Le complexe de la sorcière, Isabelle Sorente

Première découverte de la rentrée littéraire d’hiver 2020 avec une des nouvelles sorties de JC Lattes : Le complexe de la sorcière. Écrit par Isabelle Sorente, ce roman-témoignage met en parallèle la Sorcière, symbole et femme, avec la vie de l’autrice lui permettant un travail profond d’analyse. Récit.

Le complexe de la Sorcière

Où la Sorcière en nous

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Quand j’ai entendu parler de ce roman, je me suis dit que ce serait un chouette moment de lecture sur l’Histoire de la sorcière et sur sa place nouvelle dans la société contemporaine.Il faut dire que la quatrième de couverture me vendait super bien le truc.

« En trois siècles, en Europe, plusieurs dizaines de milliers de femmes ont été accusées, emprisonnées ou exécutées. C’est l’empreinte psychique des chasses aux sorcières, et avec elle, celle des secrets de famille, que l’auteure explore dans ce roman envoûtant sur la transmission et nos souvenirs impensables, magiques, enfouis. »

Tout commence par un rêve ou plutôt un flash. Celui d’une femme enfermée dans une cellule, entourée d’hommes. Qui est-elle ? Que veut-elle ? L’autrice ne le sait pas, mais rapidement elle commence à la hanter. Commence alors une quête pour comprendre qui est cette femme, cette sorcière et ce qu’elle véhicule.

Plus témoignage, qu’essai, Le complexe de la sorcière m’a déroutée. Persuadée de lire un essai sur la position de la sorcière, je me suis très vite perdue dans les méandres de l’analyse psychologique de l’autrice sur soi. Je n’ai tout simplement pas compris où voulait en venir l’autrice. Souhaitez-elle, par l’écriture, exorciser une période trouble de sa vie ?  Je le pense.

Toute la première partie était assez intéressante, même si je regrette des parallèles un peu hasardeux entre la Sorcière, son existence et la Femme contemporaine, qui voudrait qu’en chaque femme régnerait une ancienne sorcière. Une sorte de trace mémorielle de nos vies passées. Puis doucement, mais sûrement, l’essai tombe dans l’introspection. Isabelle Sorente revient sur le harcèlement qu’elle a vécu et l’aveuglement de ses parents face à la situation. C’est là, que l’autrice m’a perdu. J’ai beaucoup de mal avec les auteurs racontant leur vie (pourtant j’aime les témoignages). Je comprends tout à fait ce besoin de mettre par écrit une vie, ses difficultés et l’effet thérapeutique de la chose. Mais chez moi, ça ne fonctionne pas. D’autant plus quand le moment de vie relaté fait écho à la mienne au même moment. J’ai eu l’impression de revivre mes propres traumatismes et j’aurais préféré l’éviter. A mes yeux, l’accent n’est pas assez mis sur ce point avant l’ouverture du roman. Et c’est parfois assez violent…

En conclusion, ce fut une lecture compliquée, pour autant bien écrite. J’aurais aimé une quatrième de couverture plus clair qui m’aurait surement évité une déconvenue. Cependant, toute la dimension féminine et les parallèles établies entre les traumatismes féminins et actuels étaient vraiment intéressantes. Pour moi, afin de prendre Le complexe de la Sorcière comme il faut, il faut avoir toutes les clefs entre les mains. Et je ne les avais pas.


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Le Complexe de la sorcière écrit par Isabelle Sorente

Edition JC Lattes

Janvier 2020


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois