La seizième clé de Eric Senabre

La seizième clé de Eric Senabre Un Roman jeunesse plus sombre et plus complexe qu'on ne l'imagine.

J'ai beaucoup aimé ce livre jeunesse, pas si jeunesse que ça d'ailleurs, mais je vais y revenir.
Le début de l'histoire est aussi classique que curieuse, Oswald, jeune adolescent de 15 ans, vit dans un manoir où tout le monde est plus ou moins à son service et aux petits soins pour lui, précepteur, domestique... Tout le monde l'appelle " maitre Oswald ". Le jeune homme ayant un goût immodéré pour la poésie en arrive même a inventer sa propre langue pour laisser son talent s'exprimer !

Mais la maladie qui empêche Oswald de découvrir le reste du monde a de drôle des symptômes... Alors qu'il n'a pas eu la chance de connaitre ses parents qui habitent dans un lointain pays, il subit régulièrement des maux de tête affreux qui le font sombrer dans l'inconscience. Depuis peu, à son réveil, des objets étranges apparaissent, ou de petits mots étrange semblant avoir été laissé pour lui...

Oswald doit décider s'il fait ou non, confiance aux adultes de la résidence, car, après tout, n'est-ce pas un peu étrange d'être le seul enfant dans un aussi grand domaine... ? C'est ce qu'il se demande quand une autre adolescente, une jeune fille, apparait un soir dans sa chambre en lui demandant de s'enfuir avec elle sans poser de questions.

Comme vous l'aurez compris, le livre est écrit du point de vue de notre jeune héros, notre amoureux de la poésie de 15 ans. Les deux enfants vont devoir faire d'importants choix. On arrive au pourquoi du comment le roman est " difficile ". Le roman aborde des thèmes parfois durs comme la mort, mais aborde également des notions comme la confiance, l'obéissance aveugle, la morale, l'éthique... Pour autant, et c'est là que c'est d'autant mieux fait, le livre reste accessible aux plus jeunes ( 10-12 ans) dans la manière dont ces thématiques sont écrites et traités. Le fait que tout se passe du point de vue des enfants met les faits à la portée des plus jeunes lecteurs.

L'auteur mentionne Philip Pullman au début de son livre et on sent bien que nous sommes dans le même type d'œuvre entre deux âges que la Croisée des mondes (dont vous pouvez retrouver la chronique de la série TV bientôt sur le site!). Le fait de mettre en opposition le monde des adultes et celui des enfants est un leitmotive récurrent dans la littérature, notamment en jeunesse, mais c'est ici très bien fait. L'opposition est faite pour faire grandir les enfants et leur permettre de s'émanciper de l'autorité absolue qu'ils exerçaient sur eux. la notion de travail d'équipe et de coopération est d'ailleurs central.

L'écriture est très agréable , il y a un bon équilibre entre les dialogues et les descriptions, on vit cette aventure avec Oswald. Bien que j'avais vu venir certaines choses, le dénouement de l'histoire m'a complètement surprise . Comme d'autres événements dans le livre. Tout n'est pas cousu de fils blanc et c'est très agréable. Le lecteur va être amener à travers l'histoire à se poser ses propres questions. Quand allons-nous trop loin ? Dans quelle mesure devons-nous obéir aveuglément ? Quand pardonner ou quand s'insurger ? Implicitement, l'histoire nous pose toutes ces questions. Nous devons tous faire des choix, prendre en main notre destin et assumer les conséquences de nos actes.

C'est donc un livre jeunesse à la fois à mettre entre toutes les mains et à la fois mature. Pour conclure je ne peux que vous recommander ce roman si vous aimez la série " Miss Pérégrine et les enfants particuliers" la science, la magie et/ou les huis clos. Vous aussi, ouvrez ce livre, et allez découvrir ce que cache réellement les tréfonds du manoir d'Hemyock...

La seizième clé de Eric Senabre


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois