Le Soleil des rebelles de Luca Di Fulvio

Le Soleil des rebelles de Luca Di Fulvio

Publié aux éditions Pocket,

"-Un jour, ma mère et le vieux Raphael parlaient des rebelles. Ils ont dit que c'était des hommes qui trouvaient le soleil la nuit. Mikael fronça les sourcils.
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- J'en sais rien, répondit Eloisa en haussant les épaules. "

C'est toujours un bonheur d'entamer un roman de Luca Di Fulvio car on sait pertinemment que l'auteur va nous embarquer dans une grande saga où l'amour le dispute à la haine, où la misère côtoie le sublime. Le Gang des rêves reste sans conteste mon roman préféré de cet auteur même si Le soleil des rebelles a su tirer son épingle du jeu!

Luca Di Fulvio nous plonge au moyen-âge, dans le royaume de Saxe. Marcus II est un enfant d'une dizaine d'années. Alors qu'il joue à cache-cache avec sa nourrice, il assiste impuissant au massacre de toute sa famille. Recueilli par Agnete, la sage-femme du village et sa fille Eloisa, Marcus va devoir changer d'identité et de vie. Désormais, il se fera appeler Mikael et devra apprendre à devenir un serf. Mais dans les bois alentours, la révolte gronde sous la forme d'un groupe de rebelles qui tente de renverser le despote au pouvoir...

Une fois de plus, on se retrouve au cœur de la misère la plus totale. Celle-ci est tout particulièrement abjecte. Le seigneur qui a usurpé le pouvoir se nourrit de viols, de meurtres et de tortures. Les serfs lui appartiennent et ils disposent du droit de vie ou de mort sur eux. Drôle d'époque que celle-ci. Cependant, Luca Di Fulvio a l'idée de situer son intrigue à la fin du moyen-âge et on sent que dans la populace, les idées nouvelles émergent. Marcus II, devenu Mikael va en faire l'expérience.

On suit le parcours de ce jeune garçon qui vit un apprentissage à rebours. Il doit déconstruire tout ce qu'il a appris à la cour pour devenir un simple gueux, une bête de somme qui obéit et se tait. Roman d'apprentissage à l'envers, cette période de la vie de Mikael va permettre de l'endurcir, lui, qui dès le départ est considéré comme différent par les autres serfs. Il a quelque chose de précieux, de presque féminin et de doux qui ne laisse en aucun cas présager qu'il sera celui qui tiendra tête au redoutable seigneur.

Alors bien sûr, on peut reprocher à Luca Di Fulvio son manque de nuances. Les méchants sont vraiment très méchants; Mikael paraît bien naïf. Cependant, tout fonctionne quand même et je n'ai pu qu'avaler ces quelques 800 pages d'un seul trait pour savoir qui l'emporterait.

Avec " Le soleil des rebelles ", Luca Di Fulvio parvient à emporter son lecteur dans une saga épique et historique incroyable.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois