Et toujours en été

Et toujours en étéEt toujours en été de Julie Wolkenstein, POL

Pour résumer:

Un escape game c’est comme la vie. Surtout lorsque cette vie (la mienne) est d’abord un lieu, une maison aux multiples pièces, chacune encombrée de souvenirs et peuplée de fantômes », écrit la narratrice. Les fantômes, il y en a deux principalement, le père, écrivain et académicien, mort en 2006, et le frère disparu en novembre 2017. Il y a aussi le souvenir de l’Anyway, le voilier du père transmis à son fils. La narratrice s’adresse à ses lecteurs et nous participons avec elle à la visite de la maison familiale de Saint-Pair-sur-mer dans la Manche. On remonte le temps, celui des étés des années 70 et 80, mais aussi de plus lointaines époques. Comme dans les escape games, il y a parfois des raccourcis topographiques à découvrir et à emprunter pour aboutir à des révélations. C’est en quelque sorte une « vie mode d’emploi ». Les pièces, les meubles, les objets de toutes sortes (tableaux, disques vinyles, horloges, livres, instruments de cuisine, jouets…) forment un drôle de puzzle autant spatial que temporel, à reconstituer pour faire apparaître avec bienveillance et mélancolie l’histoire d’une famille. Son humanité, avec ses failles et ses disparitions.

Ce que j’en pense:

Avec Et toujours en été, nous voilà coincé dans une maison où chaque objet est un souvenir. L’auteure use d’une métaphore filée autour de l’escape game pour nous faire visiter une maison dans laquelle, elle semble avoir grandit. Au détour d’un couloir, d’une pièce, d’un objet, les souvenirs émergent. Une anecdote nous est livrée, nous faisant tantôt sourire, tantôt pleurer, parce que la vie c’est ça tout simplement, une alternance de joie et de tristesse. Sous l’œil curieux du lecteur, la maison poussiéreuse reprend vie et s’emplit des habitants qui autrefois étaient maîtres des lieux.

Le texte est plein de nostalgie et cette ambiance mélancolique si charmante au début du roman devient parfois pesante. Cette maison devient alors le tombeau des souvenirs que l’on voudrait pou voir fuir. De plus, même si la métaphore de l’escape game est choisie de façon judicieuse, je trouve qu’elle s’étiole à la longue. Elle lance de façon intelligente le roman mais aurait dû s’arrêter assez vite selon moi. En effet, cette persistance en tant que fil conducteur ajoute une certaine lourdeur au texte.

Quant au style de l’auteure, je l’ai trouvé délicat et agréable. La nostalgie qui se dégage de son écriture a un certain charme et donne par moment un aspect poétique au récit. Néanmoins, ce roman n’est somme toute que le récit d’une déambulation aléatoire dans un lieu à l’abandon.

Je n’ai donc pas été totalement conquise par cette lecture. Les souvenirs sont seulement touchés du doigt rapidement et j’aurai préféré qu’ils soient plus développés. Finalement, c’est un fort sentiment de frustration que je garderai en mémoire.

Bref:

Pas une lecture mémorable.

Si je devais le noter:

Et toujours en été


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois