Lucie parle à sa sœur Camille. Cette dernière est morte d’un cancer et laisse la jeune fille complètement démunie, vide. Constamment, ce sont des tonnes de souvenirs qui ressurgissent. Ces images, qui pourraient être celles de l’enfance de beaucoup, sont mis en parallèle avec le quotidien impossible de Lucie. Juste impossible. Jusqu’à ce qu’on vienne lui proposer d’intégrer un programme dans le but de lui redonner goût à la vie.

Les yeux fermés est un roman de la collection Ego – «  des romans pour les ados qui disent « je » – de la maison d’édition Talents Hauts. Claire Gratias a une belle et forte écriture qui va droit au cœur. Des différentes étapes de la maladie dont sa narratrice a été témoin à une renaissance possible, elle met en avant l’impuissance et la culpabilité ressenties ; la colère et le chagrin qui envahissent. Mais la mort fait inéluctablement partie de la vie et il est possible de revenir à la vie pour soi et pour ceux qui restent. La lecture se fait avec la gorge serrée, certes, mais elle apporte beaucoup, surtout de comprendre à quel point il est important de s’exprimer.

À la fin du livre, le texte cite Christian Bobin, une page au hasard qui dit que :
« L’on s’enfonce dans la mort de ceux que l’on aime comme on traverserait un buisson épineux, mains tendues. Que l’on en ressort merveilleusement écorché. »

Présentation de l’éditeur :
La nuit, Lucie lui parle. À sa sœur, Camille, qui vient de mourir d’un cancer. De l’incompréhension face à la maladie mortelle qui l’a touchée à 19 ans, au désespoir de ne pas avoir pu l’aider, puis à la rage après sa mort, Lucie lui adresse l’inventaire de ses douleurs et de son chagrin dans de longs monologues nocturnes. Et, tandis qu’elle retrace l’inéluctable cours de la maladie, accompagnée par sa mère, épaulée par Louis, et prise en charge dans un centre spécialisé, Lucie commence à reprendre pied grâce à un groupe de parole.

D’autres titres de la collection ?
L’instant de la fracture ou encore Qui aime bien.