Blackwing, T1 : La Marque du Corbeau par Ed McDonald

Blackwing, T1 : La Marque du Corbeau par Ed McDonald

Editions Bragelonne

Lauréat du Prix Hellfest Inferno 2019

Ebook

Paru en 2018 (2017 pour la VO)

Quatrième de couv’ :

Sous son ciel brisé, la Désolation est une vaste étendue de terre ravagée, née quand la Machine, l’arme la plus puissante du monde, fut utilisée contre les immortels Rois des profondeurs. Au cœur de ce désert, grouillant de magie corrompue et de spectres malveillants, les Rois et leurs armées attendent leur heure…

Pour Ryhalt Galharrow, la Désolation n’a pas de secrets. Chasseur de primes aguerri, il est chargé de retrouver une femme aux pouvoirs mystérieux, qui semble avoir mis au jour un inquiétant secret. Jadis, cette femme et lui se connaissaient bien. Voilà qu’ils se redécouvrent au milieu d’une conspiration qui menace de détruire tout ce qui leur est cher, et qui pourrait mettre un terme à la trêve fragile de la Machine…

Mon avis :

Contrairement à la sélection du prix Hellfest Inferno 2018 où j’avais tout lu, le manque de temps chronique de ces derniers mois m’a fait trancher dans le vif et concentrer sur le lauréat, ça tombe bien, j’avais envie de le lire et il avait fait un carton sur la blogosphère :

  • L’intrigue :

Pour le Capitaine Ryhalt Galharrow, seuls les imbéciles, les désespérés et les corrompus se rendent volontairement dans la Désolation. Les deux adeptes étaient suffisamment désespérés pour y aller, il embauche des imbéciles corrompus pour gonfler sa troupe de mercenaire et poursuivre les fuyards dans la Désolation. Le problème c’est que ces deux là ont été trouvés par autre chose que Ryhalt espère ne pas croiser…dans le même temps, son maître, Corbac, se rappelle à lui et l’envoie de toute urgence au Poste 12 pour s’assurer que la femme qui s’y trouve survive. En se rendant sur le Cordon, il constate un relâchement considérable dans le Poste et l’état peu engageant de la partie visible de la Machine ne lui dit rien qui vaille. Cette femme, qui vient tout droit de son passé, c’est Ezabeth Tanza et elle va confirmer ses pires craintes…

  • Le monde :

On se situe dans un monde de fantasy post-apocalyptique. Corbac a anéanti deux villes dans la guerre opposant les Sans-Noms aux Rois des profondeurs à l’aide du Coeur du vide ce qui a créé la Désolation et fracturé le ciel lui-même et Nall a construit une Machine enfermé au coeur de la ville de Valengrad qui a tué l’un des Rois. La menace incarné par cette Machine a permis à cette guerre qui durait depuis deux siècles de prendre fin ou du moins d’instaurer un statu quo, cela fait 80 ans que la trêve a commencé quand on démarre l’histoire.

Ce monde a 3 lunes : Clada la lune bleue, Eala la lune dorée et Rioque la lune rouge. Le Dortmark est composé de 7 cités dirigées chacune par un prince-électeur qui votent pour le Grand prince, cette alliance fournit une protection commune. C’est bien beau sur le papier mais en fait il y a comme un truc corrompu dans cette belle Grande alliance, le Grand prince vient toujours de la cité qui a le plus de ressources, Lennisgrad. Le Cordon sépare le Dortmark de la Désolation et au-delà de ces terres mouvantes se trouve le Dhojara ancien d’où viennent les Rois des profondeurs. On a vaguement la notion de terres au-delà de l’océan à l’opposé du Dortmark mais on ne sait pas si les Rois peuvent s’y rendre ou non et l’auteur ne s’appesantit pas dessus. La cité du Dortmark dans laquelle nous nous trouvons est Valengrad, la plus proche de la Désolation, et elle est dirigée par le prince Hérono, prince n’est pas un titre comme on le voit dans la royauté, Hérono est une femme, héros de guerre, et la hiérarchie est militaire au niveau des postes de commandement mais il y a aussi les nobles.

Bien que les Rois de profondeurs nous paraissent être des démons ou des seigneurs des enfers, il n’y a pas de réel antagoniste. Les Sans-Noms ne sont pas des dieux mais des magiciens tutoyant l’immortalité, bien qu’ils combattent pour le Dortmark, les humains qui y vivent ne les intéressent pas des masses et provoquer des dommages collatéraux pour gagner la partie ne leur posent aucun problème de conscience. Il reste officiellement deux Sans-Noms, la Dame des vagues et Corbac contre quatre Rois des profondeurs Philon (tacticien rusé), Iddin (le plus puissant), Acradius (commande les troupes les plus nombreuses), Shavada (le plus cruel), la nouvelle bataille qui s’en vient parait donc désespérée surtout que la Machine de Nall n’a pas l’air d’être capable de remplir sa fonction, protéger la Grande alliance. Corbac est peut-être celui qui interagit le plus avec les humains à l’aide de ses Ailes Noires, des sortes de soldats d’élite assez peu recommandables mais dont la marque du corbeau leur permet en cas de nécessité d’être obéi de n’importe quel soldat en-dessous du grade de Colonel.

Pour ce qui est du système magique, il en existe de trois sortes. La première est celle des Sans-Noms qui sont les plus puissants car leur magie est colossale, elle vient de l’intérieur et peut être puisée à l’infini. Pour les humains ayant quelques affinités pour la magie, il en va tout autrement, les Talents créent le phos à partir de la lumière des lunes, manipuler la magie est extrêmement délétère pour la santé aussi bien physique que mentale et les Talents ne vivent pas vieux. Les Fileurs dont on parle comme Gleck Maldon et Ezabeth Tanza sont tous deux des Fileurs de guerre, ils peuvent se recharger également à la lumière de la lune mais aussi utiliser le phos comme recharge pour lancer leur magie ainsi que toute source technologique utilisant le phos, la façon dont la magie se manifeste chez eux pour la première fois est extrêmement mutilante selon la puissance qu’ils auront (s’ils y survivent) et leur santé mentale n’est pas des plus fraiches non plus avec le temps, manipuler la magie n’est pas sans conséquence, le fameux prix à payer. Pour finir, il y a la magie de la chair incarnée par Saravor, on ne sait pas grand-chose sur lui à part son surnom, le Rafistoleur et que moins on a affaire à lui mieux on se porte, il effraye même les plus aguerris. J’espère qu’on en saura un peu plus dans les autres tomes.

  • Les personnages :

Ryhalt Galharrow est l’une des 7 Ailes Noires, champion du Sans-Nom Corbac, il porte un tatouage de corbeau qui permet à son maître de lui donner des directives. En sus de cette activité, il est mercenaire, sa troupe est composée de Nenn une guerrière forte en gueule et Tnota un Navigateur qui permet de trouver un chemin à travers la Désolation, le reste des troupes il les embauche selon ses besoins. Mais il n’a pas toujours fait partie de ce monde, on apprend au fur et à mesure de l’histoire qu’il était même bien placé dans l’échiquier social…avant que tout s’effondre.

Ezabeth Tanza est une Fileuse très puissante, elle couvre son visage d’un voile dit de modestie mais plus on en apprend sur la magie de lumière qui est pratiquée plus on se doute que sous le tissu il doit y avoir pas mal de dégâts cachés. Nenn la surnomme « la Balafrée ». Elle était l’élève de Gleck Maldon, un puissant Fileur avant que sa magie ne consume sa raison et l’envoie à l’asile d’où il a disparu. Ezabeth reprend les recherches de Maldon sur la Machine de Nall et les bâtons dans les roues des plus hautes sphères se multiplient pour l’empêcher d’avoir des réponses, la théorie avancée est tellement hérétique aux yeux de Ryhalt qu’il doute de la santé mentale de la Fileuse mais ça reste le moindre des deux mots, si elle a raison…c’est la fin de leur monde. Ezabeth est soutenue par Otto Lindrick, convoyeur de fonds pour l’Ordre des Ingénieurs éthérés, c’est lui qui a donné l’alerte sur un potentiel trafique de phos.

Saravor est une sorte de croquemitaine dans ce monde déjà bien garni au niveau des saloperies ^^. Il est un sorcier qui fait commerce de chair humaine et dont la pratique se monnaye fort chère. Pour sauver Nenn, Ryhalt passera un marché, la somme due est astronomique, il se passe de drôles de choses dans cette maison. Des enfants des rues sont utilisés par le sorcier, ils ont de curieuses anomalies ou des mutilations, mais rien ne fera reculer le Capitaine pour sauver sa coéquipière bien que Tnota tente de le dissuader. Quand les enquêtes de Ryhalt le mènent de nouveau aux portes de la Désolation, Saravor imposera un sceau pour garder un oeil sur lui et savoir s’il peut attendre son argent ou s’il est mort, homme fort peu sympathique ^^.

En bref, je n’ai pas eu le temps d’ouvrir le tome 2 comme je le prévoyais mais le mets sur ma liste de sagas à poursuivre pendant l’été surtout que j’ai entendu qu’il était encore meilleur que celui-ci.

D’autres avis chez : ApophisBoudiccaXapurL’ours inculteBlackwolf.

Bonne lecture !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois