Lady Mechanika

Lady MechanikaLady Mechanika
Illustrateurs : Joe Benitez | Peter Steigerwald     Sorti en 2011     Lu en mars      Éditions Glénat (comics)     Genre : comics | science-fiction [steampunk]

Tome 1 : Le mystère du corps mécanique, 1ère partie
Tome 2 : Le mystère du corps mécanique, 2ème partie
Tome 3 : La tablette des destinées
Tome 4 : La Dama de la Muerte
4eme de couverture du premier tome
Dans un monde fait de magie et de science, une femme enquête sur son passé...Elle est l’unique survivante d’une terrible expérience qui l’a laissée avec deux bras mécaniques. N’ayant aucun souvenir de sa captivité ou de son existence passée, elle s’est construit une nouvelle vie d’aventurière et de détective privée. Elle use de ses capacités uniques pour agir là où les autorités en sont incapables. Mais la quête de son passé perdu ne s’arrête jamais. Les journaux l’ont appelée : “ Lady Mechanika ” !
Lady Mechanika
Lady Mechanika, une femme aussi mystérieuse qu’impitoyable, aussi mécanique que son cœur est immense. Je me suis laissé séduire, après le conseil d’un ami, par cette superbe saga. Je n’ai eu l’occasion de lire que les quatre premiers tomes, dont je vous parle aujourd’hui, mais sachez déjà que j’ai beaucoup apprécié, aussi bien les illustrations que l’ambiance générale.

Lady Mechanika

Le mystère du corps mécanique

Lady Mechanika Comme les différentes couvertures le laissent deviner, vous allez plonger dans un univers steampunk fascinant. Les décors sont vraiment travaillés et je ne vous parle même pas de la tenue vestimentaire des personnages. Chaque planche est une oeuvre d’art tant je suis admirative du travail réalisé par le dessinateur et son équipe. Les couleurs font ressortir les éléments, les émotions et insistent sur les contrastes. Quoiqu’en disent certaines personnes, le tome 2 est aussi bien, aussi travaillé que les autres. Je n’ai pas l’oeil d’une experte mais je peux apprécier ce que je trouve bien fait et beau, en l’occurrence cette saga en fait partie.
La saga est découpée en épisode qui sont eux-mêmes découpés en chapitres. Chaque épisode peut normalement se lire indépendamment des autres, bien qu’un fil rouge permettre de suivre l’histoire principale. Nous retrouvons par exemple Lady Mechanika en Afrique ou encore à bord d’un immense aéronef, nous voyageons aussi au Mexique lors de Los Dias de Los Muertos, les maquillages sont d’ailleurs particulièrement réussis. Un tome ne correspond pas forcément à un épisode, ce qui peut être un peu frustrant. On se retrouve parfois avec la fin d’un épisode et le début d’un autre dans le même tome, je trouve le découpage un peu hasardeux et pas forcément logique. C’est dommage car cela casse parfois le rythme de la lecture, on referme un livre en pensant clore une histoire mais ce n’est pas le cas.
Lady MechanikaConcernant les intrigues en elles-mêmes, force est de reconnaître qu’elles sont bien ficelées et captivent le lecteur au plus haut point. J’ai enfilé mon sac à dos d’exploratrice afin de partir à la découverte de nouvelles aventures, afin de braver de nouveaux dangers… Les routes, semées d’embûches, regorgent de surprises et parsèment la destinée des personnages de curieuses rencontres. On se prend au jeu, membre mécanique ou non, on se laisse guider par les dessins sombres, par cette ambiance angoissante et le sentiment pesant que tout peut arriver. Enquête policière, course contre le temps, destruction d’une arme à la puissance insoupçonnée sans oublier de délivrer un peuple d’un fléau qui l’oppresse, les missions de Lady Mechanika sont nombreuses, lui permettant de revêtir de somptueuses tenues et de briller par son intelligence ainsi que sa parfaite maîtrise de toutes les armes qu’elle utilise - létales ou non.
Je n’ai qu’un seul reproche sur l’ensemble de cette saga - bien que je n’ai pas lu tous les tomes. Il s’agit du nombre impressionnant de bulles. Les protagonistes blablatent énormément, et ce peu importe la situation. L’urgence les pressent mais ils trouvent toujours le temps de parler, de discuter, de se disputer. Ils ne manquent pas une occasion de taper la discute à tel point que les bulles se superposent parfois et que cela rend la lecture des dialogues difficiles. D’un côté cela contribue grandement à nourrir le caractère des personnages, à approfondir leur histoire, mais d’un autre côté cela peut parfois nuire un peu à l’action. J’ai par contre apprécié le fait que les pensées de Lady Mechanika soient encadrées, cela ressort et nous permet d’entrer dans la tête de cette femme mécanique.

Lady Mechanika

La tablette des destinées


Lady MechanikaLe besoin presque vital de Lady Mechanika pour enfin connaître ses origines en fait un personnage torturé et animé par un désir sans cesse grandissant. Elle ne se souvient plus de son passé depuis le jour où elle s’est réveillée sur une table d’opération, des attributs mécaniques à la place de certains membres. Elle souhaite plus que tout rencontrer son “créateur” mais également découvrir qui elle a été afin de comprendre qui elle est aujourd’hui. Les nombreuses expériences et épreuves qu’elle a traversées depuis sa transformation ont fait d’elle une femme déterminée, dangereuse et imprévisible. Le dessinateur, accompagné de sa fine équipe, est parvenu à créer un protagoniste auquel on s’attache, une personnalité forte que l’on aime suivre et dont on souhaite aussi en apprendre plus sur son passé. Lady Mechanika n’est pas infaillible et c’est avec délectation que nous remarquons ce qui l’anime, ce qu’elle exècre et que cette dernière dévoile l’étendue de ses talents.



Les personnages dits secondaires ne sont pas en reste. Un travail minutieux et un souci du détail sont portés à chacun d’eux. Ils deviennent de véritables compagnons de route, amicaux ou hostiles, malicieux comme naïfs. On peut ne les rencontrer que dans un épisode comme les retrouver dans plusieurs, leur rôle est plus ou moins significatif mais toujours réfléchi. J’adore Lewis, cet inventeur fou qui ne cesse de surprendre tout le monde, il ne manque pas de ressources et ces créations constituent une valeur ajoutée non négligeable, un bonus dont Lady Mechanika, la femme, la battante, peut difficilement se passer. J’aborderai également la présence des enfants au sein du récit, notamment les petites filles. La première que nous rencontrons, la fille d’un ami de Lady Mechanika, se montre méfiante et nous permet de saisir l’aura du personnage qu’incarne la dame mécanique, son importance au sein de la société et les légendes créées autour d’elle. La seconde, la petite fille d’un autre ami de Lady, met en exergue les sentiments de cet être mi-humain mi-machine, ses émotions ainsi que l’affection qu’elle porte à certaines personnes.
En définitive, Lady Mechanika c’est bien entendu un univers steampunk dans lequel la vapeur et tout ce qui est mécanique occupe une place importante. C’est aussi un monde dans lequel les inventions ne manquent pas de piquants, un vaste théâtre qui voit se côtoyer des costumes aussi somptueux que trompeurs, des assassins et de belles danseuses. Il s’agit d’une société dans laquelle la classe sociale importe énormément, les individus ne se mélangent pas et se méprisent profondément, se livrant à des jeux sordides. La misère pullule sans que quiconque puisse changer les choses. La mort rôde comme une ombre, elle plane sur les pages comme une vieille amie dont on ne parvient pas à se défaire. Ces quatre tomes, relatant des histoires différentes mais suivant un même fil rouge, dévoilent toute la splendeur du personnage de Lady Mechanika, son charisme et son esprit torturé, ses talents et ses démons intérieurs. Je suis impatiente de pouvoir lire les tomes suivants et retrouver cette célèbre et élégante enquêtrice, accessoirement tueuse et aventurière.
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Prenez soin de vous.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois