Le bal des folles de Victoria Mas

Le bal des folles de Victoria MasLe bal des folles

Victoria Mas

Albin Michel

2019

250 pages

L’action se situe à la fin du XIXème siècle, à l’hôpital de la Salpêtrière et l’on suit quatre femmes, enfin plutôt deux parce que très vite on se rend compte que l’auteure focalise son attention sur deux personnages : Geneviève l’infirmière et Eugénie qui voit et entend les morts.

On part avec l’idée de lire un livre sur la folie et finalement on lit un livre sur le spiritisme. Alors, bien sûr, on nous parle de Charcot et de sa manière de mettre en scène l’hystérie des femmes, on évoque la condition féminine à cette époque et cette manière qu’avaient les hommes de décider pour les femmes qu’elles soient leurs épouses, leurs filles, leurs nièces… On nous présente succinctement la vie des femmes dans ce lieu sordide. Mais il est difficile de se faire des images nettes, tout reste flou et vague. J’ai eu l’impression que l’auteure survolait plus son sujet qu’elle ne le développait.

Pour qui a lu La salle de bal de Anna Hope, comme moi, ce roman parait bien fade à côté. Il n’a pas sa profondeur, son intérêt et Victoria Mas n’a pas le talent de conteuse de l’auteure britannique. Les personnages sont assez caricaturaux, leur personnalité est peu creusée, et puis cette répétition à tout-va des termes « les folles » ou « les aliénées » est vite lassante.

N’empêche qu’il ne faisait pas bon être une femme éprise de liberté en 1885 ! La société patriarcale nous faisait vite rentrer dans les rangs.

« Son corset la gênait horriblement. Aurait-elle su qu’elle allait parcourir une aussi longue distance, elle l’aurait laissé dans l’armoire. Cet accessoire a clairement pour seul but d’immobiliser les femmes dans une posture prétendument désirable –non de leur permettre d’être libres de leurs mouvements ! Comme si les entraves intellectuelles n’étaient pas déjà suffisantes, il fallait les limiter physiquement. A croire que pour imposer de telles barrières, les hommes méprisaient moins les femmes qu’ils ne les redoutaient. »

Je ne me suis certes pas ennuyée, il y a des idées et le scénario est plutôt bien mené mais ce roman ne me laissera pas un souvenir impérissable, il manque de subtilité, il dit trop et ne suggère pas assez à mon gré.


wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois