants et les ados, ce sont de formidables lecteurs, sincères, spontanés, passionnés !
(Parfois, comme j’ai une formation de pédagogue, j’écris à destination des enseignants, mais il s’agit d’ouvrages pédagogiques, donc je reste en enfance !)
✦ Combien de livres avez-vous écrit ?Une soixantaine.
✦ Comment réussissez-vous à écrire autant ?La passion, la passion ! (Et aussi des heures confinée volontairement devant ma table de travail !)
✦ Combien de temps mettez-vous à écrire un ouvrage en général ?Entre 2 semaines et 2 mois, mais certains livres fleurissent des années dans ma tête. Je n’écris un texte que quand il est « mûr » !
✦ Quelle est votre méthode d’écriture ? Quelles étapes suivez-vous ?J’y pense, donc, un certain tems, puis j’établis un plan… que je ne suis pas ! Dès que j’ai trouvé comment lancer l’histoire (la fameuse 1ère phrase, le 1er paragraphe), dès que j’ai le ton (la petite musique, le flow du livre, son rythme), c’est parti ! Mon esprit se libère des contraintes, les personnages prennent le contrôle, je lâche prise, et le livre s’écrit. (Ce qui n’empêche pas quelques moments d’intense solitude et de doute absolu quand le texte ne sort pas aussi « chouette » que les idées dans ma tête ! C’est du sport et de la persévérance, l’écriture ! C’est beaucoup de sincérité, aussi.)
✦ Avez-vous une pièce particulière pour écrire ? Un endroit favori ? Mon bureau, face à la fenêtre qui donne sur une forêt de bambous peuplée de merles siffleurs et d’écureuils roux.
✦ Quel est le livre qui vous a demandé le plus de recherches avant l’écriture ?« Léonard de Vinci vu par une ado » : ou comment faire le tour en 365 jours d’un génie infini ! A vrai dire, toutes les biographies que j’ai écrites m’ont demandé un long et fastidieux travail de recherche. Que ce soit « Molière vu par une ado » ou la dernière « Cléopâtre vue par une ado » qui sortira en septembre 2020 dans la collection 100 % Bio que j’ai créée aux éditions Poulpe Fictions.
✦ Quel est votre plus grand rêve en tant qu’autrice ? Continuer à avoir des idées et conserver la joie d’écrire.
✦ Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui aimerait se lancer dans l’écriture ?Oser, lâcher prise, faire confiance à ses personnages, ôter le superflu, ne garder que l’essentiel. Croire en ses rêves, travailler intensément pour leur donner vie. Se respecter et croire en soi, même (et surtout) quand le doute est là ! Se dire et se répéter : « Allez, j’écris et je vais y arriver! »
✦ Quelles sont les différences entre écrire un roman et écrire un roman graphique, pour la jeunesse ?Le roman, c’est un texte « sans images », pour le roman graphique, il faut penser l’image autant que le texte. Écrire les scénarios des illustrations de manière à ce qu’elles soient liées à l’intrigue et la fasse avancer. Les images deviennent dialogues, paragraphes, elles participent activement à l’histoire.
• D'où vous est venue l'inspiration pour votre dernier roman graphique « La Street » ?On la doit à une couverture et une rencontre !
La couverture, c'est celle d'un roman sur le harcèlement scolaire, "Six contre un" que j'ai écrit il y a deux ans pour les éditions Magnard Jeunesse.
La rencontre, c'est celle qui a eu lieu fin 2018, au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, entre Dimitri, le dessinateur de cette couverture, et moi !On s'est tout de suite bien entendu, il y a eu un feeling incroyable ! Marie, notre éditrice, nous a alors proposé d'inventer un projet à deux. Avec Dimitri, nous avions envie d’une histoire fun, drôle, avec des personnages à la fois réalistes, attachants, et complètement délirants. Nous avons traité de thèmes qui nous tiennent à cœur, comme l’amitié, la solidarité, l’humour, la citoyenneté, l’écologie et le handicap.Nous nous sommes inspirés de notre propre vie pour créer notre trio infernal, dingue de glisse et de skate parc :
Carl, c'est le frère de Dimitri et un peu moi ! Comme le personnage, on aime la vie et la nature, rire et délirer, et tous les deux nous avons un handicap qui nous freine par moment, alors qu'on est plutôt du genre rapide !
Orel, c'est Dimitri, toujours cool et de bonne humeur, avec un sourire jusqu'aux oreilles qui donne la pêche, et un rire qui déménage !
Et Miel, c'est Marie, notre amour d'éditrice qu'on adore et sans qui ce projet n'aurait pas vu le jour. Elle est piquante comme une abeille et douce comme le miel !
La Street, c’est aussi l’histoire d’un quartier, d’une entrée en sixième, la naissance d’une formidable amitié… Bref, dix mois après la proposition de notre éditrice le premier tome de La Street était écrit et illustré ! MAGIQUE !
✦ Pourquoi avoir choisi comme animal de compagnie pour notre héros, un mouton ? Aucune idée, il est arrivé sans prévenir ! Très souvent, lorsque j’écris, des personnages s’invitent dans mon histoire, et pof ! ils s’installent ! Dans le tome 2 de la Street, qui sortira en juin, c’est RCK, un rappeur au grand cœur qui a déboulé !
C’est vrai que le mouton Oumtiti tient une grande place dans le livre, puisque c'est sa liberté de rester en ville avec Carl qui est menacée et que les habitants du quartier vont vouloir protéger.Quand on y pense, c'est complètement improbable, un mouton à Paris... mais finalement tout le monde s'est attaché à lui, lecteurs compris ! Il faut dire que Dimitri lui a dessiné un look trop chou !
✦ Comment s’est déroulée la confection de ce roman avec le texte et les illustrations ?J’ai écrit le texte avec les scénarios détaillés (description des plans, décors, personnages, dialogues, légendes, etc.) puis Dimitri a illustré. Peu à peu, il s’est accaparé les personnages et a modifié certains scénarios au gré de son inspiration. Lui comme moi, nous nous offrons une totale liberté de création. Je suggère, il propose… nous échangeons beaucoup (#ViveLaMessagerieInstagram), c’est un vrai duo !
Un énorme merci à toi Cécile, j'espère que cette petite interview vous aura donné envie de découvrir un de ses magnifiques ouvrages !! ♡
