Peter Swanson : Vis-à-vis

Peter SwansonPeter Swanson, né en 1968, est un écrivain américain, auteur de thrillers. Après un premier roman en 2014, Vis-à-vis, le cinquième, vient de paraître et qui plus est, chez Gallmeister. Une première pour cet éditeur spécialisé dans le Nature Writing ou l’Americana, avec ce thriller qui lui ouvre une nouvelle voie. Grand amateur du catalogue de cette maison, je me suis précipité sur cette nouveauté…

Mais là, les mots me manquent tant je suis effondré par tant de nullité !

Hen et son mari Lloyd, viennent d’emménager dans une jolie maison d’une petite ville proche de Boston. Aussitôt ils sont conviés à un dîner de bienvenue par leurs voisins, Mira et Matthew. Visitant leur maison, Hen repère dans le bureau de Matthew un objet lié à un ancien meurtre non résolu qui l’avait obsédée par le passé. Maintenant, Hen sait qui est le tueur. Pire encore, elle comprend très vite que Matthew sait qu’elle sait…

Le pitch de départ n’est pas mal et durant une dizaine de pages, de petits faits mystérieux entretiennent un gentil suspense et bien vite le lecteur est désarçonné par la tactique employée par l’écrivain : dès le début du roman nous savons qui est le criminel, ses victimes et pour ainsi dire son mobile. Ne reste à lire que la gestion du lien entre le tueur (Matthew) et celle qui l’a démasqué (Hen). Autant vous dire qu’il faut être un cador du genre pour vous tenir en haleine durant quatre-cents pages mais manque de chance, Peter Swanson n’en est pas un.

Certains vont vous raconter qu’il s’agit d’un thriller psychologique, certes, mais c’est de la psychologie pour midinettes : Hen est bipolaire et souffre de troubles psychologiques rendant sa parole peu crédible, et le tueur encore plus atteint patauge dans son délire. Bref, on s’ennuie rapidement à moins d’être de ceux qui se passionnent pour les téléfilms policiers de FR3.

Le bouquin pourrait être classé dans la rubrique « bêbête » si elle existait – ce qui ne serait pas vendeur, j’en conviens. Comme en plus l’écrivain rallonge sa sauce à n’en plus finir avec des détails sans intérêt pour l’intrigue, ni même pour la lecture, j’ai accéléré le rythme pour en venir à bout au plus vite. Autre agacement, en lisant ce livre, j’ai retrouvé cette sensation déjà rencontrée chez d’autres écrivains américains (les mauvais) : l’impression que l’auteur s’est servi d’un logiciel fournissant un canevas d’écriture, un squelette de plan, sur lequel il aurait placé sa propre histoire ; logiciel lui indiquant quand il fallait inclure une digression ou bien glisser la phrase qui inquiète….

Je pense que vous m’avez compris, je n’insiste pas plus, ce serait de l’acharnement.  


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois