L’Alchimie de la pierre par Ekaterina Sedia

L’Alchimie de la pierre par Ekaterina Sedia

Editions Pocket

Ebook

Paru en 2019 (et chez Le Bélial en 2017)

Quatrième de couv’ :

Soit une ville immense, sombre et secrète, fondée par un peuple minéral plus secret encore — les gargouilles. De mémoire d’homme, les guildes rivales des Alchimistes et des Mécaniciens s’y livrent une lutte d’influence acharnée. Or les Mécaniciens semblent enfin en passe de l’emporter, prêts à imposer sur la cité un ordre nouveau, brutal.
Automate douée de conscience, unique en son genre, Mattie est la création d’un Mécanicien ambigu. Bien qu’émancipée, elle peine à se libérer de l’emprise de son ancien maître, une ombre qui ne l’a pas empêchée, malgré tout, d’embrasser la carrière d’alchimiste. Les gargouilles l’ont chargée d’une mission cruciale : trouver un remède au mal qui les frappe, une inexorable pétrification. Mission que compliquent des événements tragiques : des attentats frappent la ville, tandis que dans ses entrailles couvent les ferments de la révolution…

Mon avis :

J’ai mis le temps après le dernier podcast à vous mettre cet article en ligne mais en ce moment je n’ai plus trop la foi et dévore les séries et films de Netflix ^^

  • L’intrigue :

Dans un monde créé par les gargouilles, rivalisent deux factions, les Alchimistes et les Mécaniciens, mais la ville retentissant toujours plus du son des machines et autres rouages ne fait que mettre en lumière la toute-puissance des Mécaniciens. Sauf que l’avancée technologique ne fait que léser une partie toujours croissante de la population au nom de la rentabilité. La colère gronde et les attentats contre le palais ducal puis sur la famille ducale ensuite ne font qu’aviver la révolte.

  • Les personnages :

Mattie est une automate qui exerce le métier d’alchimiste, elle est une quasi exception car cette automate est émancipée, son créateur Loharri l’a laissé partir faire sa vie à un détail près, il conserve sa clé qui sert à la remonter, l’obligeant à garder contact et lui demander de l’aide. Ce fil à la patte, Mattie est bien décidée à le couper définitivement.

Loharri est Mécanicien, l’un des plus en vue du moment car ses créations sont très avant-gardistes. Il a un visage pour moitié ravagé par un incident dont il a toujours refusé de parler avec Mattie, titillant sa curiosité. Il entretient d’ailleurs une relation assez bizarre avec son automate façon Pygmalion et Galatée, entre amour et répulsion.

Les gargouilles sont les créatrices de ce monde de pierre, elles ont façonné la ville, mais leur condition fait qu’elles deviennent de plus en plus rares, tour à tour mourant en se changeant définitivement en pierre. Elles demandent de l’aide à Mattie pour les aider à contrer cette malédiction quitte à changer de nature. Au fur et à mesure, elles vont conter à Mattie l’histoire de cette ville et des évènements qui sont en lien avec certains personnages qui intriguent notre automate.

En enquêtant sur la requête des gargouilles, Mattie parle au fantôme de l’alchimiste qui s’occupait d’elles avant de mourir, Beresta. Elle lui demande de trouver son fils Sébastien et le protéger. On apprend que ce Sébastien est activement recherché par Loharri également et qu’il était lui-même Mécanicien avant d’être renvoyé, est-il le responsable des attentats ? C’est une course entre aux deux pour qui lui mettra la main dessus le premier.

  • Les thèmes soulevés :

Avec le personnage de Mattie et sa volonté d’émancipation pleine et entière face à son créateur, on pense tout de suite à la thématique du féminisme. Avec ses alliées Niobé et Iolanda c’est même la sororité qui est mise en avant. Elles vont l’aider à récupérer sa clé pour être définitivement libérée de Loharri.

Niobé est une étrangère et avec le chômage qui progresse au fur et à mesure dans la cité, elle et ses semblables ne sont pas en odeur de sainteté. A peine toléré en temps de paix, les tensions de la ville vont faire exploser le racisme et les attentats vont accélérer les choses. Les étrangers sont pointés du doigt et tués à vue par les gardes.

Enfin, cette productivité à tout crin générée par la révolution industrielle engendre le chômage et donc la précarisation de la population. Les humains ne peuvent s’aligner au rendement des machines même dans les champs et le travail qui reste est : soit élitiste (Mécanicien, Alchimiste), soit extrêmement dangereux et précaire (travail dans les mines), bien sûr il reste les marchands ensuite mais il faut avoir de l’argent pour le dépenser… Bref, quand la population la plus miséreuse n’a plus rien à perdre, c’est le feu aux poudres.

En bref, cette lecture est variée dans ses thématiques et nous présente une belle galerie de personnages pour avoir une vue d’ensemble de chaque situation. Mattie est tiraillée entre plusieurs loyautés, son émancipation lui fait autant peur qu’elle la désire.

D’autres avis chez : BlackwolfLe ChroniqueurSometimesApophisCelindanaeBoudiccaOmbrebones.

Bonne lecture !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois