Watchmen n°4

Watchmen n°4

En février, Urban Comics publiait les troisième et quatrième épisodes de Watchmen, le chef d'oeuvre de Alan Moore et Dave Gibbons, en version single. L'occasion de (re)découvrir l'histoire épisode par épisode. Dans celui-ci, nous découvrons les origines du célèbre Dr Manhattan et comment il a changé la face de son monde.

Après les événements du précédent épisode, Dr Manhattan s'est isolé sur Mars où il contemple une photo de lui à l'époque où il n'était que Jon Osterman, étudiant en physique nucléaire, avec sa fiancée de l'époque. C'est alors qu'il vient d'apprendre qu'elle est atteinte d'un cancer qu'il se remémore sa vie de quand ses rêves de devenir horloger se sont écroulés comme les pièces d'une montre sur le bitume à sa vie de métahumain aux pouvoirs quantiques.

Alan Moore continue donc de focaliser sur Dr Manhattan mais, cette fois, il dévoile carrément les origines du personnage ainsi que sa relation avec Jane, sa première fiancée. À travers cette histoire, le scénariste nous dévoile aussi la manière de penser et de voir les choses de Manhattan, cette manière de vivre plusieurs instants en même temps, de tenir une photo, tout en marchant dessus, tout en étant plus de 30 ans dans le passé dans une fête foraine. Moore nous explique cela sur les premières pages avec un exemple concret, jouant avec le découpage en gaufrier des pages, insistant avec le texte pour que nous comprenions bien cela... et, alors, cette nouvelle mécanique narrative devient évidente, cadençant l'e rythme de l'épisode, créant des moments d'émotion ou des transitions entre différents moments de la vie de Jon Osterman.

Puisque c'est bel et bien de l'homme dont nous parle Moore, le fait d'apprendre que son ex a développé un cancer à son contact - même si cela reste à prouver - affecte l'homme plus que l'être omnipotent qu'il est devenu. Et puis, nous découvrons ce que Manhattan pensait de Le Comédien, l'homme mort au début de la série, ainsi que les débuts des Watchmen.

Ainsi l'intrigue commence à prendre forme, le meurtre de Le Comédien, le lynchage médiatique de Dr Manhattan... tout cela amène le héros aux pouvoirs divins d'assumer son rôle.

Tout cela est raconté avec talent par Dave Gibbons ainsi que John Higgins aux couleurs. Il faut avouer que cet épisode est plutôt casse-gueule avec la gestion de différentes timelines qui se croisent et/ou qui s'enchaînent. Mais il n'en est rien. D'autant plus que niveau couleur, Higgins joue avec les palettes de couleur qui changent en fonction des moments importants : le vert devient une couleur nocive alors que le bleu devient salvateur, cela est évident lorsque Osterman reconstruit son corps petit à petit après son accident. Et puis, il y a la manière que tout s'obscurcit lorsque Manhattan parle du Comédien et de l'incident de la télé. Tout semble réfléchit dans son moindre détail.

L'annexe du livre ne s'intéresse plus aux Minute Men puisque la biographie de Hollis Mason laisse place à un document parlant aussi Dr Manhattan dans lequel ses pouvoirs sont décortiqués. Vu la scène finale, cela fait plutôt sens et inquiète sur la suite des événements.

Watchmen n°4

Watchmen n°4

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois