L’institut

L’institut

Bienvenue à l’Institut.
Quand les enfants y entrent, ils n’en sortent plus.

Au cœur de la nuit, à Minneapolis, des intrus pénètrent
dans la maison de Luke Ellis, jeune surdoué de 12 ans, tuent ses parents et le kidnappent.
Luke se réveille à l’Institut, dans une chambre semblable à la sienne, sauf qu’elle n’a pas de fenêtre. Dans le couloir, d’autres portes cachent d’autres enfants, dotés comme lui de pouvoirs psychiques.
Que font-ils là ? Qu’attend-on d’eux ? Et pourquoi aucun de ces enfants ne cherche-t-il à s’enfuir ?

⋅ Publié le 29 janvier 2020
⋅ Science fiction
TW : violences, tortures d’enfants

Après avoir dévoré Brume et digéré ma déception pour Le corps, j’avais envie de tenter une nouvelle fois l’aventure King avec son nouveau roman, qui a tout de suite retenu mon attention : il faut dire qu’un pitch qui parle d’enfants kidnappés et retenus car ils possèdent des pouvoirs psychiques, ça en jette. L’institut a été une bonne lecture, mais a quelques défauts.

Les grands événements naissent de petits riens.

Le premier qui me vient à l’esprit, ce sont les longueurs parfois interminables de cette histoire. La première partie du roman est vraiment lente, pose les bases et un véritable contexte, mais j’ai cru que je n’en verrai jamais la fin tellement l’auteur prend son temps pour tout développer et ajouter ici et là des détails sans grande importance, qui alourdissent parfois le texte plus qu’autre chose. L’intrigue ne démarre vraiment qu’après la moitié, où les révélations et les infos croustillantes apparaissent enfin pour faire bouger les choses. J’ai largement préféré cette deuxième partie, plus intrigante et entraînante, qui m’a laissée ravie et dont j’ai rapidement fait défiler les pages. J’ai tout de même vu certains éléments arriver, et d’autres absolument pas ce qui fait que j’ai globalement bien accroché. Tout ce qui concerne les capacités psychiques des enfants m’a énormément plu, c’était très bien développé mais les réponses à nos questions arrivent tellement tard et d’un seul bloc qu’on a pas vraiment le temps de tout savourer comme il faut.
L’institut est censé être un roman d’horreur mais j’avoue ne pas avoir grimacé ni même eu le moindre frisson pendant ma lecture : certes certaines scènes sont d’une violence inouïe, le roman est lui-même assez déprimant mais rien de vraiment horrifique comme peut le laisser penser le résumé. Je m’attendais à une ambiance bien différente et à voir ma tension grimper, malheureusement ça n’a pas été le cas.

Les personnages m’ont par ailleurs assez surprise ici, parce que j’ai souvent eu l’impression que les enfants étaient plus des mini adultes que des enfants et c’est parfois assez dérangeant à lire. Luke, notre protagoniste qui est un enfant surdoué, m’a beaucoup touchée et intriguée dès le début, mais plus on avançait dans cette histoire et plus j’avais du mal à m’attacher à lui, voire à le comprendre. Idem avec les autres enfants, qui ont seulement la dizaine pour certains mais se comportent comme des ados, des adultes, absolument pas comme des enfants, en fait. Vu le contexte je veux bien comprendre qu’ils grandissent plus vite que la moyenne, mais ça m’a semblé vraiment étrange que ce soit à ce point. Leurs relations avec les personnes adultes est elle aussi déroutante et ça risque de ne pas plaire à tous mais malgré la noirceur du contexte j’ai eu du mal à décrocher. Mais faire des enfants qui sont de « vrais » enfants aurait été plus intéressant, peut-être.

Ce que j’ai surtout aimé dans L’institut, c’est que rien ne soit ni tout blanc ni tout noir, et que King se balade entre ce qui est moralement accepté ou non avec une précision à faire peur. Ma vision de certains personnages a totalement changé entre le début et la fin de cette histoire, et le moins qu’on puisse dire c’est que je ne m’y attendais pas. J’ai aussi trouvé impressionnant le parallèle que fait l’auteur entre l’époque du roman et les agissement passés et présents à notre époque encore : tout ce qui concerne les migrations par exemple, ou les expériences faites sur des humains.

Bref, une bonne découverte même si j’en attendais un peu plus.

Merci aux éditions Albin Michel pour l’envoi !


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