L'Héritage des Darcer, tome 1 : L'envol - Marie Caillet


L'Héritage des Darcer, tome 1 : L'envol - Marie Caillet L’Héritage des Darcer1, Marie CailletL’envol
Editeur : Michel LafonNombre de pages : 407Résumé : Lorsqu’on s’appelle Mydria, qu’on est la fille unique et chérie des puissants Siartt, et qu’on a pour objectif principal d’accéder à un pouvoir plus grand encore en épousant le prince héritier du royaume, la vie ne peut pas être ennuyeuse. Jusqu’au jour où Mydria découvre ses vraies origines. Elle n’est nullement Siartt, mais l’ultime héritière d’une dynastie renversée depuis des générations ! A la suite de ses ancêtres, elle est tenue de se lancer à la recherche du trésor familial, recevant pour seules aides un sifflet et le Don d’Aile, cet étrange pouvoir capable de vous métamorphoser à volonté…
- Un petit extrait -
« Envolés, les reflets d’or, elle n’avait qu’un trésor. Une perle rare cachée dans une huitre. Et cette perle s’enfonçait si vite dans la carapace, noyait si vite ses reflets dans la nacre, que sa perte l’effrayait bien davantage que celle d’un trésor qui la valait mille fois. »

- Mon avis sur le livre -
En 2020, j’ai décidé de me faire plaisir et de relire autant que je le désire ! Après tout, les livres de ma gigantesque pile à lire ne vont pas s’envoler du jour au lendemain, je peux donc me permettre d’aller piocher dans les livres déjà lus si je le souhaite ! Et pour inaugurer cette « bonne résolution », quoi de mieux que de retourner enfin en Edrilion après des années à vouloir ardemment retrouver Mydria, Orest et Allian ?! J’ai donc très délicatement ressorti de son étagère le premier tome – qui a déjà bien vécu, ayant été relu à plusieurs reprises au collège, à chaque sortie d’un nouvel opus, ou tout simplement quand l’envie m’en prenait – avec le sentiment de retrouver un vieil ami longuement perdu de vue. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette agréable sensation m’a suivie tout au long de ma redécouverte : j’étais de retour à la maison. Cette fois-ci, c’est promis : jamais plus je n’attendrais aussi longtemps avant de re-re-(…)-relire cette trilogie qui me remet toujours du baume au cœur et à l’âme !
La vie de Mydria Siartt, adolescente insouciante promise à un bel avenir, bascule lorsqu’elle se découvre le Don d’ailes, héritage d’une dynastique disparue depuis bien des décennies : les Darcer. Exhortée par une lettre de son lointain ancêtre Madael, dernier roi légitime d’Edrilion, à partir à la recherche du trésor royal, la jeune fille n’a pour autant aucune envie de se lancer en quête d’une légende … Elle quitte alors le domaine de ses parents adoptifs et rejoint la capitale, bien décidée à répondre favorablement aux avances de son prétendant le plus fidèle, pour lequel elle ne ressent pourtant qu’un vague semblant d’amitié mêlé d’exaspération. Mais tout plutôt que de suivre les projets insensés des Siartt ! Mais la rencontre inopinée avec Orest, assassin de la plus grande Guilde de Liett, qui parvient à lui arracher des confidences, va réduire à néant tous ses efforts pour éviter cette quête : la voici embarquée de force par un groupe de malfrats, direction la mer d’Orlande, censée abriter l’île au trésor des Darcer ...
Autant vous le dire tout de suite : aujourd’hui comme hier, je suis irrémédiablement sous le charme de ce premier tome ! Bien sûr, au premier abord, rien ne semble le différencier des autres ouvrages du genre : une jeune héroïne qui se découvre un pouvoir magique et qui se lance dans une quête entourée d’une bande de compagnons … on pourrait raisonnablement lever les yeux au ciel en déplorant un « manque d’originalité ». Eh bien, permettez-moi de contredire cette première impression : j’ai beau en avoir lu, des romans de fantasy, celui-ci sort indiscutablement du lot ! Bien sûr, Marie Caillet s’appuie sur les codes du genre, mais elle ne s’arrête pas là, elle les réutilise à sa manière pour nous offrir un récit inouïe et unique, un récit qui, une fois de plus, a su me faire rire et rêver, a su m’émouvoir et me surprendre … Car je dois l’admettre : je ne m’en lasse pas, alors même que je l’ai déjà lu à de bien nombreuses reprises, alors même que je connais par cœur certains passages, que je connais tous les rebondissements et les retournements de situation. Je sais déjà tout, et pourtant, c’est toujours le même émerveillement, toujours le même ébahissement, toujours le même étonnement. C’est une histoire qu’on redécouvre totalement à chaque relecture, et qu’on savoure toujours avec le même plaisir !
Mydria, My pour les intimes, ne se présente pourtant pas à nous sous son meilleur visage : ambitieuse, hautaine, superficielle, elle a tout de la petite princesse choyée par ses parents et destinée à évoluer dans les plus hautes sphères du pouvoir. Naïve et douillette à souhait, elle n’a clairement pas le profil pour se lancer dans une chasse au trésor … et encore moins en étant entourée des pires malfrats du pays ! Et quelle bande de malfrats elle nous dégotte, en plus ! Rien de plus que le chef de la plus grande Guilde de la capitale, j’ai nommé Krud et sa fermeté à toute épreuve, accompagné de son garde du corps, de quelques voleurs et mercenaires, mais également de son second, Allian, et de l’assassin qui a péché l’Altesse dans un bar, Orest. Il n’y a pas à dire, ce sont des bandits de la pire espèce qui embarquent Mydria dans cette quête qu’elle cherchait pourtant à éviter à tout prix ! Mais on ne peut pas se mentir, on s’y attache, à ces truands … Surtout à Allian et Orest, je dois bien le reconnaitre : le premier pour son humour et sa bonne humeur à toutes épreuves, le second pour son sale caractère qui cache un grand cœur. Mydria ne s’y trompe pas : à leur contact, elle va comprendre que ce n’est pas parce que sa naissance l’a hissé en haut de l’échelle sociale qu’elle vaut plus que ses compagnons d’infortune … et qu’elle a bien des choses à apprendre de ces « manants » qu’elle avait appris à prendre de haut.
Des personnages attachants, donc, lancés dans une quête complétement insensée, dans une chasse au trésor que nul n’a jamais réussi à atteindre jusqu’alors … Et comme si ce n’était déjà pas assez difficile comme ça, voilà que l’usurpateur est à leurs trousses, bien décidé à empêcher l’héritière légitime du trône de mettre la main sur le trésor de ses ancêtres. Un danger qui plane au-dessus de la tête de Mydria et ses compagnons … danger qui vient se surajouter à ceux qui se dressent sur leur chemin : des Ravins réputés intraversables, des Bois qui ont engloutis des armées entières … Chaque nouvelle épreuve semble plus insurmontable que la précédente, les morts s’accumulent à chaque étape, et on se demande bien combien arriveront au bout de cette éreintante quête ! Car on se prend au jeu : on tourne les pages avec avidité, avec anxiété aussi. Impossible de s’arrêter une fois lancé, tant on a envie de savoir comment tout cela va bien se terminer ! Mydria et ses compagnons de route parviendront-ils au bout de leurs peines ? trouveront-ils le fabuleux trésor sans trop d’encombres ? et surtout, Mydria et Orest finiront-ils ensemble ? Ils sont tellement drôles ces deux-là, à chaque fois qu’ils interagissent, ça fait des étincelles ! Il faut dire, et c’est le dernier point que je vais aborder, que l’autrice a distillé dans son ouvrage une sacrée fraicheur : la narration est d’une beauté et d’une légèreté incroyables, et certains passages m’ont littéralement fait pleurer de rire (d’autres m’ont fait pleuré tout court, d’ailleurs) !
En bref, vous l’aurez bien compris, c’est un coup de cœur, et même plus encore ! Cette trilogie, et ce premier tome plus particulièrement d’ailleurs, je l’aime à chaque relecture un peu plus … C’est un roman envoutant, captivant, émouvant, surprenant et amusant tout à la fois. Un roman qui nous invite à suivre des personnages aussi agaçants qu’attachants dans une incroyable quête semée d’embûches. Un roman porté par une plume magnifique, pleine de beauté, de délicatesse, mais aussi d’une bonne dose de légèreté et d’humour. Oui, vraiment, c’est toujours un régal que de se plonger dans cette histoire qui regroupe tous les ingrédients nécessaires pour offrir au lecteur une bonne dose de rêve, d’aventure et de magie. Et quand bien même la fin est relativement autosuffisante, on n’a qu’une seule envie une fois la dernière page tournée, une fois l’épilogue achevé : se ruer sur la suite et retrouver avec plaisir Mydria et Orest dans une nouvelle étape de leur quête ! Alors, si vous n’avez pas encore eu l’occasion de tomber sous le charme de ce merveilleux récit, n’hésitez plus une seule seconde : je vous assure, vous ne le regretterez pas !

wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois