Les Lions d’Al-Rassan par Guy Gavriel Kay

Les Lions d’Al-Rassan par Guy Gavriel Kay

Editions l’Atalante

Collection La Dentelle du Cygne

592 pages

Paru en 2017 (VO en 1995)

Quatrième de couv’ :

Depuis l’assassinat, quinze ans auparavant, du dernier khalife, l’empire d’Al-Rassan est éclaté en cités-états rivales. Dans ce climat troublé, la discorde règne, et inlassablement se querellent asharites, adorateurs des étoiles d’Ashar, kindaths et jaddites, les fils du Dieu-soleil Jad. Il est cependant une menace plus grande encore qui pèse sur le royaume : Au Nord, les anciens monarques d’Espéragne semblent s’organiser pour lancer une guerre sainte de reconquête. C’est dans ce contexte instable que trois destinées d’exception vont se croiser. Trois êtres que tout oppose : Rodrigo Belmonte, le prestigieux chef de guerre jaddite, Jehane brillant médecin kindhat, et Ammar Ibn Khairan, le poète asharite, celui-là même qui jadis assassina le khalife…

Mon avis :

Ce livre faisait partie d’une lecture commune avec Lutin, Aelinel, Lianne, Zaphrina, Lupa et Codaleia, je vous mettrai les lien vers leurs chroniques au fur et à mesure, on en est pas tout au même point :

  • Le contexte historique :

La Reconquista est le nom donné à la période allant de 722 à 1492 durant laquelle s’est produite la reconquête, par les royaumes chrétiens, des territoires de la péninsule Ibérique et des îles Baléares occupés par les musulmans. Quoiqu’il soit compliqué de différencier la reconquête de la conquête sur une période si longue, laReconquistane représente pas une période unie et cohérente, car les combats ne sont pas continus. En 711 a lieu dans la péninsule Ibérique la première invasion musulmane. Celle-ci arrive d’Afrique du Nord par le détroit de Gibraltar, qui doit précisément son nom actuel à Tariq, général qui commande l’expédition, et que le roi Rodéric (Rodrigo en espagnol), l’un des derniers des rois Wisigoths, combat personnellement. Pour en savoir plus clic.

  • L’intrigue :

L’assassin Ammar ibn Khairan tue le dernier khalife d’Al-Rassan permettant l’essor de multiples rois dans la péninsule.

15 ans plus tard, est venu le temps de la reconquête. Le roi le plus puissant de l’Al-Rassan est Almalik de Cartada, mais cette puissance va tourner court après un acte d’une grande atrocité énervant la mauvaise personne, cet évènement sera marqué dans les mémoires comme étant le Jour de la Douve. Cet épisode signera la fin d’un règne, le fils d’Almalik Ier fait assassiner son père, dès lors les loups de tous horizons veulent récupérer le territoire, ce n’est pas une mais deux guerres saintes qui se profilent, les Jaddites veulent reconquérir ces terres qui leur appartenaient jadis, les Asharites les plus chevronnés veulent reprendre les rênes et remettre dans le droit chemin leurs frères dévoyés, entre ces deux feux, les Kindaths seront éternellement rejetés.

  • La réécriture de l’Histoire et des religions :

Le personnage de Rodrigo Belmonte est sûrement tiré du roi du même nom cité dans la partie du contexte historique bien que ce ne soit pas le roi dans l’histoire mais un officier militaire, Capitaine de la compagnie des Cavaliers de Jad.

Guy Gavriel Kay utilise également les 3 grandes religions monothéistes que nous connaissons à sa sauce. Le peuple Kindath, surnommé le peuple Errant et qui adore les deux lunes représente les juifs, le peuple Asharite appelé également Fils des Etoiles représente la religion musulmane et pour les chrétiens, le symbole est le soleil dont le peuple s’appelle les Jaddites.

  • Les personnages :

Ammar ibn Khairan est asharite. Tour à tour assassin, conseiller, soldat et poète, il a plus d’une corde à son arc. Cet homme raffiné garde sur ses mains et son image le crime qu’il a commis sur la demande de son roi, assassiner le dernier khalife de l’Al-Fontina.

Jehanne bet Ishak est une kindath. Elle est médecin dans la ville de Fezana. Le Jour de la Douve a marqué un tournant dans sa vie ainsi que sa rencontre avec 2 hommes d’exception. De Fezana à Ragosa, Jehanne va découvrir Husari sous un nouveau jour et se lier d’amitié avec Alvar. Son coeur va balancer mais on ne peut pas parler de triangle amoureux je vous rassure tout de suite. J’ai énormément apprécié ce personnage mais je pourrai dire ça de chacun d’eux tellement ils étaient bien travaillés.

Alvar de Pellino, jaddite. Il vient d’entrer dans la compagnie des Cavaliers de Jad sous les ordres du Capitaine Rodrigo Belmonte. Il se fait gentiment bizuté mais son père (ancien cavalier) l’avait préparé et il s’en sort parfaitement avec beaucoup d’humour. Après avoir surpris une conversation qu’il n’aurait jamais dû entendre, il restera l’un des meilleurs hommes de Rodrigo dans son analyse de la situation et son audace.

Rodrigo Belmonte, jaddite. Rétrogradé au rend de Capitaine avec sa propre compagnie après un changement de politique au Vallédo, il est l’un des officiers les plus craints de son temps, la simple vue du drapeau de sa compagnie fait trembler l’ennemi. Son exil à Ragosa sera l’occasion d’une rencontre au sommet avec son double d’arme. Il souhaite également engager Jehanne dans sa compagnie comme médecin. Sa femme Miranda est un incroyable petit bout de femme qui le tient d’une main de maître et ses jumeaux sont autant espiègles que têtes brulées.

Ces quatre personnages sont les principaux mais il y en a bien entendu beaucoup d’autres qui gravitent autour et je n’ai pas trop parlé des guerriers du désert qui prônent un retour au source du culte d’Ashar ainsi que des dissensions internes comme la famille De Rada en bisbouille avec les Belmonte, la magnifique Ragosa avec Badir et le conseiller Mazur qui la font prospérer.

En bref, c’était magnifiquement écrit, une brique énorme qui passe toujours mieux bien entourée et avec un savant découpage. Ah, et cette fin…un petit chouille la larme à l’oeil. Si vous avez l’occasion, lisez-le !

J’en profite pour faire un petit point pour la Tapisserie de Fionavar, cette trilogie sera reportée et lue sur 3 mois, entre temps on a un peu atterri quand même ^^, rendez-vous en janvier pour La Chanson d’Arbonne en LC (groupe Facebook).

D’autres avis chez : Lupa, AelinelLutin,

Bonne lecture !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois