Parution : 02/2020

Résumé
La surdité, c’est connu, ça s’entend, ça se ressent… mais ça n’est toujours pas très bien maîtrisé, respecté ou facile à vivre au quotidien. Nikesco nous donne un florilège de situations décalées, souvent drôles et souvent critiques, où les maladresses, négligences et malentendus ponctuent ses rencontres et ses relations. Qu’il s’agisse de ses propres bourdes ou de celles des autres, Nikesco fait de chaque erreur un moyen d ‘agir mieux entre entendant et malentendant, tout en se moquant de pas mal de clichés de société au passage. Des démarches administratives aux moments les plus intimes, son regard de bédéaste sourd apporte un témoignage moderne, cru et sincère sur un handicap encore mal compris. Une série de scènes quotidiennes en ville ou en vacances, seul ou accompagné, qui brosse avec justesse, cynisme et autodérision la surdité de Nikesco.

Notre avis
On raconte que Beethoven avait coupé les pieds de son clavecin pour ressentir les vibrations venant du sol et cacher ainsi sa surdité. Nicolas Combes a lui probablement préféré le prêtre roux vénitien (VIVALDI) pour dévoiler en 4 saisons son quotidien de sourd.  Sourd, il l’est de naissance, mais loin de considérer son handicap comme une malédiction  l’auteur a choisi de  mettre en lumière de façon humoristique son handicap et ses conséquences personnelles et relationnelles dans cette première oeuvre dessinée. Il illustre des moments du quotidien, en ville ou en vacances, retranscrit des anecdotes autobiographiques saison après saison. Il écrit et dessine pour faire de chacune des histoires qui composent ce recueil une expérience utile à l’amélioration des rapports entre entendants et mal-entendants, pour rendre davantage visible la communauté sourde à travers ses dessins. Nikesco, de son vrai nom Nicolas Combes, a multiplié les expériences graphiques, et depuis 2017, travaille à son compte et développe cet envie de partager l’univers des sourds avec le plus grand nombre. Dont Acte. Pas un mot sur Emmanuelle Laborit mais une plongée profonde et instructive dans le monde du silence, et rien sur Cousteau non plus.

En deux mots
De la justesse, du cynisme et beaucoup d’autodérision sur la surdité.

Jean-Claude ATTALI

Lien vers la page des Éditions Lapin de « Le bruit des gens »

Suivez Nikesco ici : Site web – Instagram – Behance – LinkedIn – Facebook