La Voleuse de livres de Markus Zusak

La Voleuse de livres de Markus Zusak

Avec un tel titre, ce roman ne peut qu'attirer l'œil de tous les amoureux des livres que nous sommes. C'est Magali qui m'avait offert ce livre, un coup de cœur pour elle. Coup de cœur confirmé !

Voici la quatrième de couverture : Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité.
Liesel Meminger y est parvenue.
Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée.
Est-ce son destin d'orpheline dans l'Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt ? Ou sa force extraordinaire face aux événements ? À moins que ce ne soit son secret. Celui qui l'a aidée à survivre et a même inspiré à la Mort ce joli surnom : la Voleuse de livres.
La Voleuse de livres de Markus Zusak

Ce livre retrace le destin incroyable d'une jeune fille qui a la chance de ne pas être juive et d'être accueillie par des gens bien. Ce sera sa seule chance et même si elle est immense, elle est aussi infime à côté des coups que la vie lui inflige : la disparition de son père, la mort de son petit frère, la disparition de sa mère et son plus grand fardeau, être allemande entre 1935 et 1945.

Dans cette fresque humaine qui nous fait rencontrer les plus grands fanatiques d'Hitler, les chefs les plus cruels des Jeunesses hitlériennes, mais aussi un Juif, un accordéoniste au cœur pur, une femme qui jure comme un charretier mais aime comme une mère, des familles pauvres, dont les enfants volent pour se nourrir...le corps et l'esprit.

Liesel Meminger volera son premier livre avant même de savoir lire et c'est ce qui la sauvera de ses cauchemars. Plus tard, la lecture permettra à tous ses voisins de s'évader lors des bombardements, au Juif caché dans son sous-sol de donner du sens à sa vie, à la femme du maire de reprendre le cours de la sienne. La littérature, les mots, la langue ont un réel pouvoir dans cette histoire, c'est touchant.

C'est la Mort elle-même qui raconte l'histoire. Et quelle narratrice ! Evidemment, il n'y a pas plus grande omniscience que la sienne et le fait qu'elle nous présente cette histoire comme l'ayant particulièrement marquée pendant cette période prolifique de son fatal commerce est déjà une garantie des émotions qui vont nous submerger durant ces quelques 600 pages.

Attendez-vous à ressentir leur peur, leur colère, leur haine, leur détermination, mais aussi et surtout leur amour. Le destin de Liesel est fait de montagnes russes : quand elle croit ne plus pouvoir être heureuse, elle apprend l'amour et la confiance ; quand elle vit les plus beaux moments de sa vie, ils ont lieu deux mois avant d'épouvantables drames. La guerre a touché tout le monde et les Allemands n'ont pas été épargnés, dès 1933 et jusqu'en 1945. La pauvreté, la menace, la méfiance, les disputes familiales, l'incertitude sur la survie des uns et des autres, les conséquences de chaque mot, de chaque geste sont les leitmotivs de tous ces combattants du quotidien, qu'ils aient 13-14 ans comme Rudy, Liesel ou Tommy, 24 ans comme Max, une cinquantaine d'années comme Hans, Alex, Rosa ou Ilsa. On ne peut qu'être touché par leur abnégation, leur courage et leur soif de bonheur, quoi qu'il arrive.

Liesel devient rapidement le symbole de tous ces Allemands qui n'ont rien demandé, qui se veulent humains avant d'être aryens et qui rêvent de la mort d'Hitler.

Liesel devient rapidement le symbole de tous ces enfants qui doivent grandir dans la haine de l'autre alors qu'ils ont déjà beaucoup à faire avec l'amour de leur prochain.

Liesel est le symbole de ceux qui croient en un ailleurs, ici littéraire, capable de les extraire, ne serait-ce qu'un instant d'une réalité à l'horreur ineffable.

C'est une lecture qui ne peut pas laisser indifférent. Et j'en suis sortie bouleversée.

Et vous ? L'avez-vous lu ?

Priscilla


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