Elsa Flageul – À nous regarder, ils s’habitueront **

Elsa Flageul – À nous regarder, ils s’habitueront **

Julliard - 2019 - 192 pages

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Alice accouche d'un petit César, alors qu'elle n'est qu'à 33SA. C'est un minuscule petit être auquel elle donne naissance ; dont les organes ne sont pas encore mûrs. Qui va devoir s'accrocher à la vie. En l'espace de quelques heures, Alice se retrouve mère. Mère d'un prématuré. Aucune valise n'était prête, ils n'avaient encore rien acheté.

C'est derrière la vitre d'une couveuse qu'Alice apprend à faire connaissance avec son enfant. Le combat ne fait que commencer et les émotions submergent la jeune femme qui a du mal à se sentir mère, qui a du mal à reconnaître cet être minuscule comme son fils. Elle culpabilise et lentement, la solitude l'étreint malgré le soutien de son homme.

" Il est minuscule. Encore plus minuscule que tout à l'heure. C'est à peine si je le reconnais. Il ressemble à un petit vieux, la peau fine, ridée de n'être pas assez pleine, le visage fatigué de celui qui a déjà vécu plusieurs vies. La sienne ne fait pourtant que commencer. "

La narration alterne le point de vue d'Alice - grâce aux journal qu'elle tient - et le point de vue externe. Si l'écriture d'Elsa Flageul m'a immédiatement séduite et interpellée - tout en finesse, ciselée et poétique - l'histoire en elle-même ne m'a pas apporté l'émotion que j'attendais. Malgré la fulgurance des mots, cette lecture sera vite oubliée.

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" Nous qui ne serons jamais plus des êtres tranquilles. "

" Il y a des personnes comme ça qui semblent ne pas vouloir grandir, comme si grandir, c'était se résoudre, c'était se commettre, c'était se trahir. Comme si grandir, c'était un peu commencer à mourir. "


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois